En cas d’arthrose, sciatique, tendinite, maux de tête… les anti-inflammatoires sont prescrits pour réduire les symptômes liés au processus inflammatoire (chaleur, rougeur, douleur, œdème) mais ils ne permettent pas d’agir sur la cause. Qu'il s'agisse d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (la famille des AINS comme l'aspirine) ou stéroïdiens (les corticoïdes), ces médicaments ont aussi l’inconvénient d’être responsables de nombreux effets secondaires. D’où un regain d’intérêt pour les produits naturels en tant qu’alternative ou en accompagnement d’un traitement, notamment pour réduire la douleur ou prévenir l'inflammation chronique. Il existe en effet plusieurs huiles essentielles, des extraits de plantes et différents remèdes naturels aux propriétés anti-inflammatoires et antalgiques puissantes. En application locale pour une action rapide ou en cure pour une action plus profonde et globale, voici une sélection d’anti-inflammatoires naturels parmi les plus efficaces.

Cet article a été mis à jour le 22/07/2024

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Gaulthérie et Eucalyptus Citronné : deux huiles essentielles puissantes et incontournables

Les huiles essentielles ayant des propriétés anti-inflammatoires sont très nombreuses, mais la Gaulthérie et l’Eucalyptus Citronné sont incontournables. Le choix entre les deux se fera surtout en fonction de leurs contre-indications. Elles peuvent s’utiliser seules ou ensemble, mais aussi en mélange avec d’autres huiles essentielles complémentaires.

La Gaulthérie : l’anti-inflammatoire de référence en aromathérapie

L’huile essentielle de Gaulthérie (couchée ou odorante) est la référence en aromathérapie pour soulager la plupart des douleurs et des problèmes inflammatoires. Compte tenu de sa forte teneur en salicylate de méthyle (presque 100%), elle va en effet agir « comme l’aspirine » en inhibant la synthèse de plusieurs médiateurs pro-inflammatoires, dont les prostaglandines E2. C’est l’huile essentielle anti-inflammatoire par excellence, largement utilisée par les sportifs et les kinésithérapeutes. Attention cependant à ne pas l’utiliser par voie orale, bien tenir compte de ses précautions d’emploi.

Dans quels cas l’utiliser ?

L'huile essentielle de Gaulthérie est le réflexe à avoir pour les adultes et les adolescents en cas de douleurs musculaires et problèmes articulaires aigus : courbatures, crampes, crise de goutte, lumbago et mal de dos, tendinite, tennis-elbow, entorse, foulure, claquage, contracture, torticolis, doigt à ressaut…

Elle est également efficace contre les névralgies, pour soulager une sciatique, l’arthrite, l’arthrose et les douleurs rhumatismales en général. Elle ne s’utilise pas par voie orale, mais seulement par voie cutanée, toujours diluée dans une huile végétale.

Comment l’utiliser ?
  • Dès 12 ans et pour adultes. Par voie cutanée, masser doucement la zone concernée avec 1 goutte d'huile essentielle de Gaulthérie diluée dans 9 gouttes d'huile végétale comme le macérat d’Arnica. Pas d’utilisation prolongée sans avis médical.
  • Son usage est contre-indiqué : pendant toute la grossesse et l’allaitement, chez les enfants de moins de 6 ans, en cas de troubles de la coagulation ou de traitement anticoagulant, d'allergie à l’aspirine et aux salicylés, en cas d’hémorragie, d’eczéma, de reflux gastro-œsophagien, d’ulcère, de hernie hiatale d’asthme. Ne pas l’utiliser avant une intervention chirurgicale ou dentaire. L’huile essentielle d’Eucalyptus Citronné sera alors à privilégier.

L’Eucalyptus Citronné : l’huile essentielle anti-inflammatoire pour toute la famille

Plus souple d’emploi que la Gaulthérie, l’huile essentielle d’Eucalyptus Citronné possède également des propriétés anti-inflammatoires et antalgiques puissantes. Des études ont identifié le citronnellal, un de ses composants qui inhibe des enzymes du processus inflammatoire, avec en plus un effet analgésique central et périphérique.

