En cas d’arthrose, sciatique, tendinite, maux de tête… les anti-inflammatoires sont prescrits pour réduire les symptômes liés au processus inflammatoire (chaleur, rougeur, douleur, œdème) mais ils ne permettent pas d’agir sur la cause. Qu'il s'agisse d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (la famille des AINS comme l'aspirine) ou stéroïdiens (les corticoïdes), ces médicaments ont aussi l’inconvénient d’être responsables de nombreux effets secondaires. D’où un regain d’intérêt pour les produits naturels en tant qu’alternative ou en accompagnement d’un traitement, notamment pour réduire la douleur ou prévenir l'inflammation chronique. Il existe en effet plusieurs huiles essentielles, des extraits de plantes et différents remèdes naturels aux propriétés anti-inflammatoires et antalgiques puissantes. En application locale pour une action rapide ou en cure pour une action plus profonde et globale, voici une sélection d’anti-inflammatoires naturels parmi les plus efficaces.
Cet article a été mis à jour le 22/07/2024-Gaulthérie et Eucalyptus Citronné : deux huiles essentielles puissantes et incontournables
-L’écorce de Saule Blanc : « l’aspirine végétale »
-Le Curcuma : une des plantes anti-inflammatoires les plus puissantes
-Le Cassis : des effets anti-inflammatoires comparables aux AINS et à la cortisone
-La racine d’Harpagophytum : une efficacité reconnue contre l’arthrose
-Le Boswellia : pour le confort et la flexibilité des articulations
-L’Ortie : privilégier les feuilles pour la santé des articulations
-L’argile verte ou blanche : bien plus que des remèdes de grand-mère
-L’huile essentielle de Menthe Poivrée : un anti-douleur efficace et rapide
-Les clous de Girofle : LA référence contre les douleurs dentaires et l’inflammation buccale
-Les omégas 3 : essentiels et indispensables pour éviter l’inflammation chronique
Les huiles essentielles ayant des propriétés anti-inflammatoires sont très nombreuses, mais la Gaulthérie et l’Eucalyptus Citronné sont incontournables. Le choix entre les deux se fera surtout en fonction de leurs contre-indications. Elles peuvent s’utiliser seules ou ensemble, mais aussi en mélange avec d’autres huiles essentielles complémentaires.
L’huile essentielle de Gaulthérie (couchée ou odorante) est la référence en aromathérapie pour soulager la plupart des douleurs et des problèmes inflammatoires. Compte tenu de sa forte teneur en salicylate de méthyle (presque 100%), elle va en effet agir « comme l’aspirine » en inhibant la synthèse de plusieurs médiateurs pro-inflammatoires, dont les prostaglandines E2. C’est l’huile essentielle anti-inflammatoire par excellence, largement utilisée par les sportifs et les kinésithérapeutes. Attention cependant à ne pas l’utiliser par voie orale, bien tenir compte de ses précautions d’emploi.
L'huile essentielle de Gaulthérie est le réflexe à avoir pour les adultes et les adolescents en cas de douleurs musculaires et problèmes articulaires aigus : courbatures, crampes, crise de goutte, lumbago et mal de dos, tendinite, tennis-elbow, entorse, foulure, claquage, contracture, torticolis, doigt à ressaut…
Elle est également efficace contre les névralgies, pour soulager une sciatique, l’arthrite, l’arthrose et les douleurs rhumatismales en général. Elle ne s’utilise pas par voie orale, mais seulement par voie cutanée, toujours diluée dans une huile végétale.
Plus souple d’emploi que la Gaulthérie, l’huile essentielle d’Eucalyptus Citronné possède également des propriétés anti-inflammatoires et antalgiques puissantes. Des études ont identifié le citronnellal, un de ses composants qui inhibe des enzymes du processus inflammatoire, avec en plus un effet analgésique central et périphérique.
L’huile essentielle d’Eucalyptus Citronné est conseillée dans les mêmes indications que la Gaulthérie : l’arthrose, l’arthrite, la sciatique, toutes les douleurs de rhumatisme, en cas d’entorse, de foulure, de claquage… De plus, ses propriétés anti-inflammatoires sont également très utiles en cas de démangeaisons cutanées, piqures d’insectes, de cystites.
