La constipation se définit comme une diminution de la fréquence des selles et/ou une difficulté à les évacuer. Les causes les plus fréquentes sont le manque d’exercice physique, une alimentation pauvre en fibres et une hydratation insuffisante. Il peut aussi s’agir du stress, d’une immobilisation, de la grossesse ou de l’âge... Quand les symptômes associés sont inhabituels (fièvre, vomissements, douleurs violentes ou persistantes, sang dans les selles, impossibilité d’émettre des gaz…), ou quand la constipation apparaît en même temps que la prise d’un nouveau médicament, il est impératif de consulter un médecin au plus vite. Sinon, quand la constipation est juste fonctionnelle, il existe plusieurs solutions naturelles, complémentaires ou alternatives des traitements habituels. Dans une approche globale de la santé, l’hydratation et l’alimentation, l’activité physique et la gestion du stress feront également partie intégrante de la prise en charge.

Cet article a été mis à jour le 11/01/2024

Top 5 des remèdes naturels

1. Laxatifs naturels les plus efficaces : la poudre de Psyllium ou les Pruneaux
2. Pour agir vite en cas de constipation occasionnelle : l’huile de Ricin
3. Sans risque pour les femmes enceintes ou les nourrissons : l’huile d’amande douce
4. Pour stimuler le transit et la digestion : l’huile essentielle de Gingembre ou l'huile essentielle de Bergamote
5. En cure de 3 semaines pour éviter la constipation chronique : le macérat de bourgeons d’Airelle

Consulter un médecin rapidement : si vous notez des symptômes inhabituels (fièvre, vomissements, douleurs abdominales, sang dans les selles, perte de poids, impossibilité d’émettre des gaz, mucus abondant…), si la constipation est en lien avec la prise d’un nouveau médicament, si elle apparaît brutalement sans cause apparente, s’il y a de la diarrhée en alternance, s’il n’y a aucune amélioration au-delà de 3 jours…

Ne pas oublier de boire au moins un litre 1 /2 par jour, d’enrichir votre alimentation en sources de fibres et de ne pas rester sédentaire.

Des laxatifs naturels pour agir rapidement

Le Psyllium : le plus efficace des laxatifs de lest

Le Psyllium est particulièrement riche en fibres solubles, des mucilages qui ont la capacité de modifier la consistance des selles et d’en faciliter l’exonération. Les mucilages peuvent en effet absorber jusqu’à huit fois leur volume en eau. C’est ce qu’on appelle l’effet de lest. Ces propriétés sont même reconnues par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) qui considère le Psyllium comme un « laxatif capable de restaurer et de maintenir un transit régulier lors de constipation chronique, et d’assurer le traitement des constipations au cours de la grossesse ». D’autres plantes font partie des laxatifs de lest, mais elles sont moins souples d’emploi : le Fenugrec, la poudre de Konjac, les graines de Lin, le Tamarin ou encore le Fucus (une algue présente dans la composition de certains compléments alimentaires).

  • À partir de 6 ans. 1 à 2 cuillères à café de poudre de Psyllium blond (environ 10-20 g) à répartir dans la journée. À consommer impérativement dans un liquide (au moins 100 mL d’eau par prise) : mélanger et boire rapidement avant que le gel ne se forme. Ne pas oublier de boire au moins 200 mL d’eau après chaque prise. Si le goût est désagréable, il est possible de l’ajouter dans les préparations suivantes : jus de fruit, porridge, soupe, compote, yaourt

Les pruneaux : un aliment laxatif qui a fait ses preuves

Riches en pectine, les pruneaux font également partie des laxatifs de lest. Ils sont par ailleurs une source abondante et équilibrée des différents types de fibres solubles, insolubles et fermentescibles. Toutes ces fibres permettent à la fois de stimuler les mouvements intestinaux (le péristaltisme), de réguler le transit, d’hydrater et de ramollir les selles. Les pruneaux contiennent aussi du sorbitol connu pour ses effets laxatifs.

