Le gel d’Aloe Vera : la référence pour cicatriser ou atténuer les cicatrices

L’Aloe Vera est naturellement employé pour la cicatrisation des plaies en raison de son utilisation traditionnelle. Le mécanisme de cicatrisation du gel d’Aloe Vera est particulièrement compliqué. L’Aloe Vera interviendrait à plusieurs stades de la cicatrisation. Voici les principales hypothèses permettant la cicatrisation des plaies :

• Accroissement de la migration des cellules épithéliales.

• Hausse de la synthèse de protéoglycanes (acide hyaluronique, etc.) et des fibres de collagène et d’élastine.

• Réduction du processus inflammatoire.

• Maintien de l’hydratation de la peau.

L’OMS (Organisation mondiale de la Santé) reconnait le « gel d’Aloe Vera comme cicatrisant, notamment sur les brûlures », tandis que les NIH (Instituts nationaux de santé américains) citent « les propriétés cicatrisantes du gel sur les plaies et les brûlures légères ». D’ailleurs, le gel d’Aloe Vera a largement été étudié en cas de brûlures et les coups de soleil. Selon les chercheurs, il permettrait d’améliorer les étapes et la durée de cicatrisation des brûlures. Il est toutefois important de noter que les résultats obtenus sont variables, puisqu’ils dépendent à la fois de la composition, mais aussi de la teneur en Aloe Vera des produits. C’est pourquoi il est impossible à l’heure actuelle d’affirmer que le gel d’Aloe Vera est plus efficace que les médicaments conventionnels utilisés à cet effet. En somme, le gel d’Aloe Vera peut être intéressant pour la cicatrisation des petites plaies bénignes de la peau comme les brûlures superficielles du premier degré (hors chimiques ou électriques) peu étendues (moins de 10 % de la surface de la paume de la main chez l’adulte ou 5 % chez l’enfant) et sans cloques. Toutefois, compte tenu des essais de faible qualité méthodologique, de la diversité des plaies et des produits contenant de l’Aloe Vera, d’autres études scientifiques sont encore attendues pour démontrer véritablement son action cicatrisante. 

Comment l’utiliser ?

Sur une peau propre, appliquer délicatement une petite noisette de gel d’Aloe Vera sur la peau à l’aide de mouvements doux et circulaires.

Précautions d’utilisation :

Ne surtout pas appliquer de gel d’Aloe Vera en cas de plaie ouverte, profonde, étendue, suturée, chronique (ulcère de la peau, escarre, etc.) ou en cas de traitement à base de dermocorticoïdes. Consulter rapidement selon sa localisation (crâne, thorax, abdomen, œil, visage ou cou), en cas de diabète, de déficit immunitaire ou de saignement important. Il est vivement recommandé de consulter un professionnel de santé en cas de signe d’infection ou de défaut de cicatrisation. En cas de doute, un avis médical est conseillé, puisque certaines piqûres, brûlures ou morsures nécessitent une prise en charge immédiate.

En parallèle d’une alimentation équilibrée et d’une activité physique régulière, le gel d’Aloe Vera peut aider à prévenir leur apparition et à atténuer les premières vergetures repérables par leur coloration rouge violacée. D’après un essai datant de 2017, une crème à base de gel d’Aloe Vera a permis d’agir en prévention du développement des vergetures et de leur étendue chez des femmes nullipares ayant appliqué cette crème deux fois par jour à partir de 16 semaines de grossesse, et ce, jusqu’à l’accouchement.

Une fois les vergetures apparues, le gel d’Aloe Vera peut aider à les atténuer avec beaucoup de patience. Par leur action sur les fibroblastes de la peau, l’Aloe Vera intervient dans la production de fibres d’élastine et de collagène, assurant ainsi la fermeté, l’élasticité et la régénération de la peau. Bien que le gel d’Aloe Vera puisse agir sur l’aspect des vergetures, il ne les fait pas disparaître. Ces dernières requièrent l’usage de la médecine esthétique (type microneedling, mésothérapie ou photothérapie LED) pour jouer sur leur visibilité.

Après la douche et sur une peau sèche, appliquer le gel d’Aloe Vera sur les vergetures ou sur les zones à risque (le ventre, les cuisses, les seins et les hanches). Masser la peau en réalisant des mouvements doux et circulaires jusqu’à absorption complète du soin dans la peau.

Pour compléter l’action du gel d’Aloe Vera, il est possible d’appliquer après l’absorption du gel une noisette de Beurre de Karité (assouplissante et cicatrisante) ou quelques gouttes d’huile végétale : huile végétale de Rose Musquée (raffermissante, régénérante et cicatrisante), huile végétale d’Amande Douce (assouplissante et cicatrisante), huile végétale de Goyave (astringente et régénérante cutanée) ou de macérat huileux de Pâquerette (à éviter en cas d’allergie aux Astéracées) connues pour leurs bienfaits contre les vergetures. Réaliser cette routine matin et soir.

