L'eczéma atopique (ou dermatite atopique) est une maladie inflammatoire chronique de la peau. Elle évolue par poussées et se traduit par des plaques rouges, des démangeaisons et parfois même de fines vésicules avec des suintements. Une alimentation équilibrée est indispensable pour rester en bonne santé et diminuer les symptômes de l'eczéma. Deux axes d'approche sont étudiés dans ce cas. Premièrement, limiter les aliments riches en oméga-6, les sucres rapides, les acidifiants, le lait de vache ou encore tous les aliments susceptibles d'interagir avec nos hormones (pesticides et perturbateurs endocriniens). Deuxièmement, intégrer dans son alimentation des aliments aux propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes naturelles : aliments riches en oméga-3, probiotiques, prébiotiques, fruits rouges et légumes verts, noix et fruits secs, épices ou encore thé. Comment agissent ces aliments ? Les éléments de réponse sont détaillés dans ce guide.

Cet article a été mis à jour le 31/08/2022

L'importance de l'alimentation en cas d'eczéma atopique

Causes, symptômes et facteurs de risque

L’eczéma atopique ou dermatite atopique, est une maladie inflammatoire cutanée chronique, évoluant par poussées. La dermatite atopique provient d’une altération de la barrière cutanée (eau, froid, substances chimiques, métaux, etc). Cette altération provoque une sécheresse de la peau et augmente le risque de pénétration des allergènes dans l'épiderme. En réponse à ces allergènes (antigènes de l’environnement comme les pollens, les acariens, la poussière, les poils d’animaux, etc), le système immunitaire produit des anticorps de type IgE et des lymphocytes T spécifiques. Ces derniers libèrent des substances inflammatoires à l’origine des symptômes de la maladie :

  • Sécheresse cutanée

  • Lésions cutanées : rougeurs, vésicules suintantes (aspect rugueux), croûtes

  • Démangeaisons (prurit)

L'eczéma atopique touche principalement les nourrissons et les enfants mais peut persister à l'adolescence et à l'âge adulte, particulièrement pour les femmes. Il résulte le plus souvent du cumul de divers facteurs de risque ; des facteurs génétiques et environnementaux (excès d'hygiène, habitat mal ventilé, tabac habitudes alimentaires, pollution, etc.). De plus, tout comme pour d’autres pathologies inflammatoires, les chercheurs estiment que les conflits psychoaffectifs et le stress encouragent l’expression de l’eczéma. Des complications de l'eczéma sont observées car il s'agit généralement d'un problème chronique. Les lésions chroniques dues au grattage engendrent un épaississement de la peau nommé lichénification, et prurigo (papules croûteuses), voire des ulcérations. Les plaies deviennent donc sensibles aux infections bactériennes et virales.

Rôle de l’alimentation : réduire l’inflammation

En cas d’eczéma atopique, nous pouvons étudier trois axes de réflexion en alimentation :

  • les aliments déconseillés : une alimentation équilibrée est souvent suffisante, limiter les aliments acidifiants, les oméga-6 et acides gras saturés est un plus pour préserver la barrière cutanée et limiter l’inflammation.

  • les aliments recommandés : ils s’agit des aliments anti-inflammatoires, anti-oxydants et de ceux qui préservent notre microbiote intestinal.

  • les aliments interdits : dans ce cas nous avons affaire à un eczéma atopique résultant d’une allergie alimentaire, c’est un cas très particulier qui concerne le plus souvent les jeunes sujets.

Ces réflexes alimentaires sont à adopter quotidiennement pour favoriser un équilibre bénéfique sur le long terme, puisqu’il s’agit d’une maladie chronique. Elle peut également agir par poussées, dans ce cas les conseils sont d’autant plus de rigueur, notamment pour les aliments déconseillés qui causent le plus souvent ces poussées.

À noter qu’on différencie l’eczéma atopique et l’eczéma de contact. L’eczéma de contact est provoqué par une réaction allergique externe : cosmétique, tissu, produit ménager… Dans ce cas, le traitement consiste à prendre en charge la source de l’allergie. Ce guide ne traite que de l’eczéma atopique.

Les aliments à éviter en cas d'eczéma

Les aliments riches en oméga-6

Des articles scientifiques montrent que le profil lipidique total de notre alimentation module la gravité de l’eczéma. Parmi ces lipides, on retrouve des acides gras saturés, monoinsaturés (oméga-9) et polyinsaturés (oméga-3 et 6) qui diffèrent du fait de leur structure biochimique et donc leurs propriétés.

