Certains lubrifiants intimes vendus dans les commerces contiennent de nombreux conservateurs. Certains d’entre eux seraient même considérés comme des perturbateurs endocriniens tels que le phénoxyéthanol et le propylparaben. Les utilisateurs de lubrifiants recherchent des alternatives plus naturelles et notamment au travers de l’huile de Coco en tant que lubrifiant intime. L’huile de Coco peut être une aide contre la sécheresse vaginale. En effet, elle permet de réduire et d’apaiser les inflammations, mais également d’assurer une meilleure lubrification lors de rapport sexuel non protégé. Toutefois, l’huile de Coco reste incompatible avec le port de préservatif ; les huiles végétales rendent les préservatifs plus poreux et fragiles. Dans ce cas, il sera plus judicieux de se tourner vers un lubrifiant naturel à base d’eau pour éviter tout risque d’infections sexuellement transmissibles.

Cet article a été mis à jour le 24/03/2023

Contre la sécheresse vaginale

La sécheresse vaginale correspond à une diminution ou à une interruption de la lubrification au niveau du vagin. Démangeaisons, irritations de l’appareil génital ou encore sensation d’échauffement peuvent être les signes d’une sécheresse vaginale. Elle peut également rendre les rapports sexuels douloureux et inconfortables, ce qui peut être à l’origine d’un blocage sexuel chez la femme. Au cours de la vie, les femmes peuvent être sujettes de façon plus au moins intense à la sécheresse vaginale : grossesse, après-accouchement et ménopause. Toutefois, d’autres causes peuvent être à l’origine d’une sécheresse vaginale telles que la prise de médicaments (les antidépresseurs, les antiarythmiques, la contraception hormonale, etc.), les traitements anticancéreux, les produits d’hygiène intime non adaptés, le stress, la fatigue, etc. La plupart du temps, cette sécheresse est liée à une production insuffisante ou un arrêt complet de la production d’œstrogènes (hormones féminines) par les ovaires. Toutefois, une quantité suffisante d’œstrogènes est nécessaire afin d’assurer la lubrification du vagin et la trophicité de la muqueuse. La lubrification permet de maintenir le vagin constamment humide et, ainsi, d’améliorer le confort des relations sexuelles.

À l’heure actuelle, de nombreuses personnes s’orientent vers des lubrifiants plus naturels tels que l’huile végétale de Coco car les lubrifiants intimes du commerce font l’objet de polémiques (perturbateurs endocriniens). Dans ce cadre, l’huile de Coco est une huile naturelle qui peut se révéler efficace comme lubrifiant intime, et notamment en cas de sécheresse vaginale. En effet, elle permet de nourrir et de prévenir les pertes en eau grâce à sa richesse en acides gras saturés. Ainsi, le vagin maintient son hydratation et sa souplesse. Par ailleurs, elle contient de l’acide palmitique (6 à 12 %) ainsi que de l’acide caprylique (4 à 12 %) qui permettent de réduire et d’apaiser les inflammations grâce à leur actif émollient. Enfin, cette huile végétale permet une meilleure glisse des organes génitaux et évite les frictions lors des rapports sexuels non protégés.

Toutefois, l'huile de Coco présente des inconvénients qui sont à prendre en compte avant d’utiliser l’huile de Coco en tant que lubrifiant. Tout d’abord, son utilisation sur les parties intimes peut déstabiliser le microbiote vaginal en raison de son pH. Ensuite, l’huile de Coco est incompatible avec le port de préservatif puisqu’elle le rend plus poreux et fragile. De ce fait, l’huile de Coco peut être éventuellement utilisée lors de rapports sexuels non protégés et ce, pour les couples stables et fidèles.