Dans quels cas l’utiliser ?

L’huile essentielle d’Eucalyptus Citronné est conseillée dans les mêmes indications que la Gaulthérie : l’arthrose, l’arthrite, la sciatique, toutes les douleurs de rhumatisme, en cas d’entorse, de foulure, de claquage… De plus, ses propriétés anti-inflammatoires sont également très utiles en cas de démangeaisons cutanées, piqures d’insectes, de cystites.

Présentant peu de risques pour la santé, elle peut être utilisée pendant la grossesse (à partir du 2e trimestre) et l’allaitement, chez l’enfant de plus de 3 ans. C’est la voie cutanée qui est privilégiée et, compte tenu de son pouvoir irritant, il faudra toujours la diluer dans une huile végétale. Noter cependant qu’un avis médical est nécessaire pour les personnes ayant des troubles de la tension ou un traitement anti-hypertenseur, surtout en cas d’usage prolongé.

Comment l’utiliser ?
  • À partir de 3 ans. Par voie cutanée, 1 goutte d'Eucalyptus Citronné dans au moins 9 gouttes d'huile végétale. 3 à 4 fois maximum par jour sur la zone douloureuse, jusqu'à amélioration. Faire une pause après 3 semaines d’utilisation.
  • À partir de 6 ans. Par voie cutanée, 1 goutte d'Eucalyptus Citronné dans 4 à 9 gouttes d'huile végétale selon l’étendue de la zone douloureuse. 3 à 4 fois par jour jusqu'à amélioration. Faire une pause après 3 semaines d’utilisation.
  • Réservé aux adultes et adolescents (en cas de poussée inflammatoire). Par voie cutanée, masser doucement avec 5 gouttes d'huile essentielle dans 5 gouttes d'huile végétale sur la zone concernée.

L’écorce de Saule Blanc : « l’aspirine végétale »

Le Saule Blanc était utilisé depuis l'Antiquité pour ses propriétés analgésiques et antipyrétiques aussi bien chez les Grecs qu’en médecine traditionnelle chinoise. C’est à la fin du XIXe siècle que les chimistes vont isoler les dérivés salicylés présents dans l’écorce (dont la salicine), qui serviront de modèle pour la synthèse de l’acide acétylsalicylique, plus connu sous le nom d’aspirine. Compte tenu des effets secondaires des médicaments à base de salicylés de synthèse et des AINS en général, le Saule connait un regain d’intérêt tout comme les autres plantes qui contiennent des salicylés naturels (Bouleau, Reine des Prés, huile essentielle de Gaulthérie).

Dans quels cas l’utiliser ?

Dans la Pharmacopée française, le Saule fait partie des plantes traditionnellement utilisées en cas de maux de tête, de tendinite, de foulures, de douleurs articulaires ou dentaires, mais aussi en cas de fièvre légère et d’état grippal. De plus, en se basant sur différentes études, l’Agence européenne du médicament reconnaît comme « cliniquement bien établi » l’usage de l’écorce de saule blanc dans « le traitement de courte durée des douleurs lombaires ».

Par précaution, on lui applique les mêmes contre-indications que pour l’aspirine : allergie aux médicaments de la famille des salicylés, ulcère de l’estomac ou du duodénum, en cas de traitement anti-coagulant et de risque d’hémorragie…

Comment l’utiliser ?
  • En tisane (puisqu’il s’agit d’une écorce, le Saule s’utilise en décoction) : mettre 2 cuillères à café d’écorces coupées finement dans ½ litre d’eau froide. Faire chauffer doucement jusqu’à ébullition. Laisser bouillir pendant 5 minutes, puis couper le feu et filtrer avant de boire.
  • En complément alimentaire : l’écorce de Saule blanc est également commercialisée sous forme de gélules, d’extraits secs ou liquides. Privilégier les compléments alimentaires titrés en salicine.
  • L’Agence européenne du médicament recommande, avant de consulter un médecin, de limiter son usage à quatre semaines en cas douleurs articulaires, à trois jours s’il s’agit d’une fièvre liée au rhume et à un jour seulement en cas de maux de tête. Son usage est déconseillé chez les enfants de moins de 18 ans, les femmes enceintes et allaitantes.