Les oméga-6 (AL = acide linoléique, précurseur de l’AA = acide arachidonique) sont pro-inflammatoires, ils semblent aggraver les symptômes de l’eczéma, maladie inflammatoire. Les oméga-6, suite à des oxydations enzymatiques successives, donnent naissance à des prostaglandines et des leucotriènes, des métabolites intermédiaires impliqués dans le processus inflammatoire. Ils contribuent aux manifestations inflammatoires, vaso-dilatation, rougeurs, douleurs, etc. 

Aujourd’hui, notre alimentation est déséquilibrée : nous consommons trop d’oméga-6 par rapport aux oméga-3. De manière générale et particulièrement dans le cas de l’eczéma, il est primordial de privilégier les oméga-3 et limiter les oméga-6 dans l’alimentation. 

Nous vous recommandons de mixer les apports d’oméga-3 à ceux d’oméga-6 :

  • Graines et noix : graines de tournesol, pignons de pin, graines de sésame sont à limiter et à mixer avec des graines riches en oméga-3, les noix, les graines de courge, les graines de lin, les graines de chanvre, les graines de chia.

  • Huiles végétales : les huiles de carthame, pépins de raisin, tournesol, sont à limiter et à mixer avec une huile de chia, une huile de lin, une huile de camelineune huile de noix, une huile de colza, qui sont plus riches en oméga-3 ou mieux équilibrées dans le rapport oméga-3/oméga-6.

Les produits sucrés avec un IG élevé

Les sucres rapides, avec un index glycémique (IG) élevé sont à limiter. Ils sont rapidement assimilés par l'organisme, ils produisent des pics de glycémie responsables de la sécrétion d'insuline, l'hormone pancréatique diminuant la glycémie. Il semblerait que l'insuline puisse entraîner des conséquences sur d'autres hormones du corps comme les hormones stéroïdes, les androgènes. Parmi elles, la testostérone mais aussi indirectement l'œstrogène produite à partir de ces dernières. Ces hormones stimulent l’activité de glandes sébacées, provoquant des modifications des cellules cutanées notamment des inflammations comme l'eczéma ou encore les imperfections. De plus, les sucres rapides semblent favoriser le développement de bactéries pathogènes comme le staphylocoque. Ce dernier peut causer des complications comme une infection de la peau par exemple.

Nous vous recommandons :

  • De limiter les sucres rapides avec un IG moyen à élevé. Ils sont présents dans beaucoup d’aliments du quotidien, notamment les plats préparés, ultra-transformés, même salés... mais aussi les gâteaux industriels, sucreries, boissons sucrées, pain blanc, etc.

  • De privilégier les sucres lents avec un IG bas à moyen des pains complets, féculents complets, céréales, etc.

Les aliments industriels, transformés

Depuis des années, plusieurs études montrent l’impact des perturbateurs endocriniens sur notre santé et dans notre cas précis, ils semblent être délétères en cas d'eczéma atopique.

Les substances comme le bisphénol A, les phtalates, le triclosan et le parabène sont au cœur de toutes les attentions, notamment pour les personnes atteintes d’eczéma. Leur utilisation par voie cutanée favoriserait le développement d’allergies.

Dans notre cas, ce sont les pesticides, les additifs, conservateurs, retrouvés dans l'alimentation qui, associés à ces substances provoqueraient un dérèglement hormonal et un déséquilibre cutané.

Nous vous recommandons :

  • De privilégier des produits de saison, locaux, dont vous connaissez la provenance et/ou issus d'une agriculture biologique, raisonnée.

  • De limiter les aliments industriels contenant trop d’additifs (conservateurs, colorants, etc.) sources de perturbateurs endocriniens. Pour vous donner une idée concrète, si l’étiquette de votre produit indique plus de 4 ingrédients dont des additifs, mieux vaut l’éviter.

  • De limiter les emballages plastiques.

Les aliments acidifiants

Les aliments acidifiants sont à limiter. L’alimentation moderne a tendance à être trop riche en aliments acidifiants. Or, il semblerait que l'acidité des aliments se retrouvent dans les liquides corporels, notamment la sueur. Une sueur acide peut altérer la barrière et le microbiote cutané et donc favoriser le déséquilibre de la peau et l'eczéma. 

Nous vous recommandons :

  • De favoriser les fruits, légumes, épices, noix et graines qui sont alcalinisants.

  • De limiter les produits transformés, les viandes, lait, café, alcool qui sont acidifiants.

