Les fleurs de Millepertuis étaient déjà utilisées du temps de Pline l’Ancien (qui lui, est bien romain !) pour soulager brûlures, coupures et bien d’autres maux. Obtenu par macération des fleurs de Millepertuis dans le l'huile de tournesol, le macérât huileux de Millepertuis dispose de nombreuses vertus que la science actuelle continue d’étudier pour en percer tous les mystères. Les principaux bienfaits du macérât de millepertuis viennent de ses propriétés anti-inflammatoires, régénérantes cutanées, anti-infectieuses et antalgiques, propriétés bien utiles pour prendre soin de sa peau, non ? 2 molécules sont à l’origine des propriétés du Millepertuis : l'hypéricine et l’hyperforine. Présentes respectivement à 0.1-0.4 % et 0.2-4 % dans la plante fraîche, elles sont hautement lipophiles ce qui fait qu’on les retrouve dans le macérât. Ce sont elles, principalement, qui vont permettre à notre macérât d’être efficace contre de nombreux problèmes cutanés. Voyons ensemble comment les utiliser au mieux !
Cet article a été mis à jour le 16/12/2022Grâce au duo hypéricine-hyperflorine, le Millepertuis a la capacité d’aider l’épiderme à se régénérer ! Nos 2 molécules vont accélérer la production de fibroblastes (sous ce nom étrange se cachent les cellules dites “de soutien” de notre peau, celles qui maintiennent sa structure et sa souplesse). Ceci va permettre à la peau de se reconstruire après une blessure ou une brûlure.
Les études scientifiques montrent qu’elles sont efficaces également efficaces sur des coups de soleil (qui, techniquement, sont des brûlures). Le problème, c’est que le Millepertuis a tendance à être photosensible : pas top pour traiter un coup de soleil, sauf à décider de ne plus retourner à la plage pendant quelques jours. C’est pourquoi à la Compagnie des Sens, nous lui préférons son cousin le Calendula dans ce cas. Par contre, en cas de brûlure “classique” (type accident de barbecue…), le Millepertuis fera des merveilles.
En cas de coupures ou de plaies, le processus biochimique est le même : hypéricine et hyperforine permettent d'accélérer la régénération tissulaire et donc de favoriser la cicatrisation. Pour la petite histoire, sachez que l’hyperforine induit un fort flux d’ions Calcium dans les kératinocytes en activant le canal TRPC6 (non, ce n’est pas une nouvelle chaine de la TNT). Nous voilà bien avancés, non ? Bref, Cette molécule vient booster le mécanisme responsable de la production de cellules de la peau, ce qui permet d’accélérer la réparation. Nos amis chercheurs, toujours eux, ont même découvert que le Millepertuis avait un effet positif sur le traitement de certains escarres, maux dont souffrent beaucoup de personnes hospitalisées sur de longues périodes...
En poursuivant leurs recherches, nos amis à la blouse blanche ont également compris pourquoi le Millepertuis avait des propriétés anti-inflammatoires. Et devinez quoi ? Et oui, c’est encore grâce à hyperforine (et quelques unes de ses cousines, soyons honnêtes) !!! Je vous passe les détails biochimiques, mes nos amies réussissent à inhiber la production des molécules qui transmettent le signal de la douleur. Résultat : plus de signal, plus de douleur ;)
Plus sérieusement, cela fait du Millepertuis un macérât de choix pour traiter migraines, rhumatismes, torticolis ou mal de dos. Mais cela le rend aussi encore plus utile dans le traitement de problème de peau douloureux, tels que psoriasis ou zona.
Quand la peau est trop sèche, elle a du mal a assurer sa fonction première : protéger l’organisme des agressions extérieures. Heureusement, Hypericum perforatum (vous vous souvenez ? Mais si !notre légionnaire du début !) va lui permettre de se défendre ! Aidé d’hyperforine (encore elle), il va permettre à la peau de diminuer ses pertes en eau en renforçant la barrière cutanée. Et si la barrière est renforcée, moins d’eau sort par la transpiration, et la peau est donc moins sèche. De plus, les propriétés anti infectieuses de Millepertuis vont permettre d’assainir la peau. Nous voilà donc avec une peau propre et hydratée, que demande le peuple ? panem et circenses, bien sûr !
Note moyenne: 4.7 ( 221 votes )
Ouvrage : de la Charie, T. (2019). Se soigner par les huiles essentielles. Pourquoi et comment ça marche ? Editions du Rocher.