Le Curcuma : une des plantes anti-inflammatoires les plus puissantes

Le Curcuma est bien plus qu'une simple épice, c'est une véritable plante médicinale dont on extrait notamment de la curcumine et une huile essentielle. Son pouvoir anti-inflammatoire a fait l’objet de nombreuses études scientifiques aussi bien sur l’arthrose que dans d’autres maladies chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde ou les colites. Il repose essentiellement sur la curcumine qui a la capacité d'inhiber différentes molécules et enzymes impliquées dans le processus inflammatoire : phospholipase, lipoxygénase, cyclooxygénase 2, leucotriènes, thromboxane, prostaglandines, monoxyde d'azote, collagénase, élastase, hyaluronidase, tumor necrosis factor (TNF), interleukine-12...

Dans quels cas l’utiliser ?

Le Curcuma est largement utilisé pour soulager les douleurs et améliorer la qualité de vie en cas d’inflammations articulaires, musculaires ou tendineuses (par exemple : arthrose, fibromyalgie, lumbago, polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, tendinites…).

Il est cependant important de tenir compte de ses précautions d'emploi (doses à ne pas dépasser, interactions médicamenteuses, contre-indication en cas d’ulcères, d’obstruction biliaire, d’allergie...) car le Curcuma peut être potentiellement dangereux.

Comment l’utiliser ?
  • Il est recommandé d’apporter jusqu’à 6g de Curcuma en poudre par jour (environ 1 cuillère à café), en augmentant progressivement les doses journalières. L’ajout de poivre contribue à améliorer l’absorption et la biodisponibilité de la curcumine par l’action de la pipérine. Sinon, il est possible de le consommer avec une huile végétale alimentaire ou sous forme de « lait d’or ».
  • En complément alimentaire, il est recommandé de ne pas dépasser 180 mg de curcumine. Faire attention avec les nouvelles formulations qui augmentent nettement la biodisponibilité de la curcumine (complexe phytosomal, nanoparticules, forme micellaire, encapsulation par cyclodextrines, en association avec de la pipérine…). Certains de ces produits peuvent potentialiser le risque d’hépatotoxicité, surtout en cas de mésusage ou de surdosage.

Le Cassis : des effets anti-inflammatoires comparables aux AINS et à la cortisone

Les feuilles de Cassis sont inscrites à la Pharmacopée française et traditionnellement indiquées contre les douleurs articulaires. Des études ont même permis de mettre en évidence leurs propriétés anti-inflammatoires, avec des effets comparables à certains AINS de référence comme l’indométacine et acide niflumique, sans pour autant favoriser l’apparition d’ulcères.

D’autres recherches réalisées avec de l’huile de pépins de Cassis ont également montré une amélioration des symptômes, sans effet indésirable, chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Cette action s’expliquerait par la présence dans sa composition d'acide alpha-linolénique (oméga 3 d'origine végétale) et l’acide gamma-linolénique (oméga 6 particulier, précurseurs de molécules anti-inflammatoires). Cependant, des études complémentaires sont encore nécessaires pour confirmer son intérêt dans ce domaine.

Le Cassis est ausi très utilisé en gemmothérapie avec le macérat de bourgeons de Cassis qui est qualifié de « cortison-like » compte tenu de son action sur la production de cortisol au niveau des glandes surrénales. Son activité anti-inflammatoire serait même supérieure à celle des feuilles.

Dans quels cas l’utiliser ?

Les feuilles du cassissier sont toujours couramment utilisées en phytothérapie sous forme de tisanes pour soulager les douleurs articulaires liées à l’arthrose.