Le lait de vache

Le lait de vache et les produits laitiers sont à consommer avec modération du fait de leur richesse en :

  • Protéines de lait (caséine, lactoglobuline) : elles ont probablement un lien avec la perméabilité intestinale. Cette dernière permettrait le passage des protéines type caséine qui pourraient être à l’origine de réactions inflammatoires favorisant l'eczéma atopique. Ceci n'est pas à confondre avec l'allergie aux protéines de lait. Eczéma et allergie aux protéines de lait ne sont souvent pas liés, cependant l'allergie peut aggraver l'eczéma.

  • Acides gras saturés (AGS) et oméga-6 : ils peuvent être délétères en cas d'eczéma puisqu’ils sont pro-inflammatoires.  

Attention, nous ne parlons pas ici de lactose car il ne faut pas confondre "intolérance au lactose" et allergie aux protéines de lait. L'intolérance au lactose se manifeste plutôt par des symptômes d'ordre digestif.

Nous vous recommandons, en dehors d’un diagnostic d’allergie nécessitant la suppression des protéines de lait :

  • De limiter votre consommation à deux produits laitiers par jour, par exemple un yaourt nature et du fromage pour varier les plaisirs et les apports nutritionnels. Le lait et les produits laitiers restent importants pour notre santé osseuse notamment.

  • De ne pas changer le lait de votre bébé sans avis médical. Les laits végétaux par exemple peuvent causer des carences dramatiques sur votre nourrisson.

Les aliments à favoriser en cas d'eczéma

Les aliments riches en oméga-3

Parmi les acides gras cités précédemment, bien heureusement les oméga-3 sont anti-inflammatoires, ils semblent améliorer les symptômes de l’eczéma. Aujourd’hui, notre alimentation est trop riche en acides gras saturés et est déséquilibrée : nous consommons trop d’oméga-6 par rapport aux oméga-3. L’eczéma étant une maladie inflammatoire, miser sur des nutriments anti-inflammatoires semble évident. Les oméga-3 (ALA, acide alpha-linolénique) sont les précurseurs de l’EPA (acide eicosapentaénoïque) et du DHA (acide docosahexaénoïque), eux-mêmes précurseurs de molécules anti-inflammatoires : résolvines, protectines, marésines. Ces dernières inhibent les médiateurs de l’inflammation, remplacent les cellules endommagées et permettent de retrouver un fonctionnement normal de l’organisme.

Où trouver les oméga-3 majoritairement ?

  • Les huiles de poissons : en moyenne, on retrouve 24 % d’oméga-3 et 6 % d’oméga-6 au sein de ces huiles. Ces teneurs donnent un ratio oméga-6/oméga-3 parfaitement équilibré. De plus, au sein des acides gras polyinsaturés des huiles de poisson, on retrouve directement de l’EPA et du DHA disponibles. Attention à ne pas confondre une huile de poisson à une huile de foie de poisson. Leur profil lipidique est très proche, l’huile de foie de poisson contient tout de même beaucoup plus de micronutriments (vitamine A, D, E et iode). Au regard des complications provoquées par l’excès de vitamine A, sans avis médical et par mesure de précaution, nous vous recommandons d’opter pour les huiles de poisson.
  • Les huiles végétales : l'huile de Linl'huile de Chanvre, l'huile de Camelinel'huile de Chia contiennent près de 60 % d’ALA tout en étant pauvres en oméga-6. D'autres huiles comme celles de Colza et d’Olive sont riches en oméga-9 ce qui perturbe le métabolisme des oméga-6 et peut donc être également bénéfique. À noter que, en plus de cette richesse en omégas 9, l’huile de Colza présente aussi un rapport optimal oméga-3/oméga-6.
  • Les graines et fruits oléagineux : les noix, les graines de courge, lin, chanvre, les graines de chia sont riches en oméga-3 au même titre que leurs huiles.
  • Les poissons gras : on pense ici aux sardines, maquereaux, harengs, anchois, saumons.
  • Les produits Bleu-Blanc-Cœur : c'est un label que vous pouvez trouver sur de nombreux produits de grande distribution. Cela concerne souvent les œufs, le lait, ou les viandes. Cela certifie que des plantes riches en oméga-3, comme le colza, la luzerne et les graines de lin, ont été réintroduites dans l'alimentation de certains animaux d'élevage. À savoir que des poules dont l’alimentation a été enrichie en sources d’oméga-3 produisent des œufs qui contiennent en moyenne quinze fois plus d’oméga-3 qu'un œuf standard.

Nous vous recommandons :

  • De manière générale, de varier toutes les sources d'oméga-3.

