Quand les douleurs apparaissent dès les premières règles chez l'adolescente, on parle de dysménorrhée primaire. Elles s’expliquent par une sécrétion excessive de molécules inflammatoires, certaines prostaglandines. Permanentes ou occasionnelles, ces douleurs sont censées rester supportables et diminuer dès 18 ans ou après une première grossesse. Cependant, chez environ 5 à 15% des femmes, les crampes sont tellement douloureuses qu’elles peuvent avoir un impact très négatif sur la qualité de vie, entraîner des absences à l'école ou des arrêts de travail. Il est alors important de ne pas passer à côté d’une dysménorrhée secondaire causée par une pathologie gynécologique, encore trop souvent diagnostiquée tardivement : endométriose, fibromes, adénomyose… Heureusement, il existe différentes méthodes naturelles pour limiter les douleurs, sans oublier l’alimentation, l’hygiène de vie, la gestion du stress… qui vont également contribuer à atténuer leur fréquence ou leur intensité.
Cet article a été mis à jour le 27/11/2024-Soulager les règles très douloureuses avec les huiles essentielles
-Des hydrolats pour remplacer ou compléter les huiles essentielles
-Les huiles de Bourrache et d’Onagre pour moduler l’inflammation
-Des macérats de bourgeons pour réguler le cycle et limiter les spasmes
-Des remèdes de grand-mère en tisanes
-Prendre soin de son alimentation et de son hygiène de vie pour réduire les douleurs de règles
-Autres astuces et approches naturelles contre le mal de ventre
-Améliorer le diagnostic et la prise en charge de l’endométriose
1. Pour agir rapidement quand les règles sont très douloureuses : l’huile essentielle de Basilic Tropical ou l’huile essentielle d’Estragon, en massage local avec une huile végétale.
2. À prendre au moins une semaine avant la date présumée des règles : l’huile végétale de Bourrache ou l’huile végétale d’Onagre pour limiter l’inflammation.
3. Pour ses propriétés antispasmodiques et régulatrices du cycle féminin : le macérat de bourgeons de Framboisier en traitement de fond.
4. Pour son action sur les spasmes et les saignements : l’Achillée Millefeuille en tisane comme remède de grand-mère.
5. Si le stress a tendance à aggraver les douleurs : l’huile essentielle de Lavande Fine ou Vraie en application locale ou en olfaction.
Ne pas tarder à consulter un spécialiste si les douleurs persistent. Un diagnostic et une prise en charge spécifique seront nécessaires si les règles douloureuses sont causées par une infection, une endométriose, un fibrome…
Grâce à leurs propriétés antispasmodiques, certaines huiles essentielles vont être des alliées de choix pour soulager rapidement les douleurs de règles. Elles contiennent notamment des molécules qui ont une action directe sur les muscles lisses constitutifs de l’utérus. Il s’agit en particulier du méthylchavicol, ou estragol, qui est le composant majoritaire des huiles essentielles de Basilic et d’Estragon, très souvent conseillées contre les crampes abdominales. D’autres molécules faisant partie de la famille des esters sont aussi connues pour avoir des effets sur les spasmes musculaires, qu’ils soient digestifs ou gynécologiques.
Étant donné que ces molécules sont par ailleurs relaxantes et apaisantes, elles agiront en plus sur la dimension émotionnelle et contribueront à abaisser la perception douloureuse. Des études ont aussi permis de mettre en évidence les propriétés anti-inflammatoires et antalgiques du linalol ou du béta-caryophyllène qu’on retrouve dans plusieurs huiles essentielles qui seront également intéressantes à utiliser en cas de dysménorrhée.
Par voie cutanée : diluer 1 goutte d’huile essentielle dans 9 gouttes d’huile végétale, en application sur le bas ventre et le plexus solaire. Jusqu’à 3 fois par jour en cas de douleurs.
En inhalation, pour agir plus spécifiquement sur la composante psycho-émotionnelle : 2 à 3 gouttes d’huile essentielle sur un mouchoir ou la mèche d'un inhalateur. A respirer dès que nécessaire.
Par voie orale : diluer 1 à 2 cuillères à café d'hydrolat dans un verre d'eau, 2 à 3 fois par jour (ou 2 cuillères à soupe dans 1 L d'eau, à boire au cours de la journée) dès le premier jour des règles douloureuses. Si besoin, commencer 1 à 3 jours avant la date présumée des règles.