Quant au macérat de bourgeons de Cassis, il est conseillé de le prendre sous forme de cure, que ce soit en prévention ou en traitement. Il est recommandé dès qu’il y a une problématique inflammatoire, notamment au niveau ostéo-articulaire (ex : arthrite, arthrose, crise de goutte, rhumatismes, sciatique…) ou allergique (cutanée ou respiratoire). Il est souvent associé à d’autres macérats aux propriétés anti-inflammatoires complémentaires comme le macérat de bourgeons de Vigne (contre les douleurs de l’arthrose) ou le macérat de bourgeons de Cèdre de l’Atlas (en cas de psoriasis, d’eczéma secs et d’inflammation cutanée)…

Comment l’utiliser ?
  • En infusion : verser l'équivalent d'1 cuillère à soupe de feuilles sèches de Cassis par tasse d'eau chaude, puis laisser infuser 15 minutes. Boire 2 à 3 tasses par jour en dehors des repas. L’Agence européenne du médicament déconseille l’utilisation des feuilles de Cassis pendant la grossesse et l’allaitement, chez les enfants de moins de 18 ans. Sinon, elles ne présentent aucune précautions d’emploi particulières.
  • En mélange, les feuilles de Cassis font partie de la « Tisane des cinq feuilles » (Cassis, Bouleau, Frêne, Ortie, Reine des prés) utilisée en cas d’arthrose, en cures de drainage, dans les douleurs articulaires chroniques.
  • En gemmothérapie, le macérat de bourgeons de Cassis s’utilise en cure de 3 semaines, à renouveler si nécessaire après une semaine de pause : 5 à 15 gouttes par jour dans un verre d'eau, 15 minutes avant le repas. Commencer par 5 gouttes et augmenter au fur et à mesure (par exemple : 5 gouttes la première semaine, 10 la deuxième et 15 la dernière) en évitant de les prendre en fin de journée compte-tenu de son effet cortison-like excitant. Autorisé pour toute la famille, sauf les bébés de moins de 3 ans et les femmes enceintes (présence d’alcool), et en cas d’hypertension.

La racine d’Harpagophytum : une efficacité reconnue contre l’arthrose

Originaire du sud de l’Afrique, l’Harpagophytum (aussi appelé « Griffe du diable ») entre dans la composition de nombreux compléments alimentaires destinés à soulager les douleurs articulaires. Les propriétés anti-inflammatoires de la racine ont en effet été validées par plusieurs études cliniques, avec une réduction significative des raideurs au niveau des articulations, notamment en cas d’arthrose au niveau des grosses articulations (hanches et genoux).

Victime de son succès, Harpagophytum procumbens a même failli disparaître. Aujourd’hui, c’est Harpagophytum zeyheri, une espèce aux propriétés similaires, qui est cultivée.

Dans quels cas l’utiliser ?

Comme les feuilles de Saule, l’Harpagophytum est inscrit aux Pharmacopées française et européenne et fait partie des plantes traditionnellement utilisées dans le traitement symptomatique des manifestations articulaires douloureuses, tendinites, foulures. Aujourd’hui, la racine d’Harpagophytum est surtout proposée pour soulager les douleurs articulaires liées à l’arthrose (rhumatismes), en particulier au niveau de la hanche et des genoux.

En alternative, il est possible d’utiliser une autre plante commune en Europe, la Scrofulaire Noueuse. Elle contient les mêmes molécules actives que l’Harpagophytum, des iridoïdes anti-inflammatoires (harpagoside et harpagide).

Comment l’utiliser ?
  • En complément alimentaire : la qualité des compléments alimentaires disponibles sur le marché étant très variable, il est recommandé de s’assurer qu’ils contiennent au moins 1 à 2 % d'harpagoside (ou environ 3 % d’iridoïdes).
  • Précautions d'emploi : son usage est déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes, chez les enfants de moins de 18 ans, les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires, de reflux gastro-œsophagien, d’ulcère de l’estomac ou du duodénum. Un avis médical est recommandé en cas de calculs biliaires.