  • Une cure d’une cuillère à soupe d’huile de poisson par jour pendant 3 mois.

  • Une cuillère à café par jour des huiles végétales riches en oméga-3. Elles peuvent aussi être incorporées à l’alimentation quotidienne en assaisonnement.

  • D'incorporer une poignée par jour de graines et noix, soit environ 15 grammes, à votre alimentation.

  • De consommer au moins un poisson gras par semaine.

  • De favoriser l’achat de produits Bleu-Blanc-Cœur quand c’est possible.

Les aliments fermentés et probiotiques

Des études scientifiques montrent l’intérêt des probiotiques sur l’inflammation de l’eczéma. Cela semble d’autant plus efficace chez les sujets jeunes. Toutefois, les mécanismes d’action ne sont pas encore bien compris. Il semblerait que ces bienfaits proviennent des relations entre le microbiote intestinal et le système immunitaire.

Les probiotiques sont des microorganismes vivants qui, lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé, au-delà des effets nutritionnels traditionnels (OMS). Pour faire simple, on les retrouve dans tous les aliments fermentés.

De plus, il semblerait que le microbiote intestinal chez la femme enceinte influence les probabilités que l’enfant développe de l’eczéma en grandissant. Il semble donc primordial d’avoir un microbiote à l’équilibre.

Nous vous recommandons :

  • Une consommation régulière de différents aliments fermentés : produits laitiers (lait fermenté, fromages, laitages), légumes lactofermentés, thé fermenté (kombucha), jus de fruit fermenté (kéfir de fruit), le miso, tempeh, kimchi, levures, etc.

  • De consommer ces aliments fermentés en association avec des prébiotiques pour potentialiser leurs effets.

À noter que les fromages à pâte cuite (comté, beaufort, emmental) et les pains au levain passent par une cuisson. La chaleur tue les probiotiques. Bien que ça soit des produits excellents pour la santé, d’un point de vue strictement « apport en probiotiques », ces aliments sont moins intéressants.

Les prébiotiques : légumes, légumineuses, fruits et céréales

Les prébiotiques sont des ingrédients alimentaires qui influencent de façon bénéfique l’hôte en stimulant la croissance et/ou l’activité d’un ou d’un nombre limité de groupes bactériens dans le côlon et qui améliorent ainsi la santé de l’hôte. En d’autres termes, ce sont des fibres alimentaires spécifiques qui vont nourrir une souche particulière du microbiote intestinale (bifidobactéries). Ce soutien va influencer positivement les effets du microbiote sur notre santé, dont celui de moduler le système immunitaire.

Leur place dans la prévention et la lutte de l’eczéma atopique est intimement liée aux probiotiques : les prébiotiques renforcent l’action des probiotiques. Pour imager on peut dire que les prébiotiques sont la nourriture nécessaire au bon fonctionnement des probiotiques. De manière indirecte, il sera donc important d’apporter des prébiotiques à son alimentation.

Les prébiotiques sont des nutriments spécifiques de type fructane : inuline, olifofructose, fructo-oligosaccharides (FOS), xylo-oligosaccharides (XOS) et galacto-oligosaccharides (GOS). On les retrouve en majorité dans les plantes de la famille des Astéracées (racine de chicorée, artichaut, salsifis, pissenlit), de la famille des Liliacées (asperge, oignon, échalote, ail), dans les topinambours, le lait maternel, les légumes secs et certaines fractions du blé.

Nous vous recommandons :

  • Une consommation régulière de différents prébiotiques cités ci-dessus.

  • De consommer ces aliments en association avec des probiotiques pour potentialiser leurs effets.

Les antioxydants : fruits, légumes, oléagineux, épices

L'inflammation rencontrée lors d'un eczéma peut être accentuée par divers phénomènes, le stress, la pollution, le tabac, le manque de sommeil par exemple. Ces facteurs de risques sont vecteurs de radicaux libres à l'origine du stress oxydatif. Pour contrer ce dernier, des aliments antioxydants peuvent être bénéfiques. De plus, ils permettent une meilleure régénération et réparation de la peau lésée.

Les antioxydants les plus connus sont la vitamine E, la vitamine C, les polyphénols, les caroténoïdes, le sélénium, le zinc notamment.

Nous vous recommandons :

  • De consommer au minimum 5 fruits et légumes par jour.

  • D'incorporer des épices et herbes aromatiques dans vos plats : clou de girofle, cannelle, curcuma, etc.

  • De privilégier les boissons et infusions riches en antioxydants : thé, hibiscus, romarin, gingembre, etc. 