  • En cas de constipation aigüe : consommer 5 à 10 pruneaux réhydratés le matin à jeun. Il est préférable de laisser les pruneaux à tremper dans un verre d’eau dès la veille pendant la nuit.
  • En cas de constipation chronique : consommer 5 à 8 pruneaux réhydratés par jour. Les effets positifs sur la fonction intestinale s’observent après 2 semaines de consommation régulière.

L’huile de Ricin : des effets puissants pour un usage ponctuel

L'huile de Ricin a la réputation de soulager la constipation en quelques heures. Son mode d’action est très différent de celui des fibres présentes dans les laxatifs de lest. Elle a la particularité de contenir de l’acide ricinoléique, un acide gras aux propriétés stimulantes puissantes, voire purgatives. Il est donc recommandé de bien respecter les précautions d’emploi et de se limiter à un usage ponctuel en cas de constipation occasionnelle sans complications. Il est notamment interdit de l’utiliser pendant la grossesse, l’allaitement, et chez les enfants.

  • Il existe par ailleurs d’autres laxatifs stimulants naturels comme le Séné, aussi connu sous le nom de « remède arabe » ou de « remède africain ». Des précisions sont données à la fin de cette page pour ne pas en abuser compte tenu de leurs effets secondaires notables.
  • En ingestion : prendre une cuillère à café d’huile de Ricin en prise unique, sur avis médical.

Le Gingembre : la meilleure huile essentielle pour stimuler le transit

L’huile essentielle de Gingembre est surtout connue pour ses propriétés digestives. C’est aussi l’huile essentielle la plus réputée en cas de constipation. Elle est dite carminative, car elle stimule à la fois les sécrétions salivaires et gastriques, ainsi que la motilité des intestins paresseux. Elle peut être utilisée par voie orale, mais son application externe sur le ventre permet aussi de bénéficier des effets synergiques du massage pour améliorer le transit rapidement. D’autres comme l'huile essentielle de Bergamote seront également utiles, notamment si les épisodes de constipation sont accompagnés de maux de ventre ou causés par le stress.

  • À partir de 6 ans. Par voie orale, 1 goutte pure d’huile essentielle de Gingembre dans une cuillère à café d’huile d’olive, avant les repas, pendant 3 jours maximum.
  • À partir de 3 ans. Par voie cutanée, 1 goutte d'huile essentielle de Gingembre diluée dans 4 à 5 gouttes d'huile végétale, en massage sur le ventre 1 à 2 fois par jour, pendant 5 à 7 jours maximum.

L’huile d’Amande Douce : en ingestion et en massage abdominal

L’huile d’Amande Douce permet de soulager la constipation grâce ses propriétés laxatives douces et lubrifiantes, sans irriter les intestins. C’est l’une des rares indications de cette huile végétale par voie orale. Elle peut en effet être ingérée sans risque, aussi bien chez les bébés de plus de 3 mois que chez l’adulte, même pendant la grossesse. En complément, elle peut s’utiliser en massage abdominal pour contribuer à activer le transit.

  • En ingestion : prendre une cuillère à café d’huile d’Amande Douce, de préférence le matin à jeun. Si nécessaire, renouveler le lendemain matin. Pas d’utilisation prolongée sans avis médical.

Les tisanes : pour (s’)hydrater et ramollir les selles

Il est systématiquement conseillé de boire beaucoup d’eau, au moins 1 litre ½ par jour en cas de constipation. D’où l’intérêt d’y associer les bienfaits d’une infusion, en choisissant de préférence des plantes dites émollientes : la Guimauve, la Mauve et l’Hibiscus. Elles sont moins riches en mucilages que le Psyllium, mais la formation d’un gel va faciliter l’évacuation des selles. En complément, on pourra ajouter des feuilles de Menthe Poivrée, des feuilles de Mélisse, des fleurs de Camomille Romaine, des feuilles de Verveine Odorante  ou encore des gousses de Cardamome qui sont connues pour leurs bienfaits sur la digestion et qui donneront un bon goût à la tisane.