Le Boswellia : pour le confort et la flexibilité des articulations

En phytothérapie, le Boswellia désigne la gomme-résine exsudée du tronc de Boswellia serrata, aussi appelée l’encens indien. Il existe par ailleurs le Boswellia carterii ou sacra, plutôt connu sous le nom d’encens véritable ou d’Oliban, qui est davantage utilisé en aromathérapie sous forme d’huile essentielle.

Quelle que soit l’espèce de Boswellia, seule la gomme-résine contient les acides boswelliques, des molécules aux propriétés anti-inflammatoires puissantes, capables d’inhiber la production ou l’activation de certains médiateurs de l’inflammation (interleukines, leucotriènes, NFkappaB). Même si l’huile essentielle d’Encens est, elle aussi, anti-inflammatoire, c’est par l’action d’autres composants que les acides boswelliques. Elle reste encore peu utilisée dans le domaine des maladies inflammatoires.

Dans quels cas l’utiliser ?

La gomme-résine de Boswellia est connue depuis des millénaires dans les médecines traditionnelles chinoises et indiennes pour traiter les douleurs rhumatismales ou prémenstruelles, les inflammations du tube digestif et des voies respiratoires, et certaines affections cutanées. Ses effets ont fait l’objet de nombreuses recherches, y compris son efficacité contre l’arthrose qui a été confirmée par une étude clinique remarquée en 2003.

Depuis avril 2023, la DGCCRF et l’EFSA (autorité européenne de la sécurité des aliments) permettent d’indiquer sur les compléments alimentaires que le Boswellia aide au maintien de la santé et de la flexibilité des articulations, au maintien de la santé du système digestif et de la fonction pulmonaire.

Comment l’utiliser ?
  • Le Boswellia est aujourd’hui commercialisé comme complément alimentaire sous différentes formes (gélules, capsules, gouttes) contenant de la poudre brute de gomme-résine ou des extraits standardisés. Privilégier les produits qui sont titrés en acides boswelliques.
  • Qu’il soit vendu seul ou en association avec d’autres ingrédients anti-inflammatoires (ex : Hargagophytum, Curcuma ou Curcumine…), il est recommandé de respecter les indications sur les conseils d’utilisation et les précautions d’emploi propres à chaque produit.

L’Ortie : privilégier les feuilles pour la santé des articulations

Les feuilles d’Ortie (Urtica dioica ou Urtica urens) sont traditionnellement utilisées pour la santé des articulations en raison de nombreuses propriétés synergiques : un effet diurétique qui va faciliter l’élimination de l’acide urique ; une action reminéralisante qui soutient la régénération du cartilage ; des propriétés anti-inflammatoires et antalgiques qui ont été confirmées par des études in vitro et in vivo.
Dans quels cas l’utiliser ?

Les feuilles d’Ortie sont conseillées en phytothérapie pour soulager les douleurs articulaires, les tendinites, les foulures. Elles ne font pas partie des anti-inflammatoires les plus puissants, mais leur pouvoir drainant est un atout majeur, notamment en cas d’hyperuricémie, de crises de goutte, de rhumatismes, d’arthrite.

Attention cependant à bien choisir les feuilles et non les racines. L'usage des racines est en effet réservé pour le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate.

Comment les utiliser ?
  • En tisane : verser 3 à 4 cuillères à café rases de feuilles sèches, soit environ 4 g, dans une tasse de 150 mL d'eau chaude. Laisser infuser 10 minutes. Boire 3 à 4 tasses par jour. Privilégier son usage sous forme de cure de 3 semaines maximum, suivie d'une semaine de pause avant de renouveler si nécessaire.
  • En compresses : verser 2 cuillères à soupe de feuilles sèches pour 50 cL d'eau chaude et faire infuser pendant 10 minutes. Laisser refroidir puis imbiber une compresse ou un linge propre de la préparation. À appliquer sur la zone douloureuse.
  • En poudre, en extraits et teintures hydroalcooliques : tenir compte de conseils d’utilisation propres à chaque produit.

