Comment soulager la polyarthrite rhumatoïde avec les huiles essentielles ?

L’huile essentielle de Gaulthérie Odorante (ou Couchée) et l’huile essentielle d’Eucalyptus Citronné sont toutes les deux efficaces pour soulager les articulations douloureuses. Le choix entre ces deux huiles essentielles se fait principalement selon leurs précautions d’emploi : contre-indications, avis médical, etc. L’Eucalyptus Citronné demeure néanmoins l’huile essentielle la plus souple d’utilisation.

Pour adultes et adolescents. Par voie cutanée :

• En cas d’usage ponctuel : diluer 1 à 2 gouttes d’huile essentielle de Gaulthérie Odorante ou d’Eucalyptus Citronné dans 4 à 8 gouttes de macérat huileux de Millepertuis ou de macérat huileux d’Arnica, puis appliquer délicatement sur la zone concernée.
• En cas d’usage répété : réaliser une dilution à 10 %, soit 1 mL ou 30 gouttes d'huile essentielle dans 9 mL d'huile végétale de son choix. Avec quelques gouttes de ce mélange, masser l’articulation douloureuse, 3 à 4 fois par jour. Après 3 semaines d’application, réaliser au moins 1 semaine de pause.

 Plus de détails sur les précautions d’emploi de l’Eucalyptus Citronné et de la Gaulthérie Odorante.

Réservé à l’adulte et à l’adolescent. Verser dans un flacon opaque et vide de 50 mL :

• 60 gouttes (2 mL) d’huile essentielle d’Eucalyptus Citronné
• 45 gouttes (1,5 mL) d’huile essentielle de Gaulthérie (ou huile essentielle de Katafray)
• 15 gouttes (0,5 mL) d’huile essentielle de Poivre Noir
• 30 gouttes (1 mL) d’huile essentielle de Romarin à Camphre
• 10 mL d’huile végétale de Calophylle Inophyle
• 35 mL de macérat huileux d’Arnica ou de Millepertuis

Masser les articulations douloureuses avec quelques gouttes de cette synergie, jusqu’à trois fois par jour. Éviter toute utilisation prolongée sans avis médical.

Précautions d’utilisation :

• Contre-indiquée pendant la grossesse et l’allaitement.
• Veiller à demander un avis médical dans les cas suivants : asthme, épilepsie, traitement antiépileptique ou antécédent de convulsion.
• En cas d’allergie aux salicylés, d’hémorragie, d’hémophilie, de troubles de la coagulation ou avant une intervention chirurgicale, remplacer la Gaulthérie par l’huile essentielle de Katafray.
• En cas d’allergie aux Astéracées, privilégier le macérat de Millepertuis au lieu de l’Arnica.
• Réaliser un test allergique de cette synergie au creux du coude pendant au moins 24 heures avant utilisation. Ne pas l’appliquer sur une peau irritée, abîmée ou infectée. Ne surtout pas s’exposer au soleil dans les 12 heures suivant son application, car le Millepertuis est photosensibilisant.

• L’huile essentielle de Gaulthérie soulage les poussées inflammatoires de la polyarthrite rhumatoïde (telles que les gonflements, les rougeurs et la douleur) comme celles de l’arthrose. L’action antalgique et anti-inflammatoire de la Gaulthérie sont permises grâce à la composition majoritaire en salicylate de méthyle (entre 95 et 99,99 %), une molécule proche chimiquement de l’aspirine avec des effets similaires sur les mécanismes de l’inflammation. Attention toutefois aux contre-indications liées à cette similitude biochimique. D’où la nécessité de la remplacer par l’Eucalyptus Citronné ou le Katafray selon les cas.

• L’huile essentielle d’Eucalyptus Citronné contient du citronellal (entre 70 et 85 %) permettant de soulager les articulations douloureuses et l’inflammation. Le citronellal inhibe en effet le NF-κB et la cyclo-oxygénase (COX-2) tout en agissant sur les récepteurs nociceptifs périphériques et centraux. 

• L’huile essentielle de Poivre Noir est riche en β-caryophyllène (entre 10 et 40%) aux effets antalgiques et anti-inflammatoires puissants. En effet, le β-caryophyllène est un agoniste des récepteurs cannabinoïdes 2 (CB2) qui pourraient intervenir dans la libération d’endorphine et ainsi calmer la douleur. Cette même molécule peut bloquer la COX-2 participant à la formation de prostaglandine.

• L’huile essentielle de Romarin à Camphre renferme, comme son nom l’indique, du camphre (entre 12,5 et 22 %) aux propriétés antispasmodiques, relaxantes des muscles lisses et strié, mais aussi antalgiques grâce à l’action du camphre sur les nocicepteurs TRPV1 et TRPV3. 

• L’huile essentielle de Katafray (ou Katrafay) soutient les propriétés anti-inflammatoires et antalgiques des précédentes huiles essentielles. Indiquée en cas de douleurs musculo-ligamentaires et articulaires, elle est composée de plus de 50 % de sesquiterpènes et des molécules propres à elle-même telles que l’ishwarane et l’α-copaène.

Le macérat huileux de Millepertuis présente d’excellentes propriétés antiinflammatoires et antalgiques comme le macérat huileux d’Arnica fréquemment utilisé pour soulager les douleurs musculaires et articulaires. L’huile de Calophylle Inophyle renforce aussi les propriétés anti-inflammatoires des huiles tout en apportant ses effets protecteurs sur le système circulatoire.