Attention aux risques d'infections

Certes, l’huile de Coco peut être un atout en cas de sécheresse vaginale, mais elle peut être également synonyme de risque d’infections. Tout d’abord, cette huile végétale peut provoquer des mycoses et des vaginoses bactériennes lors de son application sur les parties génitales. En effet, l’huile de Coco a un pH neutre, voire alcalin, en opposition avec le pH vaginal qui est légèrement acide. On estime que le pH du vagin de la femme non ménopausée est considéré comme normal lorsqu’il est compris dans l’intervalle 3,8 – 4,5 (hors période de menstruation). Cette acidité est conférée par la sécrétion d’acide lactique par les bactéries de type lactobacilles. Ces dernières sont considérées comme des « bonnes bactéries » et elles représentent 90 % du microbiote vaginal. Toutefois, l’application cutanée de l’huile de Coco sur les parties génitales pourrait déséquilibrer le microbiote et être responsable d’infections de type mycoses et vaginoses bactériennes. 

Par ailleurs, l’usage de l’huile de Coco lors d’un rapport sexuel protégé pourrait être responsable d’IST. Au même titre que les autres huiles végétales, l'huile de coco est incompatible avec le port du préservatif. En effet, les huiles végétales peuvent faire glisser le préservatif en latex, mais également le rendre plus poreux et plus fragile. Par conséquent, le préservatif perd son efficacité et le (ou la) partenaire n’est plus protégé(e) des IST, même lors de rapports sexuels protégés. Dans ce cas de figure, il est nécessaire d’opter pour des lubrifiants à base d’eau ou de silicone pour conserver l’efficacité des préservatifs.

Comment bien choisir l'huile de Coco ?

Si l’on souhaite utiliser l’huile de Coco comme lubrifiant, il est recommandé de s’orienter vers une huile de Coco de qualité, c’est-à-dire une huile pressée à froid et biologique. Une huile pressée à froid est souvent un gage de qualité pour les huiles végétales. Cela signifie qu’elle a été extraite sans solvant chimique, préservant ainsi les bienfaits. Par ailleurs, il est important de faire la distinction et de privilégier l’huile de Coco vierge bio au détriment de l’huile de Coprah. L’huile de Coco vierge est issue de la première pression à froid de la pulpe de noix de coco fraîche. Ainsi, ce mode d’extraction permet de préserver les bienfaits de l’huile et de conserver l’entièreté des nutriments. À titre de comparaison l'huile de Coprah, qui est une huile issue de la pression de la noix de coco préalablement séchée au soleil, a ensuite été raffinée et désodorisée dans l'optique de supprimer l'odeur très forte. Une huile raffinée est une huile qui est, sans aucun doute, une huile de moins bonne qualité (présence de molécules chimiques, destruction de certains acides gras essentiels, etc.). En résumé, il est préférable d'utiliser une huile 100 % pure et naturelle, sans parfum ajouté.

Enfin, les allergies à l’huile de Coco existent même si cela reste très rare. Les personnes allergiques à l’huile de Coco signalent une allergie de contact sur la zone d’application. C’est pourquoi il convient de réaliser un test allergique en appliquant quelques gouttes au creux du coude au moins 24 heures avant utilisation, afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de réaction.

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Bibliographie

Publication : Centre hospitalier de l’Université de Montréal. (s. d.). La sécheresse vaginale. Centre Hospitalier de l’Université de Montréal. Consulté le 10 janvier 2023, à l’adresse https://www.chumontreal.qc.ca/sites/default/files/2022-09/934-1-la-secheresse-vaginale.pdf

Ouvrage : Kaibeck, J. (2020, août 18). Ma bible de la slow cosmétique. LEDUC.

Site Web : Produits cosmétiques - Les fiches des molécules toxiques à éviter - Décryptage. (2022, 28 juin). UFC-Que Choisir. https://www.quechoisir.org/decryptage-produits-cosmetiques-les-fiches-des-molecules-toxiques-a-eviter-n2019/

Site Web : Allergie à l’huile de coco : quels symptômes ? (2022, 24 février). Réseau Santé Société. https://www.reseau-sante-societe.org/allergie-huile-coco/