L’argile verte ou blanche : bien plus que des remèdes de grand-mère

Son mécanisme d’action sur l’inflammation est encore méconnu, mais l’argile est utilisée depuis la nuit des temps dans de nombreuses problématiques inflammatoires articulaires, musculaires ou cutanées, que ce soit pour calmer la douleur ou réduire un œdème. Encore de nos jours, la majorité des centres de cures thermales proposent des soins à base d’argile (en cataplasmes, bains, boues…).

Dans quels cas l'utiliser ?

Les usages de l’argile sont très vastes dans le domaine des troubles inflammatoires. En applications locales, c'est surtout l'argile verte qui est utilisée pour soulager les rhumatismes, l’arthrite, les entorses, le mal de dos, les tendinites, les douleurs de règles… de réduire les bleus, les bosses et les hématomes.

L'argile blanche, plus douce que l'argile verte, est privilégiée quand il s'agit de calmer certaines irritations cutanées (piqures, coups de soleil et brûlures superficielles, acné, eczéma…), les gencives enflammées ou encore les érythèmes fessiers du nourrisson.

Comment l’utiliser ?
  • En cataplasme : réaliser une pâte d'argile homogène (eau + argile) à répartir en cataplasme épais sur la zone à traiter. Laisser poser 1 heure avant de rincer. Privilégier l’argile verte pour les rhumatismes, le mal de dos, l’acné… et plutôt l’argile blanche pour les peaux sèches et sensibles, en application sur les gencives.
  • En bain de bouche : réaliser une eau argileuse et effectuer des bains de bouche 2 fois par jour le temps de l'inflammation en attendant de consulter un dentiste.
  • En poudrage : utiliser la poudre surfine d'argile blanche comme du talc, à appliquer directement sur les fesses irritées du bébé.

L’huile essentielle de Menthe Poivrée : un anti-douleur efficace et rapide

L’huile essentielle de Menthe Poivrée n’est pas un anti-inflammatoire majeur, mais elle est reconnue pour ses propriétés antalgiques locales très puissantes. C’est son composant majoritaire, le menthol qui active spécifiquement les récepteurs au froid (TRPM8) impliqués dans la perception de la douleur. D’où cet « effet froid » si caractéristique qui permet de soulager presque instantanément. 

Dans quels cas l’utiliser ?

La Menthe Poivrée est l’huile essentielle de référence, largement utilisée contre les maux de tête. Des études ont effectivement permis de confirmer sa capacité à calmer efficacement les migraines. Cette action est également appréciée en cas d’inflammations articulaires soulagées par le froid, alors que l’huile essentielle de Gingembre conviendra mieux quand les douleurs sont améliorées par le chaud.

Comment l’utiliser ?
  • Pour adultes et adolescents (en cas de mal de tête et migraine). Par voie cutanée, 1 à 2 gouttes de Menthe Poivrée dans une huile végétale en massage sur les tempes et le front, dès que nécessaire. Pour les peaux sensibles, diluer 1 goutte d’huile essentielle dans au moins 4 gouttes d’huile végétale. (Attention aux yeux !)
  • À partir de 6 ans (en cas de douleurs musculaires). Par voie cutanée, diluer 1 goutte d’huile essentielle dans au moins 9 gouttes d’huile végétale (macérat huileux d’Arnica par exemple). Appliquer sur la zone douloureuse.
  • Attention à bien respecter ses précautions d’emploi et à la diluer dans une huile végétale avant son application. Elle ne doit pas être utilisée sur une peau lésée ou irritée, et le contact avec les yeux est à éviter absolument.