  • En infusion, seules ou en mélanges : pour une tasse, verser de l’eau frémissante (idéalement à une température de 80-90°C) sur une cuillerée à soupe de plantes sèches ou d’un mélange. La durée d’infusion varie de 5 à 10 minutes. Boire jusqu’à 2-3 tasses par jour.
  • Pour les plus pressés, il est possible d’ajouter 1 cuillère à café d’hydrolat de Camomille Romaine, d’hydrolat de Menthe Poivrée, d’hydrolat de Mélisse ou d’hydrolat de Verveine Citronnée dans un verre d’eau (ou 1 cuillère à soupe d’hydrolat pour 1 L d'eau).

Des laxatifs doux pour les nourrissons et les femmes enceintes

Même si problèmes de constipation sont assez courants pendant la petite enfance et la grossesse, l’usage de laxatifs ne pourra se faire que sur avis médical, notamment pour s’assurer qu’il s’agit d’une simple constipation occasionnelle, sans complications. De plus, la prise de certains laxatifs, même naturels, est contre-indiquée. Au cours de ces périodes de la vie, il est donc surtout recommandé de veiller à s’hydrater régulièrement, d’enrichir son alimentation en sources de fibres (fruits, légumes…) et de bouger davantage. En complément, il est possible d’utiliser quelques laxatifs doux, mais leur usage devra rester exceptionnel et de courte durée.

  • Des laxatifs contre-indiqués : tous les laxatifs stimulants, même à base de plantes (le latex d’Aloe Vera, la Bourdaine, Ricin, Séné,...) et certains laxatifs de lest comme le Fenugrec, la poudre de Konjac, les graines de Lin ou le Fucus... Par précaution, les infusions de Guimauve, Mauve, Hibiscus, Mélisse ou encore la Menthe Poivrée (sous forme d’infusion et d’hydrolat) sont déconseillées.
  • L’huile d’Amande Douce utilisable dès 3 mois et pendant toute la grossesse : en ingestion, prendre une cuillère à café d’huile d’Amande Douce, de préférence le matin à jeun. Si nécessaire, renouveler le lendemain matin. Elle est également adaptée pour le massage abdominal.
  • Des Pruneaux pour les bébés à partir de 4 mois, en veillant à adapter les quantités (ne pas dépasser 4 pruneaux, soit 25 g par jour, avant l’âge de 4 ans) ainsi que la texture pour éviter les risques d’étouffement (réhydrater les pruneaux et les mixer avant l'âge de 8 mois, puis les réhydrater et couper finement après 8 mois).
  • Le Psylliumsans risque pendant la grossesse et l’allaitement, à condition de ne pas présenter de carences alimentaires et de bien respecter les précautions d’emploi : 1 à 2 cuillères à café de poudre de Psyllium (environ 10-20 g) à répartir dans la journée. À consommer impérativement dans un liquide (au moins 100 mL d’eau, soupe, ou jus de fruits…). Mélanger et boire rapidement avant que le gel ne se forme. Ne pas oublier de boire au moins 200 mL d’eau après chaque prise.
  • Des hydrolats pour s’hydrater régulièrement : l’hydrolat de Mélissel’hydrolat de Verveine Citronnée ou l’hydrolat de Camomille Romaine permettront d’aromatiser agréablement son eau de boisson tout en contribuant à limiter les troubles de la digestion fréquents pendant la grossesse (1 cuillère à soupe d’hydrolat pour 1 L d'eau) ou les douleurs abdominales du nourrisson (à partir de 3 mois : 1 cuillère à café d'hydrolat dans une tasse d'eau tiède).
  • L’homéopathie est idéale pour ces périodes de la vie. Ignatia, Hydrastis, Lycopodium, Nux Vomica… il existe plusieurs solutions proposées par l’homéopathie en cas de constipation . D’où l’intérêt de demander conseils à un professionnel de santé pour choisir celle qui sera la mieux adaptée à chaque situation et déterminer la bonne dilution.