Par son action plus globale et profonde, la gemmothérapie être intéressante à utiliser en complément des huiles essentielles sous forme de cures longues ou ponctuelles, selon le terrain propre à chaque personne. Certains macérats de bourgeons sont connus pour leurs effets modulateurs du système endocrinien, pour leurs propriétés antispasmodiques ou circulatoires.
Pour adultes et adolescentes : 5 à 15 gouttes de macérats de bourgeons par jour dans un verre d'eau (ou pures), 15 minutes avant le repas, pendant 3 semaines maximum. Commencer par 5 gouttes et augmenter au fur et à mesure (par exemple : 5 gouttes la première semaine, 10 la deuxième…). Il est possible de prendre plusieurs bourgeons (à répartir dans la journée) ou de changer de bourgeons en fonction de l’évolution des signes.
Que ce soit pour leurs propriétés antispasmodiques, antalgiques ou régulatrices hormonales, plusieurs plantes vont pouvoir s’utiliser en infusion. Le temps d’une tisane aura également un effet réconfortant et apaisant, particulièrement appréciable en période de règles douloureuses. L’occasion ainsi de prendre soin de soi pendant ces jours du cycle qui sont difficiles à traverser.
Voici une sélection de plantes couramment conseillées à utiliser seules ou en mélange. Bien tenir compte de leurs précautions d'emploi, surtout si elles ont une action hormone-like.
En infusion : pour une tasse, verser de l’eau frémissante (idéalement à une température de 80-90°C) sur une cuillerée à soupe de plantes sèches. Couvrir et laisser infuser pendant 10 minutes. Boire jusqu’à 2 tasses par jour pendant la deuxième partie du cycle, en commençant une semaine avant la date présumée des règles.
L’alimentation moderne, le stress, les polluants ou la sédentarité sont autant de facteurs qui sont connus pour favoriser un état inflammatoire ou l’anxiété, apporter des perturbateurs endocriniens… et créer un climat favorable aux dysménorrhées. D’où l’intérêt de prendre soin de son hygiène de vie pour soulager ou prévenir les douleurs de règles.
Trop souvent oubliée, l’alimentation peut pourtant jouer un rôle essentiel sur l’intensité des douleurs de règles. En complément de la cure d’huile de Bourrache ou d’Onagre visant spécifiquement à réguler l’équilibre PGE1/PGE2, certaines habitudes alimentaires peuvent contribuer à améliorer la situation ou, au contraire, l'aggraver :
Plusieurs études ont permis de mettre en évidence que le stress, était un facteur aggravant des douleurs de règles. Les femmes exposées à un niveau de stress élevé auraient ainsi deux fois plus de risques de souffrir de dysménorrhée. Toutes les approches naturelles utilisées pour gérer le stress seront donc utiles pour réduire les règles douloureuses et améliorer la qualité de vie durant cette période. La qualité des relations sociales jouerait également un rôle important.
La dépression et l’anxiété sont rarement la cause première des dysménorrhées, mais leur rôle dans l’exacerbation des douleurs est à prendre en compte dans une approche globale. Un soutien psychologique pourra alors s’avérer très bénéfique.
Les bienfaits de l’activité physique sur les règles douloureuses sont multiples :
Il suffirait d’une marche rapide de 30 minutes par jour pendant les trois premiers jours des règles pour réduire la sévérité de la dysménorrhée primaire. Mais l'activité physique serait plus efficace encore contre les douleurs menstruelles lorsqu’elle est pratiquée de façon régulière tout au long du cycle.
Il arrive que les douleurs persistent malgré tout avec le temps, qu’elles ne répondent pas non plus aux traitements médicaux habituellement prescrits (antispasmodiques, anti-inflammatoires, pilule contraceptive). Il est alors recommandé de ne pas tarder à consulter un spécialiste pour exclure toute maladie qui pourrait être à l’origine de règles douloureuses (infection, endométriose, fibrome…).
L’endométriose, une des affections les plus douloureuses, est en effet encore mal connue et surtout mal diagnostiquée. Or il s’agit d’une maladie chronique qui peut apparaître dès la puberté et ne régresser qu’à la ménopause Trop de femmes continuent d’en souffrir pendant plusieurs années sans le savoir, alors que les douleurs « normales » ne sont pas censées être aussi intenses, ni durer aussi longtemps.
En France, on estime qu’une femme sur 10 serait concernée par l'endométriose avec un retard de diagnostic quasi systématique, en moyenne de sept ans. Depuis 2022, les autorités de santé ont enfin mis en place une stratégie nationale de lutte contre cette maladie comportant à la fois le soutien de la recherche médicale, l’amélioration du diagnostic et une meilleure prise en charge de la douleur.
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