Les clous de Girofle : LA référence contre les douleurs dentaires et l’inflammation buccale

Indissociables de l’odeur du cabinet dentaire, les Clous de Girofle sont sans conteste LA référence, mondialement connue pour traiter les problèmes bucco-dentaires. De nos jours, c’est surtout l’huile essentielle de Clou de Girofle ou son composant majoritaire, l’eugénol, qui sont utilisés. De nombreuses études ont en effet confirmé leurs propriétés exceptionnelles : antalgique locale aux effets supérieurs à ceux de la lidocaïne et anti-infectieuse efficace contre les germes de la plaque dentaire. L’huile essentielle de Clou de Girofle contient aussi du béta-caryophyllène, une molécule anti-inflammatoire polyvalente, qui vient renforcer et compléter l’action de l’eugénol.

Dans quels cas les utiliser ?

Les Clous de Girofle infusés ou l’huile essentielle diluée dans une huile végétale s’appliquent localement dans toutes les affections inflammatoires et douloureuses de la cavité buccale : gingivite, alvéolite, caries, abcès, rage de dents, aphtes… Compte tenu de son efficacité contre les douleurs, l’huile essentielle de Clou de Girofle est également utilisée en soutien pour l’accouchement, en cas de névralgies ou de maux de tête.

Ne pas oublier que l’huile essentielle est irritante pour les muqueuses, avec des précautions d’emploi et plusieurs contre-indications à respecter. Selon les cas, elle pourra être remplacée par l’huile essentielle de Menthe Poivrée contre la douleur ou l’hydrolat de Laurier Noble en hygiène buccale

Comment les utiliser ?
  • En geste d’urgence, à partir de 6 ans. Par voie locale, déposer 1 goutte d'huile essentielle de Clou de Girofle sur un coton tige imbibé d’huile végétale alimentaire et l’appliquer directement ou à proximité de la zone douloureuse (gencive, dent) en attendant le rendez-vous chez le dentiste. Jusqu’à 5 fois par jour en fonction de l’intensité de la douleur. Les Clous de Girofle eux-mêmes peuvent aussi être appliqués directement sur la zone douloureuse.
  • En gargarisme : porter à ébullition 500 mL d’eau et y verser 4 à 5 Clous de girofle. Laisser infuser 10 à 15 minutes, puis filtrer et laisser refroidir. Utiliser cette infusion en gargarismes et bains de bouche jusqu’à 3 fois par jour.

Les omégas 3 : essentiels et indispensables pour éviter l’inflammation chronique

Rappelons que l’inflammation est d’abord notre principal mécanisme de défense. C’est un processus très complexe qui, dans sa phase initiale pro-inflammatoire, implique les omégas 6. Une fois que le « danger » est écarté, ce sont ensuite les omégas 3 qui sont mobilisés pour finir de résoudre l’inflammation et réparer les dégâts éventuels. Si les omégas 3 ne sont pas présents en quantités suffisantes, l'inflammation ne peut donc pas être complètement résolue et risque de devenir chronique.

C’est le cas, par exemple, quand une fibrose va se développer au niveau d’une blessure, au lieu d’une belle cicatrice. Qu’elle soit bruyante (marquée par des crises douloureuses) ou silencieuse (dite de « bas grade »), une inflammation chronique qui s’installe peut aussi avoir des conséquences sur notre santé en général. Elle entretient en effet des liens étroits avec de nombreuses maladies cutanées, respiratoires, articulaires ou intestinales, mais aussi avec celles qu’on nomme « les maladies de civilisation » (ex : le diabète, les maladies cardio-vasculaires, certains cancers, l’obésité...).

Pourquoi sont-ils essentiels et indispensables ?

Plusieurs études montrent que notre alimentation moderne, trop riche en omégas 6 par rapport aux omégas 3, favorise le maintien d’un terrain inflammatoire. C’est ce déséquilibre qui est problématique car les omégas 3 sont les seuls précurseurs des molécules qui permettent d’arrêter et de résoudre le processus inflammatoire. Notre organisme étant incapable de produire l’acide alpha-linolénique (ALA), le chef de file des omégas 3, on dit qu'il est « essentiel ». Il est donc indispensable d'en apporter par l’alimentation. Les autres omégas 3, l’EPA et le DHA, sont eux aussi qualifiés d'indispensables car nous n'en consommons pas assez par rapport à nos besoins.