Pas de remèdes de grands-mères contre les bouchons de selles

  • Quand le transit est ralenti, l’intestin réabsorbe davantage l’eau présente dans les selles, ce qui peut conduire à la formation d’un bouchon par accumulation de matière plus ou moins sèche dans la partie terminale du gros intestin. Le fécalome ou l’impaction fécale sont une des complications de la constipation, avec le plus souvent les mêmes causes que pour la constipation aigüe : le manque d’hydratation, une alimentation pauvre en fibres, la sédentarité ou une immobilisation récente (hospitalisation, voyage long). Plusieurs pathologies sont aussi connues pour favoriser les fécalomes comme la maladie de Parkinson, l'hypothyroïdie, une tumeur colique. Certains médicaments ont également pour effet secondaire de ralentir le transit intestinal (ex : psychotropes, traitements antalgiques à base de codéine ou de morphine…), sans oublier la prise excessive et/ou prolongée de laxatifs stimulants qui a pour conséquence d’aggraver la constipation et d’augmenter le risque de bouchon.
  • Le diagnostic ainsi que le traitement d’un bouchon de selles relèvent exclusivement du domaine médical. Compte tenu des risques de complications (ex : occlusion intestinale, ulcération rectale), inutile de tarder avant de consulter, ou d’aggraver la situation avec des remèdes inadaptés. Si elles ne permettent pas d’éliminer un bouchon déjà formé, les solutions naturelles ont en revanche toute leur place en prévention avec un usage personnalisé des laxatifs proposés dans cette page, complété par une bonne hygiène de vie.

Des traitements pour prévenir la constipation chronique

Quand on vient de vivre un épisode de constipation, personne n’a très envie que cela se renouvelle. Il faudra donc au moins veiller à bouger davantage, à boire suffisamment d’eau, à consommer plus de fibres… Surtout chez les personnes à risques : pendant la grossesse et l’allaitement, en période de canicule, les séniors, en cas d’hospitalisation et d’immobilisation prolongée, de prise de certains médicaments qui ralentissent le transit… En complément, les produits naturels suivants vont permettre d’agir de manière plus globale sur la régulation du transit et sur la santé du système digestif.

La gemmothérapie en cure de fond pour le transit

Les macérats de bourgeons vont être très utiles en prévention de la constipation grâce à leurs effets sur le système intestinal, le transit et la gestion du stress. Compte tenu de leur mode d’action régulateur, ils sont utilisés en cure de fond d’au moins 3 semaines.

  • En première intention, il est recommandé de commencer avec le macérat de jeunes pousses d’Airelle qui est en effet le macérat de référence pour réguler le transit intestinal, qu’il soit au ralenti ou au contraire accéléré. En raison de son action œstrogène-like, il est cependant contre-indiqué chez les personnes atteintes de cancer hormono-dépendant. Selon les personnes, il pourra alors être remplacé par le macérat de bourgeons de Noyer. Le stress peut, selon les personnes, être associé à des lenteurs et des troubles digestifs. S’il est identifié comme une des causes principales de la constipation, une cure de macérat de bourgeons de Figuier sera alors tout indiquée.
  • Adultes et adolescents : 5 à 15 gouttes par jour dans un verre d'eau, à répartir en 1 à 3 prises dans la journée selon les cas, au moins 15 minutes avant le repas, pendant 3 semaines. Commencer par 5 gouttes et augmenter au fur et à mesure (soit d'une goutte par jour jusqu'à 15 gouttes, sinon : 5 gouttes la première semaine, 10 la deuxième et 15 la dernière). Faire une pause d’une semaine avant d’entamer une nouvelle cure si besoin. Compte tenu de la présence d'alcool, les macérats de bourgeons sont contre-indiqués pendant la grossesse.

Des huiles essentielles pour le confort intestinal

En cas de constipation chronique, les huiles essentielles vont surtout être utilisées pour réguler la digestion et la flore intestinale, mais aussi pour atténuer les douleurs liées aux crampes et spasmes intestinaux. Cet usage sera complémentaire de celui de l’huile essentielle de Gingembre qui fait partie des toniques digestifs, mais qui est la seule à avoir des effets laxatifs. Ces différentes propriétés des huiles essentielles aideront aussi quand la constipation est l’un des symptômes de pathologies digestives chroniques comme la colopathie fonctionnelle ou le syndrome de l’intestin irritable, un SIBO… C’est notamment le cas quand il y a une alternance d’épisodes de diarrhée et de constipation.