Les extraits naturels issus de la phytothérapie, de la gemmothérapie ou de l’argilothérapie présentés ci-dessous sont les anti-inflammatoires naturels les plus pertinents en cas de polyarthrite rhumatoïde.

• La Boswellia (Boswellia serrata) contient des acides boswelliques aux puissantes propriétés anti-inflammatoires permettant d’inhiber la synthèse de médiateurs de l’inflammation et du système immunitaire. Il a été observé que la Boswellie pouvait avoir des bienfaits en cas de gonflements, de douleur ou de rigidité articulaire chez plus de 200 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde.

• Le Curcuma est un anti-inflammatoire d’exception grâce à ses curcuminoïdes, notamment la curcumine. Une étude clinique pilote de 8 semaines a montré qu’une supplémentation de 500 mg/jour de curcumine a permis d’optimiser les paramètres physiques et biologiques des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde : intensité de la douleur, marqueur de l’inflammation, … Pour soulager les articulations avec le Curcuma, il est possible de l’utiliser sous forme de gélules, de comprimés, de Curcuma en poudre ou de teinture mère de Curcuma.

• L’Harpagophytum et son action contre l’arthrose est aujourd’hui bien connue et reconnue par les autorités de santé pour soulager les douleurs articulaires, grâce à ses propriétés anti-inflammatoires et analgésiques, tout en améliorant la mobilité des articulations. Pour profiter des bienfaits de l’Harpagophytum (Harpagophytum procumbens), utiliser la Griffe du Diable en poudre, en comprimés, en gélules, en teinture mère d’Harpagophytum, voire en pommade. 

• Les feuilles d’Ortie (Urtica dioica) employées en tant que traitement chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïdes ont fait l’objet d’études montrant leur capacité à d’inhiber les facteurs de transcription pro-inflammatoires (dont NF-κB et AP-1) et l’activation des lymphocytes T impliqués dans la pathogenèse de cette maladie inflammatoire. À utiliser en tisane, en poudre, en gélules, en comprimés ou en teinture mère d’Ortie.

• La Prêle des Champs (Equisetum arvense), connue pour son action reminéralisante, contribue à la synthèse des ligaments, des cartilages et des os grâce au silicium. Elle permettrait aussi d’optimiser la mobilité et la résistance articulaire, d’où l’intérêt de la Prêle en cas d’arthrose. Pour bénéficier de ses propriétés anti-inflammatoires et antalgiques, il est recommandé de suivre tout particulièrement une cure de teinture mère de Prêle. En parallèle, une synergie à base de Prêle et d’Ortie est pertinente pour calmer la douleur et pour ses bienfaits reminéralisants.

• En cas de poussées aiguës : Le macérat de bourgeons de Cassis (Ribes nigrum), spécifique des pathologies articulaires et des rhumatismes, présente d’excellentes propriétés anti-inflammatoires. Il peut s’associer avec le macérat de bourgeons de Vigne (Vitis vinifera) qui agit comme un anti-inflammatoire chronique et évite la formation d’une excroissance osseuse entourant l’articulation. Selon une étude, la prise d’un complexe de macérat comprenant du Cassis, de la Vigne et du Buis pendant 3 mois ont permis une amélioration des symptômes et la réduction de médicaments (dont les anti-inflammatoires non stéroïdiens), d’où son intérêt potentiel dans la polyarthrite rhumatoïde.

• En cure de fond : Le macérat de bourgeons de Cassis peut s’utiliser en association avec le macérat de bourgeons de Pin Sylvestre (Pinus sylvestris) pour son action régénérante localisée au niveau des tissus durs, des os et du cartilage ou avec le macérat de bourgeons de Bouleau Pubescent (Betula pubescens) qui limite la perte de mobilité articulaire (dont les raideurs) et les atteintes osseuses. En complément, la polyarthrite rhumatoïde étant une maladie auto-immune, le macérat de bourgeons de Noyer (Juglans regia) peut contribuer à réguler le système immunitaire tout en apportant ses propriétés anti-inflammatoires.

L’Argile Verte calme l’inflammation des articulations (gonflements, rougeurs, douleur, etc.) améliorant ainsi leur mobilité. Compte tenu de l’action décontractante, antalgique et anti-inflammatoire de l’Argile Verte, elle est très prisée dans les centres de cures thermales (boue, bain, cataplasme, …), notamment pour soulager les douleurs articulaires.

Parmi ses recommandations, la Société Française de Rhumatologie propose aux patients atteints de polyarthrite rhumatoïde de se tourner vers un régime de type méditerranéen et d’augmenter ses apports en oméga-3 pour tendre vers un bon rapport oméga 3 / oméga 6 bénéfique pour la santé et pour réduire l’inflammation. Des études très récentes évaluant l’impact de ce type de régime alimentaire sur la fonction physique et la qualité de vie montrent qu’il aurait des effets positifs sur les symptômes articulaires et sur la santé cardiovasculaire. Pour suivre ce régime méditerranéen, il est recommandé d’accroître sa consommation de fruits, de légumes, de légumes secs et d’aller vers des féculents complets et des fruits secs (les Cerneaux de Noix, les Pistaches, …) tout en réduisant ses apports en viande rouge, en produits raffinés et transformés …