Les ingrédients :

• 25 g de gel d’Aloe Vera
• 12 g d’huile végétale de Coco
• 12 g d’huile végétale de Bourrache

La recette :

Verser les 2 huiles végétales et le gel d’Aloe Vera dans un bol et homogénéiser le tout. L’huile de Coco est naturellement solide en dessus de 20 °C. Si ce cas se présente, liquéfier l’huile de Coco au bain-marie ou la faire fondre au soleil si le temps le permet. Verser le soin préventif dans un pot vide en verre ambré de 50 mL. Ce soin se conserve à température ambiante pour une durée maximale d’un mois. Source : Fait, L. L. (2019). Aloe vera. La Plage, p.57.

Conseils d’utilisation :

Sur les zones propices aux vergetures, appliquer le soin en massage doux et circulaires. Bien faire pénétrer dans la peau. Ce soin s’applique sur une peau propre et sèche.

Pourquoi ces ingrédients ? Nourrissante et assouplissante, l’huile de Bourrache intervient dans la fabrication des membranes cellulaires et dans la composition des céramides grâce à sa teneur en acide linoléique (30 à 48 %). À cela s’ajoutent les propriétés régénérantes cutanées de l’huile de Bourrache. En parallèle, l’huile de Coco nourrit et assure l’hydratation de la peau. Composée entre 13 à 20 % d’acide myristique, l’huile de Coco lisse et protège la peau. L’huile de Bourrache comme l’huile de Coco contiennent de nombreux antioxydants (polyphénols, vitamine A et E, etc.) faisant obstacle à la dégradation des fibres de collagène et d’élastine.

Les ingrédients :

• 90 g de Beurre de Karité
• 10 mL d’huile végétale de Rose Musquée
• 10 mL d’huile végétale d’Argan
• 10 mL d’huile végétale de Macadamia
• 1 cuillère à café de gel d’Aloe Vera
• 10 gouttes d’huile essentielle de Néroli (ou huile essentielle de Géranium Rosat)
• 10 gouttes d’huile essentielle de Ciste
• 7 gouttes de vitamine E

La recette :

1) Introduire 90 g de Beurre de Karité dans un saladier adapté au bain-marie. Placer le contenant au bain-marie et faire fondre le Beurre de Karité à basse température. Une fois le Karité fondu, retirer le saladier du feu.

2) En parallèle, verser dans un petit bol la quantité nécessaire d’huile essentielle de Néroli (ou d’huile essentielle de Géranium Rosat), d’huile essentielle de Ciste, de vitamine E, d’huile d’Argan et d’huile de Macadamia. Bien mélanger les huiles essentielles et végétales entre elles.

3) Incorporer le mélange huiles essentielles-huiles végétales au Beurre de Karité. Puis, homogénéiser le tout.

4) Ajouter le gel d’Aloe Vera à la préparation et mélanger une seconde fois.

5) Prendre un pot en verre ambré, propre et désinfecté et y verser la préparation. Attendre que le baume devienne dur avant de l’appliquer sur les vergetures.

Ce baume se conserve pendant 6 mois à partir de sa date de formulation à l’abri de la lumière et de la chaleur. Source : Macheteau, S., & Guet, V. (2007). 90 Recettes de beauté bio à faire soi-même : 100 % Glamour, 100 % gourmandes, 100 % naturelles, p.110.

Conseils d’utilisation :

Prélever une noisette du baume antivergetures à l’aide de son doigt et l’appliquer sur les vergetures anciennes. Réaliser un massage pour favoriser la pénétration du soin dans la peau. En cas d’application quotidienne, effectuer une semaine d’arrêt après 3 semaines d’application.

Précautions d’utilisation :

Ne convient pas aux femmes enceintes et allaitantes ou en cas d’allergies aux fruits à coque ou au latex. Il est fortement conseillé demander un avis à un professionnel de santé en cas d’asthme, d’épilepsie ou de traitement anticoagulant. Avant application sur plusieurs zones du corps, il est conseillé de réaliser un test allergique afin de s’assurer qu’il n’y a pas d’allergie : démangeaisons, rougeurs, picotements, etc. Le test allergique se réalise au pli du coude. Prélever une petite quantité de baume et l’appliquer au creux du coude. Patienter au moins 24 heures pour vérifier si une réaction allergique s’est produite.