Présentant peu de risques pour la santé, elle peut être utilisée pendant la grossesse (à partir du 2e trimestre) et l’allaitement, chez l’enfant de plus de 3 ans. C’est la voie cutanée qui est privilégiée et, compte tenu de son pouvoir irritant, il faudra toujours la diluer dans une huile végétale. Noter cependant qu’un avis médical est nécessaire pour les personnes ayant des troubles de la tension ou un traitement anti-hypertenseur, surtout en cas d’usage prolongé.
Le Saule Blanc était utilisé depuis l'Antiquité pour ses propriétés analgésiques et antipyrétiques aussi bien chez les Grecs qu’en médecine traditionnelle chinoise. C’est à la fin du XIXe siècle que les chimistes vont isoler les dérivés salicylés présents dans l’écorce (dont la salicine), qui serviront de modèle pour la synthèse de l’acide acétylsalicylique, plus connu sous le nom d’aspirine. Compte tenu des effets secondaires des médicaments à base de salicylés de synthèse et des AINS en général, le Saule connait un regain d’intérêt tout comme les autres plantes qui contiennent des salicylés naturels (Bouleau, Reine des Prés, huile essentielle de Gaulthérie).
Dans la Pharmacopée française, le Saule fait partie des plantes traditionnellement utilisées en cas de maux de tête, de tendinite, de foulures, de douleurs articulaires ou dentaires, mais aussi en cas de fièvre légère et d’état grippal. De plus, en se basant sur différentes études, l’Agence européenne du médicament reconnaît comme « cliniquement bien établi » l’usage de l’écorce de saule blanc dans « le traitement de courte durée des douleurs lombaires ».
Par précaution, on lui applique les mêmes contre-indications que pour l’aspirine : allergie aux médicaments de la famille des salicylés, ulcère de l’estomac ou du duodénum, en cas de traitement anti-coagulant et de risque d’hémorragie…
Le Curcuma est bien plus qu'une simple épice, c'est une véritable plante médicinale dont on extrait notamment de la curcumine et une huile essentielle. Son pouvoir anti-inflammatoire a fait l’objet de nombreuses études scientifiques aussi bien sur l’arthrose que dans d’autres maladies chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde ou les colites. Il repose essentiellement sur la curcumine qui a la capacité d'inhiber différentes molécules et enzymes impliquées dans le processus inflammatoire : phospholipase, lipoxygénase, cyclooxygénase 2, leucotriènes, thromboxane, prostaglandines, monoxyde d'azote, collagénase, élastase, hyaluronidase, tumor necrosis factor (TNF), interleukine-12...
Le Curcuma est largement utilisé pour soulager les douleurs et améliorer la qualité de vie en cas d’inflammations articulaires, musculaires ou tendineuses (par exemple : arthrose, fibromyalgie, lumbago, polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, tendinites…).
Il est cependant important de tenir compte de ses précautions d'emploi (doses à ne pas dépasser, interactions médicamenteuses, contre-indication en cas d’ulcères, d’obstruction biliaire, d’allergie...) car le Curcuma peut être potentiellement dangereux.
Les feuilles de Cassis sont inscrites à la Pharmacopée française et traditionnellement indiquées contre les douleurs articulaires. Des études ont même permis de mettre en évidence leurs propriétés anti-inflammatoires, avec des effets comparables à certains AINS de référence comme l’indométacine et acide niflumique, sans pour autant favoriser l’apparition d’ulcères.
D’autres recherches réalisées avec de l’huile de pépins de Cassis ont également montré une amélioration des symptômes, sans effet indésirable, chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Cette action s’expliquerait par la présence dans sa composition d'acide alpha-linolénique (oméga 3 d'origine végétale) et l’acide gamma-linolénique (oméga 6 particulier, précurseurs de molécules anti-inflammatoires). Cependant, des études complémentaires sont encore nécessaires pour confirmer son intérêt dans ce domaine.
Le Cassis est ausi très utilisé en gemmothérapie avec le macérat de bourgeons de Cassis qui est qualifié de « cortison-like » compte tenu de son action sur la production de cortisol au niveau des glandes surrénales. Son activité anti-inflammatoire serait même supérieure à celle des feuilles.
Les feuilles du cassissier sont toujours couramment utilisées en phytothérapie sous forme de tisanes pour soulager les douleurs articulaires liées à l’arthrose.
