L’acné est une maladie de la peau très fréquente qui apparaît en réponse à des changements hormonaux, mais également après l’emploi de stéroïdes ou de produits cosmétiques non adaptés par exemple. Elle est responsable de l’inflammation du follicule pilo-sébacé et de l’augmentation de la synthèse de sébum, conduisant ainsi à l’obstruction du follicule. Cela crée un environnement favorable à la prolifération de bactéries de type P.acnes (Propionibacterium acnes). Dans ce contexte, l’huile de Coco suscite de nombreux questionnements quant à son efficacité contre l’acné. En effet, cette huile a été identifiée comme étant assez comédogène : elle favorise la formation de comédons. Il est souvent conseillé aux personnes aux peaux grasses et acnéiques de faire l’impasse sur cette huile végétale par voie cutanée. En parallèle, l’acide laurique, un acide gras présent entre 40 à 55 % dans l’huile de Coco, a fait l’objet d’études dans le cadre de l’acné. Il semblerait qu’il possède une action bactéricide contre P.acnes plus importante que le peroxyde de benzoyle, un composé anti-acné. Toutefois, il n’est pas possible de conclure que l’huile de Coco est un traitement efficace contre l’acné.

Cet article a été mis à jour le 24/03/2023

Un effet bactéricide intéressant

L’huile de Coco contient majoritairement de l’acide laurique (40 à 55 %) dont ses propriétés bactéricides ont été largement confirmées lors d’études scientifiques. Dans ce contexte, une étude a souhaité comparer l’efficacité de l’acide laurique en opposition au peroxyde de benzoyle dans le traitement de l’acné. Les traitements anti-acné contenant du peroxyde de benzoyle sont les plus fréquemment prescrits chez les patients souffrant d’acné légère à modérée. En effet, il agit et détruit la bactérie P.acnes à l’origine de l’acné. En plus de cela, il régule la production excessive de sébum, ainsi que la prolifération des cellules localisées dans le canal folliculaire responsable du mauvais écoulement du sébum. Toutefois, l’application du peroxyde de benzoyle sur la peau provoque fréquemment des effets secondaires tels que des sensations de brûlures, des desquamations et des picotements. Dans ce cadre, une étude a évalué les propriétés antimicrobiennes in vitro et in vivo de l’acide laurique et du peroxyde de benzoyle contre P.acnes dans le cas d’une acné vulgaire inflammatoire. Les chercheurs ont constaté une réduction du nombre de bactéries et de lésions inflammatoires lors de l’utilisation de l’acide laurique. Par ailleurs, ce même acide gras aurait une action bactéricide plus importante que le traitement anti-acné, le peroxyde de benzoyle.

Même si l’acide laurique est une molécule active prometteuse, elle ne peut en aucun cas substituer aux traitements anti-acnéiques. De plus, il est important de souligner que cette étude a été réalisée in vitro et in vivo sur un modèle animal, et ce, par injection intradermique d’acide laurique. À l’heure actuelle, il n’est donc pas possible de transposer les propriétés bactéricides de l’acide laurique isolé à l’huile de Coco dans un contexte acnéique.

Mais, attention à la comédogénicité

L’huile végétale de Coco a un indice de comédogénicité de 4. Cela signifie que l’huile de Coco est assez comédogène, et qu’elle participe à la formation de comédons (points noirs, boutons ou encore microkystes). De manière générale, on conseille aux utilisateurs d’huiles végétales d’adapter l’indice de comédogénicité à son type de peau. Les peaux grasses ou acnéiques devront privilégier une huile végétale d’indice de comédogénicité compris entre 0 et 2.

En résumé, l'huile de Coco contient de l'acide laurique (40 à 55 %) qui semblerait avoir une action bactéricide contre la bactérie P.acnes à l’origine de l’acné. Toutefois, d’autres études ou essais cliniques plus poussés doivent être réalisés afin de confirmer que l'huile de Coco soit un potentiel traitement anti-acné. Dans ce contexte, il est préférable de ne pas utiliser l'huile de Coco sur le visage en cas de peaux grasses ou acnéiques en raison de la comédogénicité de l'huile de Coco. 

Des huiles végétales plus adaptées

L’huile de Coco présente des propriétés intéressantes en cas d’acné. Néanmoins, d’autres huiles végétales peuvent être plus bénéfiques telles que :

  • l’huile végétale de Jojoba : qui a pour action de réguler le sébum de la peau en diminuant la sécrétion de sébum des peaux grasses et acnéiques. Par conséquent, elle empêche l’obstruction des pores de la peau et donc la formation de boutons d’acné. Par ailleurs, l’huile de Jojoba a un indice de comédogénicité de 0. L’huile est non comédogène, ainsi, elle n’entraîne pas la formation comédon.
  • l’huile végétale de Nigelle : qui renferme une petite proportion d’huile essentielle de Nigelle possédant une action bactéricide sur P.acnes. Cette action est permise par la thymoquinone, une molécule anti-infectieuse. Par ailleurs, certaines études démontrent que l’huile de Nigella sativa est plus efficace qu’une lotion à base de peroxyde de benzoyle, substance chimique anti-acnéique. Enfin, l’huile végétale de Nigelle possède des propriétés anti-inflammatoires, cicatrisantes et régénérantes cutanées. Ces dernières sont essentielles pour apaiser la douleur de certains comédons et aider à réparer les tissus abîmés.

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Bibliographie

Publication : Debeauvois, J. (2020). L’huile de coco : l’allié santé et beauté. Université de Picardie Jules Verne.

Publication : Nakatsuji, T., Kao, M. C., Fang, J. Y., Zouboulis, C. C., Zhang, L., Gallo, R. L., & Huang, C. M. (2009). Antimicrobial Property of Lauric Acid Against Propionibacterium Acnes : Its Therapeutic Potential for Inflammatory Acne Vulgaris. Journal of Investigative Dermatology, 129(10), 2480‑2488. https://doi.org/10.1038/jid.2009.93

Site Web : Peroxyde de benzoyle : substance active à effet thérapeutique. (s. d.). VIDAL. https://www.vidal.fr/medicaments/substances/peroxyde-de-benzoyle-2713.html