Comment couvrir nos besoins ?
  • Le contenu de nos assiettes va jouer un rôle majeur pour rétablir un meilleur équilibre omégas 3 / omégas 6 en évitant une consommation excessive d’omégas 6 (ex : huile de tournesol et d’arachide) tout en veillant à apporter davantage d’omégas 3 d’origine végétale (ex : huiles de colza, de noix, de cameline, huile ou graines de lin broyées, de chanvre, de chia riches en ALA...) ET animale (ex : petits poissons gras sources d’EPA et DHA, œufs de la filière Bleu-Blanc-Cœur).
  • L’OMS et l’ANSES ont émis des recommandations pour les apports en omégas 3 et fixé des doses journalières autour de : 0,8 g à 1,1 g pour l’ALA (soit l’équivalent d’une ½ cuillère à café d'huile de lin, de 2 cuillères à soupe d’huile de colza, ou d’une poignée de noix de Grenoble) et 500 mg pour l’EPA + DHA (soit moins de 50g de maquereaux ou de sardines en boîte).
  • En cas de poussées inflammatoires, une prise d’EPA et de DHA sous forme de compléments alimentaires pourra être nécessaire.

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Bibliographie

Publication : Couic-Marinier, F., & Labarde, S. (2018). Apport de l’aromathérapie en traumatologie sportive. Actualités Pharmaceutiques, 57(576), 44-48. doi: 10.1016/j.actpha.2018.03.010

Publication : Lobstein, A., & Couic-Marinier, F. (2017a). Huile essentielle de Gaulthérie. Actualités Pharmaceutiques, 56(563), 57‑60. https://doi.org/10.1016/j.actpha.2016.11.032

Publication : Declume, C. (1989). Anti-inflammatory evaluation op a hydroalcoholic extract op black currant leaves (Ribes nigrum). Journal of Ethnopharmacology, 27(1‑2), 91‑98. https://doi.org/10.1016/0378-8741(89)90081-0

Publication : Avis de l’ANSES relatif à « L’évaluation des risques liés à la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma ». (2022, mai). ANSES. https://www.anses.fr/en/system/files/NUT2019SA0111.pdf

Publication : Kimmatkar, N., Thawani, V., Hingorani, L., & Khiyani, R. (2003). Efficacy and tolerability of Boswellia serrata extract in treatment of osteoarthritis of knee – a randomized double blind placebo controlled trial. Phytomedicine, 10(1), 3‑7. https://doi.org/10.1078/094471103321648593

Publication : Actualisation des apports nutritionnels conseillés pour les acides gras. (2009). ANSES. https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2006sa0359Ra.pdf

Ouvrage : de la Charie, T. (2019). Se soigner par les huiles essentielles. Pourquoi et comment ça marche ? Editions du Rocher.

Ouvrage : Couic Marinier, F., & Touboul, A. (2017). Le guide Terre vivante des huiles essentielles. Terre Vivante Editions.

Ouvrage : Couic-Marinier, F., & Frély, R. (2019). Huiles essentielles : Le guide complet pour toute la famille. SOLAR

Ouvrage : Géa, A., & Banel, P. (2022). Physiologie et huiles essentielles : Comment les huiles essentielles agissent sur les différents systèmes de l’organisme? DUNOD.

Ouvrage : Kaloustian, J., Hadji-Minaglou, F. (2012). La connaissance des huiles essentielles : qualitologie et aromathérapie, collection Phytothérapie pratique

Ouvrage : Fleurentin, J., Pelt, J. M., & Hayon, J. C. (2016). Du bon usage des plantes qui soignent. Rennes, France: Ouest-France.

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