Quant au macérat de bourgeons de Cassis, il est conseillé de le prendre sous forme de cure, que ce soit en prévention ou en traitement. Il est recommandé dès qu’il y a une problématique inflammatoire, notamment au niveau ostéo-articulaire (ex : arthrite, arthrose, crise de goutte, rhumatismes, sciatique…) ou allergique (cutanée ou respiratoire). Il est souvent associé à d’autres macérats aux propriétés anti-inflammatoires complémentaires comme le macérat de bourgeons de Vigne (contre les douleurs de l’arthrose) ou le macérat de bourgeons de Cèdre de l’Atlas (en cas de psoriasis, d’eczéma secs et d’inflammation cutanée)…
Originaire du sud de l’Afrique, l’Harpagophytum (aussi appelé « Griffe du diable ») entre dans la composition de nombreux compléments alimentaires destinés à soulager les douleurs articulaires. Les propriétés anti-inflammatoires de la racine ont en effet été validées par plusieurs études cliniques, avec une réduction significative des raideurs au niveau des articulations, notamment en cas d’arthrose au niveau des grosses articulations (hanches et genoux).
Victime de son succès, Harpagophytum procumbens a même failli disparaître. Aujourd’hui, c’est Harpagophytum zeyheri, une espèce aux propriétés similaires, qui est cultivée.
Comme les feuilles de Saule, l’Harpagophytum est inscrit aux Pharmacopées française et européenne et fait partie des plantes traditionnellement utilisées dans le traitement symptomatique des manifestations articulaires douloureuses, tendinites, foulures. Aujourd’hui, la racine d’Harpagophytum est surtout proposée pour soulager les douleurs articulaires liées à l’arthrose (rhumatismes), en particulier au niveau de la hanche et des genoux.
En alternative, il est possible d’utiliser une autre plante commune en Europe, la Scrofulaire Noueuse. Elle contient les mêmes molécules actives que l’Harpagophytum, des iridoïdes anti-inflammatoires (harpagoside et harpagide).
En phytothérapie, le Boswellia désigne la gomme-résine exsudée du tronc de Boswellia serrata, aussi appelée l’encens indien. Il existe par ailleurs le Boswellia carterii ou sacra, plutôt connu sous le nom d’encens véritable ou d’Oliban, qui est davantage utilisé en aromathérapie sous forme d’huile essentielle.
Quelle que soit l’espèce de Boswellia, seule la gomme-résine contient les acides boswelliques, des molécules aux propriétés anti-inflammatoires puissantes, capables d’inhiber la production ou l’activation de certains médiateurs de l’inflammation (interleukines, leucotriènes, NFkappaB). Même si l’huile essentielle d’Encens est, elle aussi, anti-inflammatoire, c’est par l’action d’autres composants que les acides boswelliques. Elle reste encore peu utilisée dans le domaine des maladies inflammatoires.
La gomme-résine de Boswellia est connue depuis des millénaires dans les médecines traditionnelles chinoises et indiennes pour traiter les douleurs rhumatismales ou prémenstruelles, les inflammations du tube digestif et des voies respiratoires, et certaines affections cutanées. Ses effets ont fait l’objet de nombreuses recherches, y compris son efficacité contre l’arthrose qui a été confirmée par une étude clinique remarquée en 2003.
Depuis avril 2023, la DGCCRF et l’EFSA (autorité européenne de la sécurité des aliments) permettent d’indiquer sur les compléments alimentaires que le Boswellia aide au maintien de la santé et de la flexibilité des articulations, au maintien de la santé du système digestif et de la fonction pulmonaire.
Les feuilles d’Ortie sont conseillées en phytothérapie pour soulager les douleurs articulaires, les tendinites, les foulures. Elles ne font pas partie des anti-inflammatoires les plus puissants, mais leur pouvoir drainant est un atout majeur, notamment en cas d’hyperuricémie, de crises de goutte, de rhumatismes, d’arthrite.
Attention cependant à bien choisir les feuilles et non les racines. L'usage des racines est en effet réservé pour le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate.
Son mécanisme d’action sur l’inflammation est encore méconnu, mais l’argile est utilisée depuis la nuit des temps dans de nombreuses problématiques inflammatoires articulaires, musculaires ou cutanées, que ce soit pour calmer la douleur ou réduire un œdème. Encore de nos jours, la majorité des centres de cures thermales proposent des soins à base d’argile (en cataplasmes, bains, boues…).
Les usages de l’argile sont très vastes dans le domaine des troubles inflammatoires. En applications locales, c'est surtout l'argile verte qui est utilisée pour soulager les rhumatismes, l’arthrite, les entorses, le mal de dos, les tendinites, les douleurs de règles… de réduire les bleus, les bosses et les hématomes.
