La Withania Somnifera, également appelée Ashwagandha, est une plante médicinale utilisée depuis longtemps par la médecine traditionnelle indienne : l’Ayurvéda. Elle est considérée comme une plante adaptogène. En effet, Nikolaï LAZAREV (pharmacologue russe) donne en 1947 la définition suivante aux plantes adaptogènes : « une substance pharmacologique capable d'induire dans un organisme un état de résistance augmentée non spécifique permettant de contrebalancer les signaux de stress et de s'adapter à un effort exceptionnel ». Elle est donc utilisée en tant que plante médicinale pour améliorer la gestion du stress, ou encore pour favoriser le sommeil selon certaines études. De plus, elle n’induit aucun effet indésirable lorsque les doses recommandées sont respectées. Néanmoins, il existe quelques rares cas d’effets indésirables recensés en raison de surdosage, d’allergie ou de pathologies spécifiques. Cet article reprend donc l’ensemble des connaissances en lien avec les effets indésirables et les précautions d’emploi de l’Ashwagandha.

Cet article a été mis à jour le 03/01/2023

Attention au surdosage

Un effet hypnotique

La quasi-totalité des effets secondaires recensés après la prise de poudre d’Ashwagandha est liée au surdosage. En effet, cette plante est classée comme adaptogène, c’est-à-dire qu’elle permet d’améliorer la gestion du stress. De plus, l’Ashwagandha peut avoir un effet bénéfique sur le sommeil selon la médecine ayurvédique (médecine traditionnelle indienne) puisqu’elle améliorerait la quantité et la qualité du sommeil. Cependant, un surdosage peut induire un sommeil plus prononcé et, par conséquent, amener à des effets hypnotiques selon certains témoignages. Il est donc recommandé d’éviter les surdosages et d’augmenter progressivement les doses jusqu’à 5 g de poudre d’Ashwagandha par jour.

Peut provoquer des troubles digestifs

Tout comme pour l’effet hypnotique, un surdosage de l’Ashwagandha peut potentiellement provoquer des troubles digestifs de type diarrhée, constipation, ballonnement, nausée ou vomissement. Si vous constatez ces symptômes après une prise d’Ashwagandha, il est recommandé de diminuer les doses. En effet, la réduction du dosage suffit généralement à calmer les symptômes. Cependant, si ces derniers persistent, il est judicieux de consulter un médecin qui vous conseillera peut-être d’arrêter d’en consommer.

Populations à risque

Femmes enceintes et allaitantes

L’Ashwagandha est déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes puisqu’il contient des alcaloïdes. Ces derniers sont des substances possédant des propriétés toxiques pouvant entraîner des conséquences sur le développement du fœtus pouvant amener à un accouchement prématuré ou une fausse couche. De plus, il semblerait que ces mêmes alcaloïdes puissent agir et freiner le processus de lactation. Dans ce cadre, l’Ashwagandha est déconseillé pour les femmes enceintes et allaitantes.

En cas d’hyperthyroïdie

L’hyperthyroïdie est définie comme un dérèglement de la glande thyroïdienne amenant un excès de production des hormones thyroïdiennes. Cela entraîne une accélération de la majorité des fonctions de l’organisme. L’Ashwagandha possède des propriétés stimulantes pour toutes les glandes de l’organisme. De ce fait, il pourrait activer davantage la thyroïde, ce qui n’est pas recherché en cas d’hyperthyroïdie. Dans ce cadre, l’Ashwagandha est donc déconseillé en cas d’hyperthyroïdie.

À l’inverse, les propriétés stimulantes de la plante pourraient amener un réel bénéfice sur la glande thyroïdienne en cas d’hypothyroïdie. En effet, cette dernière est un dysfonctionnement de la thyroïde déclenchant une production insuffisante d’hormones thyroïdiennes. De ce fait, l’Ashwagandha pourrait participer au maintien des fonctions normales de la glande thyroïdienne ou venir en soutien en cas d’hypothyroïdie. Cependant, elle ne peut en aucun cas se substituer aux médicaments pour l’hypothyroïdie.

Personnes allergiques

L’Ashwagandha est une plante appartenant à la famille des Solanacées, tout comme le poivron, la tomate, le paprika ou encore la pomme de terre. En cas d’allergie aux aliments appartenant à la famille des Solanacées, il est fortement déconseillé de consommer de l’Ashwagandha. Dans ce cadre, l’Ashwagandha peut induire une réaction allergique comme des démangeaisons, des éruptions cutanées, voire des difficultés respiratoires. Il est donc recommandé de discuter avec son médecin ou son allergologue en cas d’allergie aux Solanacées ou si vous présentez un terrain allergique.

Interactions médicamenteuses

Il existe de nombreux risques lors d’une interaction médicament – plante. En effet, cela peut avoir des effets néfastes sur les traitements en cours (annule les effets du médicament, effets secondaires, troubles digestifs…). Ces interactions sont donc potentiellement dangereuses. De ce fait, il semblerait que l’Ashwagandha puisse interagir avec des médicaments antidépresseurs. La plante ayant des effets adaptogènes, elle pourrait limiter les effets du médicament, voire engendrer des résultats inverses. Ainsi, il est recommandé de solliciter un avis médical pour consommer de l’Ashwagandha durant un traitement antidépresseur, ou lors de la consommation de médicaments comme le Digoxine (médicaments diminuant le rythme cardiaque lorsqu’il est excessif). De plus, certaines données font mention d’interaction avec différents traitements sédatifs et immunosuppresseurs. Par mesure de précaution, il est préférable de solliciter un avis médical en cas de prise d’un quelconque médicament.

Conseils d’utilisation

La poudre d’Ashwagandha est un concentré de nutriments. Il est préférable d’augmenter les doses au fur et à mesure afin de ne pas subir d’effets secondaires désagréables comme les risques de somnolence et les douleurs digestives.

  • En cure : commencez à 1 g de poudre d’ashwagandha par jour, puis augmentez progressivement jusqu’à 5 g, soit 1 cuillère à café par jour.

Nous vous recommandons :

  • de le consommer sous forme de poudre pour profiter au mieux de ses bienfaits.

  • de l’utiliser au petit-déjeuner pour profiter au mieux de ses bienfaits.

  • de l’intégrer aux préparations suivantes pour faciliter sa prise : smoothies, jus, boisson, eau, compote.

  • de ne pas la consommer durant la grossesse, ainsi qu’en cas d’allergies et d’hyperthyroïdie.

  • de demander conseil à votre médecin si vous prenez des médicaments antidépresseurs pour limiter toute interaction médicamenteuse.

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Bibliographie

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