Des pré et probiotiques pour rétablir l’équilibre de la flore intestinale

Une constipation chronique s’accompagne souvent d’un déséquilibre de la flore intestinale, surtout si l’alimentation n’apporte pas suffisamment de fibres. Certains aliments et compléments alimentaires vont alors jouer un rôle essentiel en apportant plus spécifiquement des prébiotiques et des probiotiques nécessaires au bon fonctionnement de tout l’écosystème intestinal.

Les prébiotiques : le carburant des bactéries du microbiote intestinal

Les prébiotiques sont des glucides complexes, principalement des fibres solubles, qui servent de nourriture au microbiote intestinale (fructo-oligosaccharides, galacto-oligosaccharides, inuline, pectine, amidon résistant…). Il est important de les introduire progressivement, que ce soit dans l’alimentation ou sous forme de compléments alimentaires, pour limiter les risques de ballonnements. Elles sont en effet fermentescibles, car leur consommation par les bactéries s’accompagne de gaz.

  • Les aliments qui contiennent le plus de prébiotiques sont par exemple : le topinambour, les oignons, les poireaux, les légumineuses, les céréales (semi)complètes, les bananes, les abricots…
  • Il existe également des plantes qui sont particulièrement riches en inuline : les racines de Pissenlit et de Chicorée (non torréfiée) disponibles en pharmacie et en herboristerie. Les moudre et ajouter occasionnellement une cuillère à café de poudre dans une compote, une soupe, un jus…
  • Pour les personnes qui rencontrent des difficultés à modifier leur alimentation, il est possible d’opter pour des compléments alimentaires. Ils contiennent le plus souvent de l’inuline et/ou des fructo-oligosaccharides.
Les probiotiques : des bactéries bénéfiques pour le microbiote intestinal et le transit
  • Selon la définition de l'OMS, « les probiotiques sont des micro-organismes vivants qui, lorsqu'ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé, au-delà des effets nutritionnels traditionnels ». Des études ont montré que la prise de probiotiques augmentait significativement le nombre de selles hebdomadaire et que les bactéries des genres Bifidobacteria et Lactobacillus seraient les plus bénéfiques en cas de constipation.
  • On trouve de plus en plus de probiotiques dans des compléments alimentaires, mais certains produits permettent de les apporter directement par l’alimentation : légumes lactofermentés, kombucha, kefir de lait ou de fruits...

Pourquoi et comment prendre du Magnésium ?

Le magnésium possède à la fois des propriétés laxatives et relaxantes qui sont utiles lorsqu’on souffre de constipation et/ou de stress. Attention cependant à choisir le « bon magnésium » et à respecter les doses recommandées pour éviter les maux de ventre et les risques de diarrhées :

  • Les eaux minérales qui contiennent au moins 50 mg de magnésium, sont conseillées en cas de constipation. Tout en contribuant à une bonne hydratation, elles apportent du magnésium sous une forme soluble bien assimilée. La consommation d’un litre d'Hépar® par jour (environ 120 mg de magnésium) permet ainsi de couvrir presque un tiers de nos besoins journaliers.
  • Le Nigari (chlorure de magnésium) et le sel d’Epsom (sulfate de magnésium) ont des effets laxatifs puissants. Cependant, comme ils sont très mal assimilés par l’organisme, ils pourront aider en cas de constipation occasionnelle, mais ne permettront pas de couvrir les besoins internes en magnésium en cas de déficit. Il est recommandé de bien respecter leurs précautions d’emploi, surtout pour le sel d’Epsom qui n’est pas sans danger par voie orale.
  • L'oxyde de magnésium ou le magnésium marin (mélange d’oxyde et de chlorure) sont une source de magnésium, bon marché et naturelle, qu’on retrouve dans de nombreux compléments alimentaires. Leur association avec de la vitamine B6 et/ou de la Taurine permet de compenser leur mauvaise assimilation. En cas de stress où les pertes de magnésium sont accrus et les risques de constipation augmentés, ce sont de bonnes sources de magnésium pour à la fois bénéficier de l’effet laxatif et couvrir ses besoins.
  • Dès que le transit est régularisé, si le stress persiste, il vaut alors mieux privilégier les formes de magnésium moins laxatives et mieux tolérées pour continuer à apporter le magnésium nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme, sans souffrir de diarrhées ou de maux de ventre : citrate de magnésium, glycérophophate de magnésium, bisglycinate de magnésium