L'argile blanche, plus douce que l'argile verte, est privilégiée quand il s'agit de calmer certaines irritations cutanées (piqures, coups de soleil et brûlures superficielles, acné, eczéma…), les gencives enflammées ou encore les érythèmes fessiers du nourrisson.
L’huile essentielle de Menthe Poivrée n’est pas un anti-inflammatoire majeur, mais elle est reconnue pour ses propriétés antalgiques locales très puissantes. C’est son composant majoritaire, le menthol qui active spécifiquement les récepteurs au froid (TRPM8) impliqués dans la perception de la douleur. D’où cet « effet froid » si caractéristique qui permet de soulager presque instantanément.
La Menthe Poivrée est l’huile essentielle de référence, largement utilisée contre les maux de tête. Des études ont effectivement permis de confirmer sa capacité à calmer efficacement les migraines. Cette action est également appréciée en cas d’inflammations articulaires soulagées par le froid, alors que l’huile essentielle de Gingembre conviendra mieux quand les douleurs sont améliorées par le chaud.
Indissociables de l’odeur du cabinet dentaire, les Clous de Girofle sont sans conteste LA référence, mondialement connue pour traiter les problèmes bucco-dentaires. De nos jours, c’est surtout l’huile essentielle de Clou de Girofle ou son composant majoritaire, l’eugénol, qui sont utilisés. De nombreuses études ont en effet confirmé leurs propriétés exceptionnelles : antalgique locale aux effets supérieurs à ceux de la lidocaïne et anti-infectieuse efficace contre les germes de la plaque dentaire. L’huile essentielle de Clou de Girofle contient aussi du béta-caryophyllène, une molécule anti-inflammatoire polyvalente, qui vient renforcer et compléter l’action de l’eugénol.
Les Clous de Girofle infusés ou l’huile essentielle diluée dans une huile végétale s’appliquent localement dans toutes les affections inflammatoires et douloureuses de la cavité buccale : gingivite, alvéolite, caries, abcès, rage de dents, aphtes… Compte tenu de son efficacité contre les douleurs, l’huile essentielle de Clou de Girofle est également utilisée en soutien pour l’accouchement, en cas de névralgies ou de maux de tête.
Ne pas oublier que l’huile essentielle est irritante pour les muqueuses, avec des précautions d’emploi et plusieurs contre-indications à respecter. Selon les cas, elle pourra être remplacée par l’huile essentielle de Menthe Poivrée contre la douleur ou l’hydrolat de Laurier Noble en hygiène buccale
Rappelons que l’inflammation est d’abord notre principal mécanisme de défense. C’est un processus très complexe qui, dans sa phase initiale pro-inflammatoire, implique les omégas 6. Une fois que le « danger » est écarté, ce sont ensuite les omégas 3 qui sont mobilisés pour finir de résoudre l’inflammation et réparer les dégâts éventuels. Si les omégas 3 ne sont pas présents en quantités suffisantes, l'inflammation ne peut donc pas être complètement résolue et risque de devenir chronique.
C’est le cas, par exemple, quand une fibrose va se développer au niveau d’une blessure, au lieu d’une belle cicatrice. Qu’elle soit bruyante (marquée par des crises douloureuses) ou silencieuse (dite de « bas grade »), une inflammation chronique qui s’installe peut aussi avoir des conséquences sur notre santé en général. Elle entretient en effet des liens étroits avec de nombreuses maladies cutanées, respiratoires, articulaires ou intestinales, mais aussi avec celles qu’on nomme « les maladies de civilisation » (ex : le diabète, les maladies cardio-vasculaires, certains cancers, l’obésité...).
Plusieurs études montrent que notre alimentation moderne, trop riche en omégas 6 par rapport aux omégas 3, favorise le maintien d’un terrain inflammatoire. C’est ce déséquilibre qui est problématique car les omégas 3 sont les seuls précurseurs des molécules qui permettent d’arrêter et de résoudre le processus inflammatoire. Notre organisme étant incapable de produire l’acide alpha-linolénique (ALA), le chef de file des omégas 3, on dit qu'il est « essentiel ». Il est donc indispensable d'en apporter par l’alimentation. Les autres omégas 3, l’EPA et le DHA, sont eux aussi qualifiés d'indispensables car nous n'en consommons pas assez par rapport à nos besoins.
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