Le macérat huileux est un mélange simple réalisé à partir de plantes ou de parties de plantes et d'une ou plusieurs huiles végétales. Il est utilisé pour soulager des troubles cutanés ou des douleurs pouvant être articulaires ou musculaires. Les propriétés d'un macérat huileux vont dépendre de celles de la plante choisie pour le réaliser. L'élaboration de cette préparation peut être longue mais reste relativement facile. La première étape pour réaliser ce mélange est le séchage des plantes et le choix de l'huile végétale. Vient ensuite la macération de ces deux éléments à proprement parlé. Il existe trois types de macérations huileuses qui vont durer plus ou moins longtemps : la macération à froid qui va prendre plusieurs semaines, la macération à chaleur douce nécessitant plusieurs heures et enfin la macération à chaud qui a besoin de seulement quelques heures ! Vous pourrez ensuite conserver ce mélange en veillant à ce qu'il reste dans de bonnes conditions pour pouvoir profiter de tous ses bienfaits.

Cet article a été mis à jour le 12/12/2023

Faire sécher les plantes

Pour réaliser un macérat huileux, il est préférable d’utiliser des plantes ou parties de plantes sèches plutôt que fraîches car elles sont, comme leur nom l’indique déshydratées ! L’absence d’eau dans leur composition permet d’éviter le développement de bactéries au sein du macérât et ainsi la fermentation de l’huile.

Les plantes à choisir pour la réalisation d’un macérat huileux doivent pouvoir s’utiliser par voie cutanée. C’est le cas des macérâts huileux de Reine des prés, d’Ortie ou, moins connu, de Bardane qui soulagent des douleurs articulaires.

Une fois vos plantes cueillies, il faudra trier les parties à conserver. Puis, vient le moment de l’émondage qui consiste à se débarrasser des éléments pouvant parasiter vos plantes tels que les branches ou les feuilles mortes.

Afin de favoriser le séchage et l’aération des plantes dans les meilleures conditions, celles-ci doivent être étalées en fines couches sur un support, sans les tasser. Il est possible d’utiliser des accessoires prévus à cet effet comme des cadres, des claies ou des armoires à séchage. Cependant, si vous n’êtes pas en possession de ce matériel, un linge propre fera amplement l’affaire !

Il est nécessaire conserver les plantes dans un endroit frais, sec, à l’abri de la lumière et aéré. Pour le séchage de parties fragiles de plantes comme les fleurs ou les feuilles, il est possible de les retourner ou de les remuer de temps en temps pour permettre de bien les aérer. Concernant les racines, il est préférable de les couper en rondelles pour un séchage plus rapide.

Pour savoir quand les plantes ou les parties de plantes deviennent sèches, rien de plus simple : c’est lorsque celles-ci commencent à craquer.

A l’issue du séchage, l’aspect des plantes reste relativement le même. Ces dernières ne doivent surtout pas devenir brunâtres voire noirâtres, signe d’un mauvais séchage ou d’un séchage perturbé par l’humidité. Si c’est le cas, il faudra malheureusement jeter la récolte car la qualité, les propriétés et le goût des plantes seront altérés.

Une fois les étapes de séchage terminées, le stockage des plantes pourra se faire dans des bocaux en verre, des sachets en papier… Ainsi bien protégées dans un endroit frais, sec et à l’abri de la lumière, les plantes sèches ont une durée de conservation d’au moins 1 an et pouvant aller jusqu'à 2 voire 3 ans.

Bien choisir l'huile de macération

Pour la réalisation d’un macérat huileux, il est possible d’utiliser n’importe quelle huile végétale ou mélange d’huiles végétales ! Or, dans la majorité des ouvrages, c’est l’huile d’olive qui est favorisée… La raison est toute simple : elle possède une bonne stabilité à température ambiante et un faible potentiel oxydatif.

L’oxydation des huiles végétales se définit par la dégradation des acides gras qu’elles contiennent altérant leur qualité. Elle va dépendre de plusieurs facteurs : le contact avec l’oxygène de l’air, l’exposition à la lumière et aux rayons UV, les interactions avec un contenant en métal ou encore la présence de chaleur. Ainsi certaines huiles végétales vont être plus stables que d’autres et plus ou moins oxydables. Suivant votre choix d’huile, celle-ci aura une facilité d’utilisation et un temps de conservation différents.

L’huile végétale de Rose est facilement oxydable et sa durée de conservation est relativement faible. À l’inverse, les huiles végétales de Coco et de Jojoba sont beaucoup moins oxydables et sont stables à température ambiante, ce qui a tendance à les rendre solide.

Les huiles végétales d’Olive, de Tournesol, d’Amande Douce, d’Argan ou de Noisette sont peu oxydable et relativement stables à température ambiante sans être susceptibles de se solidifier. Ce sont ces huiles à privilégier pour la confection d’un macérat huileux.

Pour un macérat huileux réussi, il est important de privilégier les huiles végétales de qualité en se tournant vers des huiles BIO avec la première pression à froid et vierges, c’est-à-dire sans traitement avant ou après le pressage.

Les techniques de macération

Pour la confection d'un macérat huileux, il est nécessaire de se munir d’un bocal et de le remplir de plantes sèches en évitant de les tasser. Puis, il faut verser l’huile végétale sur les plantes de manière à les recouvrir entièrement.

Pour la première méthode qui est la macération à froid, il suffit simplement de laisser macérer la préparation pendant au moins 21 jours, soit 3 semaines, en remuant de temps en temps. Il est possible de placer le bocal au soleil pour utiliser sa chaleur dans le but de favoriser l’extraction des principes actifs des plantes dans l’huile. En revanche, les rayons UV peuvent favoriser l’oxydation de l’huile végétale ou altérer les composants actifs des plantes. Pour éviter ce problème, il suffit de choisir un bocal avec un verre ambré ou d’utiliser un linge pour le recouvrir.

Si on possède peu de temps devant soi (du moins pas plusieurs semaines) ou bien que le souhaite faire un macérat avec les parties rigides de la plante comme les racines, alors la macération à chaud ou la macération à chaleur douce sont une alternative idéale. Dans ce cas, il faut placer le bocal au bain-marie et laisser cuire à feu doux la préparation pendant au moins 2 heures ou bien dans une yaourtière en laissant chauffer pendant 8 à 12 heures.

Une fois la macération terminée, vient alors l’étape de filtration à l’aide d’un filtre à café ou d’une gaze pour en ôter les plantes. Pour extraire les derniers principes actifs des plantes, presser les délicatement. Mettre la préparation dans un contenant adapté comme un bocal ou une bouteille. Etiqueter le macérat huileux en indiquant son nom de la plante et sa date de fabrication. C’est prêt !

La conservation du macérat huileux

Une macération huileuse se conserve à l’abri de la lumière, dans un endroit frais et sec. La durée estimée de conservation est de 12 à 18 mois. Cette durée est amenée à varier en fonction des conditions de stockage et de l'huile végétale utilisée. Pour savoir si celle-ci est rance, il faut être attentif aux changements d’odeurs : se fier à son flair !

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Bibliographie

Ouvrage : Luu, C., & Pelt, J. M. (2016). 250 remèdes naturels à faire soi-même. Mens, France: Terre vivante.

Ouvrage : Lousse, D., Macé, N., Saint-Béat, C., & Tardif, A. (2017). Le guide familial des plantes médicinales. Paris, France: Mango.