Prendre soin de son alimentation et de son hygiène de vie

De l’eau et des fibres pendant les épisodes de constipation et en prévention

  • Boire au moins 1 litre ½ d’eau par jour. Les eaux minérales riches en magnésium sont souvent recommandées, mais il est surtout important de boire suffisamment, à la fois de l’eau, mais aussi des tisanes, des bouillons, de la soupe… Le café aurait même un effet laxatif, mais attention, en excès, il pourrait aussi favoriser la constipation.
  • Des aliments à privilégier et à diversifier pour adapter son alimentation en cas de constipation et pour apporter tous les types de fibres solubles et insolubles nécessaires au bon fonctionnement du système digestif et au transit intestinal : les céréales (semi)complètes, les légumineuses, tous les fruits et légumes de saison, les jus avec leur pulpe… Certains fruits secs comme les dattes, abricots, figues sont également intéressants à intégrer dans son alimentation en relai des pruneaux.
  • Des aliments à éviter ? Contrairement à certaines croyances, aucun aliment n’est à éviter, y compris le cacao . Toutefois, l’objectif étant d’augmenter les apports en fibres, il vaut quand même mieux éviter de consommer trop de sucre, farine, pain, riz… sous leurs formes raffinées, « blanches », industrielles.

Eviter de se retenir et adopter la bonne position aux toilettes

  • Ce n’est pas toujours facile, mais il est fortement déconseillé de se retenir trop souvent ou trop longtemps. Il vaut mieux aller aux toilettes dès que l'envie se présente. Sinon, il y a un risque de perdre cette sensation réflexe qui donne envie d’aller à la selle quand c’est nécessaire. C’est d’ailleurs l’un des facteurs favorisant le développement d’un bouchon.
  • Nos toilettes étant généralement trop hautes, cela oblige à pousser trop fort et trop longtemps en cas de constipation. Pour se rapprocher de la position accroupie qui respecte davantage notre physiologie et facilite l’évacuation des selles, il suffit pourtant d’installer un petit marchepied ou d’empiler quelques magazines afin de surélever ses pieds. Une fois installé sur le trône, les pieds bien à plat, il faut ensuite pencher le tronc en arrondissant légèrement le dos, et appuyer les coudes sur les cuisses. Inutile alors de pousser fort, il vaut mieux essayer de se détendre et de respirer profondément (comme quand on souffle pour gonfler un ballon). L’adoption de cette position permettra une poussée plus efficace, tout en préservant le périnée, et en prévenant l’apparition d’hémorroïdes, de fissures anales ou d’une dyschésie.

Faire de l’exercice régulièrement

  • Le manque d'activité physique et la sédentarité, en particulier chez les séniors et les personnes à mobilité réduite, sont connus pour favoriser la constipation. Il n’est cependant pas nécessaire de se lancer dans une pratique sportive intensive pour éviter d’être constipé.
  • Se mettre à faire un peu d’exercice régulièrement ou marcher quelques minutes chaque jour (une demi-heure quand c'est possible), permet déjà de limiter les conséquences de la sédentarité. En effet, par la contraction des muscles intestinaux et l’activation du péristaltisme, l’activité physique favorise une bonne digestion et un bon transit, tout en contribuant à réduire le niveau de stress.