  • Un petit carreau de chocolat noir 70 % voir plus, comme en-cas.

Les allergies alimentaires : facteur aggravant l'eczéma

Dans le cas de l'eczéma atopique, certains aliments sont directement impliqués dans l'apparition de la pathologie, on parle alors d'allergie alimentaire. C'est notamment le cas des jeunes enfants, cela concerne 1 enfant sur 5. Cela s'atténue voire disparaît à l'adolescence. Dans ce cas, un bilan allergologique doit être effectué auprès d'un professionnel de santé afin de déterminer l'aliment ou les aliments incriminés. Le plus souvent, l'eczéma atopique de l'enfant est aggravé par une allergie :

  • au lait de vache
  • aux oeufs de poule
  • à l'arachide
  • aux poissons
  • au blé
  • au soja

Dans ce cas, il est évidemment recommandé d'éviter l'ingestion de l'aliment incriminé durant les premières années de vie de l'enfant. Le suivi auprès d'un professionnel de santé est recommandé.

Comment expliquer la fréquence croissante de ces allergies alimentaires chez l'enfant en bas âge ? A l'heure actuelle, plusieurs hypothèses sont décrites :

  • une diversification alimentaire trop précoce et/ou trop "diversifiée" : la mondialisation engendre une exposition beaucoup plus variée au fil des années.

  • des aliments trop transformés : les procédés d'industrialisation mènent à des préparations d'aliments complexes parfois composés de plus de 5-6 ingrédients. On se retrouve ainsi confronté sans le savoir à des ingrédients cachés. Par exemple, des protéines de blé sont utilisées dans certains aliments, sauces, crèmes glacées, comme stabilisateur ou dans les viandes, comme substitut.

  • une sélection des végétaux : fruits, légumes, céréales subissent des sélections, modifications, croisements. Cela modifie leurs compositions.

  • un impact de la pollution de l'air sur les cultures et agricultures.

A savoir que l'allergie alimentaire se manifeste en présence d'un aliment dit allergène. Elle se déroule en 2 étapes :

  • étape 1 : sensibilisation à l'aliment en question dans l'intestin, production d'anticorps (IgE) contre cet aliment et fixation de ces derniers sur des cellules de l'immunité, les mastocytes.

  • étape 2 : lors d'une seconde ingestion de l'allergène, les anticorps sont présents dans l'organisme et réagissent. Les mastocytes sont stimulés et libèrent des médiateurs de l'inflammation (histamine, leucotriènes, prostaglandines, cytokines). Cliniquement, cela se manifeste par un eczéma (rougeurs, démangeaisons) mais cela peut aussi être un gonflement, des difficultés respiratoires, des nausées, désordres digestifs, etc.

Conseils complémentaires en cas d'eczéma

  • Penser aux bienfaits de l’allaitement : il semblerait que les enfants allaités exclusivement au lait maternel durant les premiers mois ont moins de risques de développer une dermatite atopique que ceux allaités sur une plus courte période. Cela ne promet pas de prévenir l’atopie. Pas de culpabilité si l’allaitement est non désiré, ou compliqué.

  • Revoir sa routine cosmétique et ses produits ménagers : certains produits ménagers et cosmétiques favorisent l’apparition de l’eczéma. On rentre dans du cas par cas : à chacun de trouver les produits adaptés qui n’induisent ou n’aggravent pas l’eczéma et qui protègent la peau.

  • Améliorer la gestion du stress : la gestion du stress peut faire appel à différentes techniques comme la méditation, la sophrologie ou encore le yoga. Pratiquer une activité physique régulière permet de diminuer grandement le stress.

  • Aérer les espaces clos : prenez l'habitude d'aérer chaque jour pour renouveler l'air dans la maison : cela limite la présence de certains allergènes comme les acariens et cela permet de ne pas avoir un air trop sec.

  • Faire appel aux huiles essentielles pour prévenir l'eczéma : certaines huiles essentielles sont anti-inflammatoires et régénératrices cutanées, elles permettent de calmer les démangeaisons, apaiser les rougeurs et réparer la peau. Géranium Rosat, Camomille Romaine ou encore Lavande Aspic peuvent être utilisées associées à l'huile végétale de Nigelle, Bourrache et/ou Calophylle Inophyle.

  • Réaliser une cure de macérat de bourgeons de Cèdre : Ce dernier est drainant et revitalisant cutané. En cure de 3 semaines, il peut être associé au Noyer et au Cassis pour réguler l'inflammation et drainer l'organisme.

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