Pourquoi ces ingrédients ? Par ses propriétés d’exception, l’huile végétale de Rose Musquée est l’huile végétale de référence en cas de vergetures. En effet, elle allie des propriétés régénérantes aux propriétés raffermissantes et cicatrisantes pour la peau. L’huile de Rose Musquée est constituée de plus de 80 % d’acides gras polyinsaturées, des acides gras qui interviennent à la fois dans la régénération de la peau, mais aussi dans le maintien de la souplesse et de l’élasticité de la peau. En plus de ses acides gras polyinsaturés, l’huile de Rose Musquée renferme un acide trans-rétinoique (dérivé naturel de la vitamine A) et un bêta-sitostérol qui offrent des propriétés cicatrisantes. Les huiles essentielles présentes dans ce baume permettent de renforcer les propriétés cicatrisantes de l’huile végétale de Rose Musquée. En effet, l’huile essentielle de Ciste possède des cétones monoterpéniques qui favorisent la régénération cutanée, tandis que l’huile essentielle de Géranium Rosat contient des alcools monoterpéniques qui accroissent la réparation des tissus cutanés. Enfin, l’huile d’Argan, l’huile de Macadamia et le Beurre de Karité permettent de nourrir, d’assouplir et de contribuer à la cicatrisation de la peau.

Après une chirurgie, une cicatrice fine et presque invisible est le signe d’une chirurgie réussie. Son apparence finale repose sur la qualité de la suture, du type de reconstitution, de l’opérateur et du patient (dont son état de santé). Le processus de cicatrisation tient également compte des facteurs environnementaux (exposition au soleil par exemple) et du respect des conseils prodigués par le chirurgien.

Seulement après la fin de la cicatrisation et avec l’accord du médecin, il est possible d’agir sur les cicatrices avant que celles-ci prennent leur aspect définitif (estimé à 2 ans). Le gel d’Aloe Vera peut faire partie de cette routine quotidienne pour prendre soin des cicatrices. En cas de sensibilité, de variation de couleur ou d’aspect, faire examiner la cicatrice à un médecin.

Pour améliorer l’apparence des cicatrices anciennes, il est recommandé de masser quotidiennement la peau et d’appliquer des soins cosmétiques contenant de l’acide hyaluronique, du cuivre ou du zinc qui eux interviennent dans la réparation de la peau. Le gel d’Aloe Vera contient en proportion variable :

• Du zinc qui participe à la production de collagène et de l’élastine. Il active aussi la multiplication fibroblastique.
• Du cuivre qui est un cofacteur contribuant à la production de collagène et d’élastine de la peau.
• De la vitamine C possédant une activité pro-cicatrisante pour la peau grâce à son effet positif sur les fibroblastes.
• De la vitamine E qui est un antioxydant luttant contre les radicaux libres. Ces derniers peuvent notamment altérer le processus de cicatrisation.

L’élastine et le collagène synthétisés via le gel d’Aloe Vera permettent d’assurer la régénération de la peau et agissent aussi sur la fermeté et l’élasticité. En revanche, si le gel d’Aloe Vera demeure insuffisant, il est préférable de se tourner vers l’huile essentielle d’Hélichryse Italienne ou l’huile végétale de Rose Musquée connues pour être les références en cas de cicatrices.

Comme toutes les cicatrices, les chéloïdes (ou cicatrices fibroprolifératives) apparaissent à la suite d’une lésion cutanée, d’une réaction inflammatoire ou d’un tatouage. Ce type de cicatrice est issu d’une cicatrisation anormale en raison d’une synthèse importante de collagène. Reconnaissable par leur apparence gonflée et dure, la cicatrice chéloïde est source d’inconforts (les démangeaisons, la douleur, etc.) et de complexes. Son étendue, sa couleur et son aspect général ne cessent de varier jusqu’à sa stabilisation.

Les chéloïdes se développent sur toutes les zones du corps et particulièrement sur les zones où la production de mélanine est importante. C’est l’une des raisons pour lesquelles les personnes aux peaux foncées ou noires peuvent être sujettes aux cicatrices chéloïdes. Par ailleurs, les femmes enceintes et les adolescents peuvent aussi présenter des chéloïdes. Il est impossible de prédire qu’une cicatrice va évoluer en chéloïde, hormis si une personne a déjà été sujette à ce type de cicatrice. Dans ce cas, il est recommandé d’appliquer un gel de silicone sur la plaie ou un pansement compressif. En ce qui concerne leur atténuation, l’injection de corticoïdes (ou de cortisone) ou le traitement par le laser peuvent être des solutions. Le gel d’Aloe Vera ne présente aucun intérêt en prévention ou pour atténuer les cicatrices chéloïdes. Par conséquent il est conseillé de discuter de ces alternatives avec un dermatologue.