Les huiles essentielles suscitent un intérêt croissant pour accompagner les personnes atteintes de cancer. En complément des traitements anti-cancéreux, elles sont en effet de plus en plus utilisées en tant qu’approche non médicamenteuse pour limiter certains effets secondaires chimio ou radio-induits comme les mucites, les nausées, les brulures, les douleurs neuropathiques… Elles peuvent aussi aider à gérer le stress et l’anxiété au moment de l’annonce, avant ou pendant certains soins. Cependant, avant toute utilisation, il est nécessaire d’en informer l’équipe médicale afin de s’assurer que leur usage est adapté à votre situation et qu’il ne présente pas de risques avec les traitements en cours.

Cet article a été mis à jour le 14/10/2025

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En cas de mucite

Au cours d’un traitement anticancéreux, les personnes sont souvent confrontées à une mucite buccale (inflammation de la muqueuse dans la bouche) qui peut entrainer des douleurs, des difficultés à s’alimenter et avoir un impact négatif sur la qualité de vie. Pour en prévenir l’apparition et limiter l’incidence, il est possible d’avoir recours à des huiles essentielles efficaces contre les infections buccales comme le Tea Tree, compte tenu de ses propriétés à la fois anti-inflammatoires, antalgiques, anti-infectieuses et cicatrisantes… Des hôpitaux comme le centre hospitalier de Grasse ont ainsi mis au point des soins à base d’huiles essentielles sous forme de gel apaisant avec de l’Aloe Vera.

Pour les personnes qui ne peuvent pas utiliser les huiles essentielles, il est également possible d’utiliser la Propolis en bain de bouche ou l’hydrolat de Laurier Noble pour son action à la fois antiseptique, antalgique et anti-inflammatoire, reconnue contre les aphtes.

En savoir plusComment soulager la mucite avec les huiles essentielles ?

Pour limiter les nausées chimio-induites

Plusieurs huiles essentielles, seules ou en synergie, ont montré des effets notables et rapides dans les cas les plus courants comme le mal des transports ou les troubles digestifs, y compris les nausées chimio-induites. L’huile essentielle de Menthe Poivrée, particulièrement efficace contre les nausées, a ainsi été retenue par des centres hospitaliers comme celui de la Croix-Rousse à Lyon pour la réalisation de stick inhalateurs en association avec de l’huile essentielle de Citron.

L'inhalation sèche (ou olfaction) est privilégiée dans ce domaine, à la fois pour sa souplesse d’emploi, son efficacité et l’absence de risques d’interactions médicamenteuses, notamment vis-à-vis des traitements de chimiothérapie. L’huile essentielle de Gingembre et l’huile essentielle de Cannelle ont également fait l’objet d’études cliniques montrant leur capacité à réduire les nausées en inhalation.

En savoir plusComment lutter contre la nausée avec les huiles essentielles ?

Contre les brulures de radiothérapie

L’huile essentielle de Niaouli est la référence en aromathérapie contre les brulures induites par la radiothérapie. Compte tenu de ses effets potentiellement œstrogène-like, elle ne peut cependant pas être utilisée dans le cadre d’un cancer hormono-dépendant tels que les cancers du sein, de l’utérus ou de la prostate. Elle peut alors être remplacée par le Tea Tree aux propriétés radioprotectrices similaires : anti-inflammatoires, régénérantes et protectrices cellulaires.

Leur usage est cependant toujours soumis à l’accord de l’équipe médicale pour déterminer le bon pourcentage de dilution, avec le bon diluant (crème prescrite par le radiothérapeute, huile végétale de Calendula ou de Nigelle), surtout pour éviter de perturber l’action des rayons.

En savoir plusComment soulager une brûlure avec les huiles essentielles ?

Pour soulager les neuropathies périphériques

Les neuropathies périphériques induites par la chimiothérapie (NPCI) peuvent être très invalidantes, jusqu’à plusieurs mois après l'arrêt d’un traitement anti-cancéreux. Elles altèrent significativement la qualité de vie des patients et constituent une des premières causes de réduction des protocoles de chimiothérapie. Les traitements contre les CIPN étant encore limités, voir responsables d’effets indésirables, le recours aux approches complémentaires comme les huiles essentielles est étudié avec intérêt.

Plusieurs études ont mis en évidence l’efficacité du menthol pour réduire les symptômes de NPCI en application locale, par une action au niveau des récepteurs TRPM8 (responsables de son "effet froid") et des nocicepteurs TRPA1. D’où l’intérêt de l’huile essentielle de Menthe des Champs, la plus riche en menthol ((50 à 75 %), à utiliser seule ou en synergie avec d’autres huiles essentielles aux propriétés antalgiques et anesthésiantes complémentaires.

En savoir plusSoulager les neuropathies périphériques avec les huiles essentielles. 

Pour gérer le stress

L’annonce d’un cancer, les séances de radiothérapie ou de chimiothérapie, sont source de stress, accompagné d’inquiétude, du découragement, de fatigue, de troubles du sommeil… qu’il est important de prendre en compte et de soulager pour limiter leur impact négatif supplémentaire sur la qualité vie et l’évolution de la maladie.

