Le curcuma est une plante rhizomateuse originaire d’Asie. Son rhizome est séché et réduit en poudre afin d’en faire une épice parfumée, utilisée en particulier en cuisine indienne. Sa couleur jaune-orangé est dû au fait de la présence de curcumine, molécule active du curcuma. Ce pigment est utilisé le plus souvent pour remplacer les colorants artificiels dans certains produits industriels (moutardes, fromages, soupes, glaces, céréales …), mais aussi pour ses vertus particulièrement exceptionnelles. En effet, la curcumine est un fort antioxydant et anti-inflammatoire, connue depuis des années dans la médecine ayurvédique. Cette dernière a le pouvoir de soulager des maux ou troubles digestifs, et de réduire l’inflammation liée à certaines maladies. Toutefois, le curcuma ou les produits contenant de la curcumine peuvent interagir avec certains médicaments anticoagulants. En effet, la curcumine a des effets fluidifiants qui peuvent entraîner des hémorragies si elle est prise en même temps que les médicaments anticoagulants / antiplaquettaires. Cet article permettra de comprendre pourquoi ne pas associer le curcuma aux anticoagulants, que ce soient des médicaments ou des aliments.

Cet article a été mis à jour le 28/11/2022

Le curcuma est anticoagulant

Le curcuma possède des propriétés anticoagulantes assez surprenantes. En effet, ce dernier était employé auparavant en médecine traditionnelle indienne pour soulager les jambes lourdes et relancer la circulation sanguine. Aujourd’hui, on sait que la curcumine a le pouvoir de fluidifier le sang, ce qui pourrait, en théorie, profiter à des personnes atteintes de problèmes de circulation sanguine. Cependant, dans ce genre de cas, l’usage du curcuma est fortement déconseillé, et pour plusieurs raisons.

D'abord, les doses recommandées pour observer un effet anticoagulant du curcuma, par sa prévention dans la formation des caillots sanguins, ne sont pas claires. De ce fait, il vous serait difficile de doser la quantité de curcumine qui pourrait entraîner l’effet escompté. De plus, il est important de rappeler qu'un superaliment ou une épice ne pourrait en aucun cas remplacer un traitement médicamenteux. De cette manière, l’automédication avec du curcuma ou d’autres superaliments anticoagulants est fortement déconseillé, sauf avis de votre médecin traitant.

Le curcuma interagit avec les anticoagulants

Les médicaments anticoagulants (warfarine et fluindione par exemple) sont généralement utilisés afin de diminuer la coagulation pour prévenir la formation de caillots sanguins. Néanmoins, leur association avec du curcuma ou de la curcumine semble être dangereuse pour la santé des individus, voire menacer leur pronostic vital si ce n’est pas pris en charge à temps. Cela va de soit pour les compléments alimentaires à base de curcumine.

Ce qu’il faut savoir est que lorsqu’un individu est atteint de troubles de la coagulation, son traitement à lui seul est déjà assez contraignant :  une faible dose peut provoquer une thrombose, et un surdosage peut entraîner un risque d’hémorragie. De ce fait, il est très important d’être vigilant quant à la prise de curcuma ou de curcumine simultanément avec les médicaments anticoagulants (appelés aussi antivitamines K ou antagonistes oraux de la vitamine K). En effet, la curcumine pourrait déstabiliser le niveau de coagulation des individus sous traitements anticoagulants ou antiplaquettaires, car elle a la particularité de décupler leurs effets, et entraîner ainsi un risque d’hémorragie. En outre, cette dernière est fortement contre-indiquée avant une intervention chirurgicale car la curcumine a la particularité de fluidifier le sang, ce qui peut exposer le patient devant être opéré à un risque hémorragique plus ou moins grave.

Par ailleurs, le curcuma ou la curcumine pourraient également interagir avec des plantes aux propriétés anticoagulantes, à savoir : le ginseng, le ginkgo, le gingembre, l’ail, les fèves tonka, le kava etc. 

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Bibliographie

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