Plusieurs huiles essentielles comme la Menthe Poivrée sont reconnues pour leurs propriétés antidouleurs et font l’objet d’études contre les neuropathies périphériques induites par la chimiothérapie (CIPN). Les CIPN se manifestent par une atteinte caractéristique en "gants et chaussettes", très invalidante, qui peut persister plusieurs mois à années après l'arrêt du traitement anti-cancéreux. Elles constituent la première cause de réduction des protocoles de chimiothérapie et altèrent significativement la qualité de vie des patients. Face aux limites ou aux effets indésirables des traitements classiques, le recours aux approches complémentaires comme les huiles essentielles se développe.

Cet article a été mis à jour le 08/09/2025

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La Menthe des Champs, pour sa richesse en menthol

Pour adultes et adolescents, avec l’accord de l’équipe soignante. Par voie cutanée, préparer un mélange à 1% (3 gouttes d’huile essentielle de Menthe des Champs dans 10 mL de gel d’Aloe Vera). Appliquer quelques gouttes du mélange en massage doux sur les membres douloureux. Jusqu’à 2 fois par jour et pendant 3 semaines maximum. Faire une pause d’une semaine avant de reprendre si besoin.

En complément, comme les CIPN sont en lien avec une atteinte des ganglions rachidiens, il est recommandé d’appliquer quelques gouttes du mélange sur la colonne vertébrale au niveau des cervicales (entre C5 et C8 pour les symptômes des mains) et du bas du dos (entre L4 et S2 pour les symptômes des pieds).

Bien choisir son huile : Assurez-vous que son profil chromatographique est connu et détaillé, avec des concentrations en molécules clés vérifiées, compatibles avec un usage efficace et sûr en phyto-aroma. Une marque d’aroma sérieuse fera une sélection rigoureuse des lots adaptés ou non à cet usage : en cas de doute, demandez l’accès aux analyses. Nous vous recommandons également de choisir une huile essentielle sans pesticides (AB, EcoCert, COSMOS, etc.).

Huile essentielle alternative : la Menthe des Champs est la plus riche en menthol (50 à 75 %) des huiles essentielles de Menthe. Il est néanmoins possible de la remplacer par l’huile essentielle de Menthe Poivrée (6 gouttes d’huile essentielle dans 10 mL de gel d’Aloe Vera).

En synergie contre les douleurs neuropathiques

Cette recette se base sur les connaissances scientifiques actuelles concernant les effets de composants des huiles essentielles (menthol, bêta-caryophyllène, eugénol, camphre…) sur différents nocicepteurs impliqués dans les douleurs neuropathiques (TRPM8, TRPA1, TRPV4, opiacés, cannabinoïdes). Elle est donnée à titre indicatif et ne doit être utilisée qu’avec l’accord de l’équipe soignante.

Pour adultes et adolescents. Par voie cutanée. Dans un flacon en verre teinté de 50 mL préparer ce mélange à 5% d’huiles essentielles :

Appliquer quelques gouttes du mélange en massage doux sur les membres touchés, 1 à 2 fois par jour, pendant 3 semaines maximum. Faire une pause d’une semaine avant de reprendre si besoin.

En complément, comme les CIPN sont en lien avec une atteinte des ganglions rachidiens, il est recommandé d’appliquer quelques gouttes du mélange sur la colonne vertébrale au niveau des cervicales (entre C5 et C8 pour les symptômes des mains) et du bas du dos (entre L4 et S2 pour les symptômes des pieds).

Précautions :

  • Contre-indiqué pendant toute la grossesse et l’allaitement, ainsi qu’en cas d’asthme, d’épilepsie, de troubles de la coagulation, de prise de traitement anticoagulant, d’hypertension artérielle, ou sur une peau lésée.
  • Réaliser un test allergique au pli du coude avec le mélange avant de l’appliquer.

Ces précautions s'appliquent dans les conditions d'application et de dosage citées ci-dessus. En cas de doute, consultez un spécialiste.

Utiliser des huiles essentielles adaptées

Les huiles essentielles ont de nombreux usages et autant de profils qualité. Choix de la plante, terroir, conditions de culture, climat, qualité de l’extraction : autant de facteurs impactant la composition des huiles essentielles. Pour un usage en phyto-aroma, cohérent avec la recherche scientifique et la documentation disponible (comme cette page), il est essentiel d’utiliser une huile essentielle rigoureusement sélectionnée dans ce but. C’est une question d’efficacité, mais aussi de sécurité. Pour cela, assurez-vous d’avoir :

  • Le bon chémotype. C’est la base : cela vous garantit que vous avez affaire à la bonne espèce, cultivée dans la bonne région, et qu’on parle bien de la même partie de la plante.
  • Le bon profil chromatographique. Les huiles essentielles ont les propriétés de leurs composants, et la composition d’une huile essentielle d’un même chémotype peut fortement varier. Charge à chaque fabricant de vous prouver qu’il a exclu les mauvais lots : cahiers des charges et chromatographies publiques, garantie Chromacert, etc.