Il existe alors différentes solutions naturelles contre le stress en veillant à éviter tout risque d’interactions médicamenteuses en cours de chimiothérapie. Il est donc conseillé de privilégier l’usage d’huiles essentielles en olfaction (inhalation sèche) ou en diffusion comme l’huile essentielle de Camomille Romaine en cas de choc émotionnel ou le Petit Grain Bigarade contre le stress, l’anxiété et l’angoisse.

En savoir plus : Comment lutter contre le stress avec les huiles essentielles ?

Précautions à respecter

L’information et l’accord de l’équipe médical sont essentiels dans ce domaine, car certaines huiles essentielles et certains usages exposent à des risques en cas de cancer. L’automédication est fortement déconseillée, mais heureusement, de plus en plus de services d’oncologie développent des soins de support à base d’huiles essentielles et d’autres approches naturelles complémentaires (ex : hypnose, acupression…). En aromathérapie, voici les principales précautions à respecter :

  • En cas de cancer hormono-dépendant : certaines huiles essentielles contiennent des molécules susceptibles de mimer l'action des hormones, notamment les œstrogènes (effet œstrogène-like). Par précaution, elles sont donc contre-indiquées en cas de cancer hormono-dépendant comme le cancer du sein, de la prostate ou de l'utérus : Anis Vert, Carvi, Cèdre de l’Atlas, Cumin, Cyprès de Provence, Fenouil, Niaouli, Sauge Officinale et Sauge Sclarée, Santal
  • Éviter la voie orale et les risques d’interactions médicamenteuses : par voie orale, certaines huiles essentielles peuvent inhiber (ou activer) différents cytochromes avec un risque d'interactions médicamenteuses. Il est donc recommandé d’éviter la voie orale et de demander un avis médical pour les personnes polymédicamentées ou sous chimiothérapie. Cette précaution est également à prendre en compte pour les plantes de phytothérapie.
  • Les huiles essentielles hépatotoxiques et cancérigènes ? certains composants comme le carvacrol, le thymol, le méthyl-chavicol (ou estragole), le méthyl-eugénol, safrole… seraient hépatotoxiques, mutagènes et/ou carcinogènes par voie orale. Ce risque est toutefois controversé, car il concerne la molécule isolée, prise à des doses élevées. D’autres études montrent par ailleurs que les huiles essentielles qui en contiennent (ex : Origans, Thym à Thymol, Sarriette des Montagnes, Clou de Girofle, Basilic Tropical, Estragon, Laurier Noble…), prises à des doses thérapeutiques raisonnables sur une courte période, seraient plutôt protectrices et antioxydantes. Par précaution, ces huiles essentielles restent cependant déconseillées pendant un traitement de chimiothérapie, en cas de pathologie hépatique, d’antécédent de cancer, et chez les fumeurs.
  • Huiles essentielles photosensibilisantes et cancer de la peau : la plupart des essences d’agrumes (surtout : Bergamote, Citron, Citron Vert, Orange amère, Pamplemousse…) contiennent des furocoumarines (notamment psoralène et bergaptène), qui, en cas d’exposition au soleil (UVA), provoquent des dommages cutanés (érythème, brulûre, hyperpigmentation). En raison de cette phototoxicité et d’un risque mutagène, potentiellement cancérigènes, il est recommandé de ne pas s'exposer au soleil dans les 12 heures après application cutanée ou d’utiliser des huiles essentielles dépourvues de furocoumarines (ex : Bergamote sans bergaptène, Citron sans furocoumarines). Cette précaution s’applique aussi à d’autres huiles essentielles comme le Petit Grain Mandarinier, l’Angélique, le Cumin… et au macérat huileux de Millepertuis.

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Bibliographie

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Publication : Youlia Dhermy. L’utilisation de l’huile essentielle de camomille romaine (Chamaemelum nobile) en traitement de l’anxiété. Sciences pharmaceutiques. 2021. ffdumas-03612020f

Ouvrage : Couic Marinier, F., & Touboul, A. (2017). Le guide Terre vivante des huiles essentielles. Terre Vivante Editions.

Ouvrage : Tisserand, R., & Young, R. (2013). Essential Oil Safety : A Guide for Health Care Professionals. Elsevier Gezondheidszorg.

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Ouvrage : Couic Marinier, F., & Frély, R. (2019). Huiles essentielles. Le guide complet pour toute la famille. Solar Editions.

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Site Web : WikiPhyto, l’encyclopédie de la phytothérapie. (s. d.). à l’adresse http://www.wikiphyto.org/wiki/Accueil

Site Web : Triballier, S. (2017, 19 octobre). Émission spéciale sur l’apport des huiles essentielles en soins de support, en particulier pour les personnes atteintes de cancer.

À propos de ces conseils

Cet article d'aromathérapie a été rédigé par Théophane de la Charie, auteur du livre "Se soigner par les huiles essentielles", accompagné d'une équipe pluridisciplinaire composée de pharmaciens, de biochimistes et d'agronomes. 

La Compagnie des Sens et ses équipes n'encouragent pas l'automédication. Les informations et conseils délivrés sont issus d'une base bibliographique de référence (ouvrages, publications scientifiques, etc.). Ils sont donnés à titre informatif, ou pour proposer des pistes de réflexion : ils ne doivent en aucun cas se substituer à un diagnostic, une consultation ou un suivi médical, et ne peuvent engager la responsabilité de la Compagnie des Sens.