Pratiquer le massage abdominal

  • Le massage abdominal permet de stimuler le péristaltisme, de diminuer le temps de transit au niveau du côlon, d’augmenter la fréquence des selles et de réduire les sensations d'inconfort ou de douleur qui l'accompagnent. En cas de transit ralenti ou de constipation, il est donc conseillé de se masser quotidiennement le ventre.
  • Pour le pratiquer, il existe plusieurs techniques. La plus simple consiste, une fois allongé(e) sur le dos, à placer la paume d’une main sur son abdomen (ou celui du bébé) et de dessiner des petits cercles autour du nombril avec le plat des doigts, dans le sens des aiguilles d’une montre. Accentuer progressivement la pression, sans forcer. À réaliser pendant 2-3 minutes.
  • Pour soulager les tous petits, il est également possible de coucher l’enfant sur le dos, de remonter ses genoux au niveau du nombril et de réaliser, tout doucement, des mouvements circulaires avec ses genoux, dans le sens des aiguilles d'une montre. Sinon, de le faire pédaler en pliant le genou droit puis le genou gauche, pas trop vite, pendant quelques minutes.

La gestion du stress

  • Pendant les périodes de stress, le corps sécrète davantage d’hormones et de neuromédiateurs comme l'adrénaline et le cortisol qui vont contribuer à perturber la digestion et ralentir le transit. De plus, quand une personne est stressée, elle va avoir tendance à mal se nourrir, à faire moins d’exercice, à oublier de boire... autant de facteurs qui favorisent la constipation.
  • Quand le stress est en cause dans la constipation, c’est donc l’occasion de se tourner vers les méthodes qui existent pour en limiter l’impact. Ces techniques anti-stress seront parfois suffisantes et permettront de limiter l’usage de laxatifs. N’hésitez pas à lire notre page sur les différentes solutions naturelles en cas de stress.

Attention au mésusage des laxatifs, même naturels

Des précautions d’emploi à respecter pour tous les laxatifs

Les médecins eux-mêmes sont prudents avec la prescription de laxatifs, car leur mésusage peut être dangereux pour la santé :

  • Des contre-indications générales : les personnes qui souffrent de douleurs abdominales subites de cause inconnue, qui présentent une maladie intestinale inflammatoire, une occlusion intestinale, un saignement gastro-intestinal ou bouchon fécal.
  • Un avis médical nécessaire avant utilisation pour les enfants, les femmes enceintes, les séniors. Et, dans tous les cas, si la constipation persiste au-delà de trois jours de traitement, une consultation s’impose. Les laxatifs, même naturels, ne doivent pas être utilisés de façon prolongée sans avis médical.
  • Des précautions d’emploi et des durées d’utilisation à prendre en compte car elles sont spécifiques à chaque type de laxatif.
Ne pas abuser des laxatifs stimulants

Les laxatifs stimulants contiennent des substances comme les anthraquinones qui permettent d’évacuer les selles en quelques heures seulement. Plusieurs plantes en contiennent comme le Séné, le Ricin, le suc d’Aloès (à ne pas confondre avec le gel d’Aloe Vera), le Cascara ou encore la Bourdaine et la Rhubarbe de Chine…  Ils sont certes puissants et efficaces pour augmenter la motricité de l’intestin, mais attention à la « Maladie des laxatifs » et à la dangerosité de leur usage abusif : accoutumance avec la nécessité d'augmenter la posologie, troubles intestinaux graves, perte de sels minéraux, notamment de potassium, pouvant être à l'origine de troubles du rythme cardiaque graves… Par conséquent, les laxatifs stimulants ne doivent être utilisés que sur de courtes périodes et sur avis d’un professionnel de santé.

Intérêts et limites des lavements
En santé naturelle, les lavements ou irrigations coliques sont souvent présentés comme bénéfiques pour la santé intestinale, la détox, l'immunité… Aucun bénéfice médical n’est cependant reconnu dans ces domaines et, s’ils sont mal administrés, cela peut même s’avérer dangereux (tissus du rectum et du colon endommagés, infections…). Par précaution, il vaut donc mieux se limiter aux lavements tels qu’ils sont parfois prescrits par des médecins dans certains cas de constipation opiniâtre.

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