La biodisponibilité des huiles essentielles est telle que nous vous recommandons également d’utiliser des huiles essentielles BIO, ou à défaut avec au moins une analyse pesticides négative publique.  

En savoir plus sur la garantie ChromaCert® 

Pourquoi ces huiles essentielles sont-elles efficaces ?

  • L’huile essentielle de Menthe des Champs est majoritairement composée de menthol (50 à 75 %) qui est un agoniste des récepteurs TRPM8, responsables de cet "effet froid" apprécié en cas de choc ou de migraine. Il inhibe par ailleurs les nocicepteurs TRPA1. Plusieurs études ont mis en évidence l’efficacité du menthol pour réduire les symptômes de PNCI en application locale avec des gels et des crèmes dosés de 0,5 % à 1 %.
  • L’huile essentielle de Lavande Vraie ou Fine contient du linalol (22 à 45%), anti-douleur par action sur des récepteurs morphiniques et cannabinoïdes. Le linalol est également anti-inflammatoire par inhibition de la synthèse de prostaglandines.
  • L’huile essentielle de Poivre Noir est choisie pour le β-caryophyllène (10 à 40%), un composant polyvalent, antalgique par action sur des récepteurs cannabinoïdes.
  • L’huile essentielle de Clou de Girofle est riche en eugénol (75 à 87%), largement utilisé contre les douleurs dentaires pour ses propriétés anesthésiantes et antalgiques. Il agirait notamment via le système opioïde. Le Clou de Girofle contient aussi du β-caryophyllène (2 à 7%) aux effets synergiques.
  • L’huile essentielle de Romarin à Camphre est antalgique par l’action complémentaire du camphre (12.5 à 22%) sur les nocicepteurs TRPV1 et celle du 1.8-cinéole (16 à 23%) sur les TRPM8 et TRPA1 comme le menthol.

L’huile végétale de Calophylle Inophyle est sélectionnée pour ses propriétés anti-inflammatoires et antalgiques. Il est possible de la remplacer par de l’huile végétale de Nigelle aux bienfaits similaires. Dans tous les cas, l’utilisation d’une huile végétale est nécessaire pour diluer les huiles essentielles, car certaines peuvent être irritantes pour la peau. Le gel d’Aloe Vera contribue par ailleurs à une meilleure pénétration des actifs grâce à sa capacité à traverser les couches de l’épiderme et à dilater les vaisseaux sanguins.

Autres solutions naturelles en cas de neuropathies périphériques

Intérêt et limites du Curcuma

Des plantes aux effets neuroprotecteurs comme le Curcuma ont donné des résultats prometteurs alors qu’il n’existe pas encore de traitements préventifs dans ce domaine. En effet, le Curcuma et la curcumine ont fait l’objet de recherches in vivo mettant en évidence leur capacité à prévenir la neurotoxicité de différentes substances dont certains anticancéreux (paclitaxel, vincristine, cisplatine). Des études cliniques et précliniques ont par ailleurs confirmé que la curcumine permettait d’atténuer ou prévenir les douleurs neuropathiques.

Attention cependant, compte tenu de leurs propriétés antioxydantes, le Curcuma et la curcumine contribuent aussi à réduire le stress oxydatif et peuvent ainsi réduire l'efficacité de la chimiothérapie. Leur consommation nécessite donc l’accord de l’équipe soignante pour éviter tout risque d’interaction médicamenteuse pendant le traitement.

Des huiles essentielles contre le stress, l'anxiété et les troubles du sommeil

Les neuropathies périphériques favorisent les troubles du sommeil, le stress, l’anxiété et la déprime, avec un impact négatif supplémentaire sur la qualité vie et l’intensité des douleurs. D'où l'intérêt d'une prise en charge globale et individualisée de la personne.

Il existe alors différentes solutions naturelles contre le stress ou pour limiter l’insomnie. Afin d’éviter tout risque d’interactions médicamenteuses, il est conseillé de privilégier les huiles essentielles en olfaction (inhalation sèche) ou en diffusion comme l’huile essentielle de Camomille Romaine pour mieux dormir ou le Petit Grain Bigarade contre le stress, l’anxiété et l’angoisse.

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Bibliographie

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Ouvrage : Couic Marinier, F., & Touboul, A. (2017). Le guide Terre vivante des huiles essentielles. Terre Vivante Editions.

Ouvrage : Géa, A., & Banel, P. (2022). Physiologie et huiles essentielles : Comment les huiles essentielles agissent sur les différents systèmes de l’organisme? DUNOD.

Ouvrage : Faucon, M. (2017). Traité d'aromathérapie scientifique et médicale: Les huiles essentielles, fondements et aides à la prescription (3ème éd). Sang de la Terre.

Ouvrage : de la Charie, T. (2019). Se soigner par les huiles essentielles. Pourquoi et comment ça marche ? Editions du Rocher.

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Site Web : WikiPhyto, l’encyclopédie de la phytothérapie. (s. d.). à l’adresse http://www.wikiphyto.org/wiki/Accueil