L’huile essentielle d’Oliban, aussi appelée Encens est surtout reconnue pour ses bienfaits sur l’humeur en olfaction et en diffusion. Par ailleurs de nombreux livres d’aromathérapie lui attribuent des propriétés régénérantes cutanées. Toutefois, les études faites dans ce domaine ont surtout été réalisées avec des extraits de résine d’encens dont la composition n’est pas identique à celle de l’huile essentielle. Qui plus est, son usage cosmétique n’est pas sans risque, notamment pour une application sur le visage. Il est donc préférable d’utiliser d’autres huiles essentielles plus douces et souples d’emploi avec des propriétés cicatrisantes, anti-rides ou apaisantes davantage confirmées.

Cet article a été mis à jour le 28/11/2024

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Des propriétés encore à confirmer

Utilisée en médecine traditionnelle perse, l’huile essentielle d’Encens, appelé aussi Oliban, est déjà reconnue pour apaiser l’humeur, les angoisses et favoriser la relaxation. Par ailleurs, l’usage de l’Encens a également été étudié pour une utilisation topique. Différentes études ont permis de mettre en évidence les propriétés suivantes :

  • antibactériennes notamment contre Staphylococcus aureus et Staphylococcus epidermidis parfois à l’origine de certaines pathologies cutanées
.
  • cicatrisantes, par l’amélioration de la vascularisation et une diminution de l’inflammation limitant ainsi l’apparition de cicatrices et favorisant l’ensemble du processus de cicatrisation. Les propriétés antibactériennes limiteraient également l’apparition d’infections à l’origine de ralentissements du processus de cicatrisation.

Cependant, la majorité de ces propriétés ont été mises en relation avec la présence de triterpènes et notamment des acides boswelliques, qui sont absents de l’huile essentielle. Dans le cadre de ces recherches, ce sont des extraits obtenus à partir de différents solvants, ou bien des formulations à base de résine d’encens broyée qui sont étudiés et pour lesquelles ces propriétés ont été mises en évidence. Certains extraits d’Encens obtenus par CO2 supercritique peuvent aussi en contenir.

Des recherches portant spécifiquement sur l’huile essentielle d’Oliban seraient donc bienvenues pour comprendre son mécanisme d’action et confirmer son utilisation pour régénérer la peau, favoriser la cicatrisation ou limiter les irritations cutanées.

Un usage délicat par voie cutanée

L’huile essentielle d’Oliban présente un risque d’irritation cutanée et de réaction allergique qui rendent son usage délicat par voie cutanée, d’autant que la peau du visage est particulièrement fragile.

Précautions générales

Comme toutes les huiles essentielles, l’huile essentielle d’Encens ne peut pas être utilisée pure sur le visage. Il est nécessaire de la diluer au préalable dans une huile végétale et d’éviter strictement le contour des yeux.

Afin de respecter les précautions concernant les huiles essentielles en cosmétique, la concentration en huile essentielle ne doit pas excéder 1 % soit 15 gouttes d’huile essentielle pour 50 mL d’huile végétale, en adaptant l’huile végétale en fonction du type de peau. Par ailleurs, l’huile essentielle d’Oliban ne doit pas être utilisée :

  • Avant l’âge de 6 ans
  • Pendant toute la grossesse et l’allaitement
  • Avec des personnes asthmatiques ou épileptiques sans avis médical

Risques d’irritation et de réactions allergiques

Par ailleurs, la composition de l’huile essentielle d’Encens, riche en α-pinène (jusqu’à 58 %), en limonène (jusqu’à 16 %) et en sabinène (jusqu’à 9 %), implique de suivre également les précautions suivantes :

  • L’α-pinène et le sabinène rendant cette huile essentielle irritante voire dermocaustique à l’état pur, il est essentiel de la diluer dans une huile végétale au préalable.
  • Le limonène quant à lui, notamment sous sa forme oxydée, est considéré comme potentiellement allergène. Il est donc essentiel comme pour chaque huile essentielle d’effectuer un test allergique au creux du coude au préalable. Il est également recommandé de bien conserver ses préparations à base d’huile essentielle d’Oliban, dans un flacon de verre ambré, à l’abri de la lumière et de la chaleur.

D’autres huiles essentielles et végétales à privilégier

Pour un usage cosmétique en soin du visage, si l’huile essentielle d’Oliban n’est pas la meilleure candidate, il est possible de se tourner vers d’autres huiles essentielles bien mieux tolérées et pour lesquelles de nombreuses propriétés ont été mises en évidence :

  • L’huile essentielle d’Hélichryse Italienne : riche en acétate de néryle, italidiones et acétate de géranyle, elle est idéale pour les peaux matures pour prévenir des rides ou bien en cas de couperose.
  • L’huile essentielle de Lavande Vraie : riche en acétate de linalyle, elle contribue à stimuler la régénération des cellules cutanées avec ses propriétés apaisantes et cicatrisantes. Elle est donc idéale pour soulager les tiraillements et atténuer les rougeurs.
  • L’huile essentielle de Géranium Rosat : riche en alcools monoterpéniques, cette huile essentielle, aux propriétés astringentes, antimicrobiennes et cicatrisantes, est idéale pour les peaux sujettes à l’acné.
  • L’huile essentielle de Tea Tree: riche en terpinène-4-ol aux propriétés antibactériennes et anti-inflammatoires, elle est idéale pour soulager l’acné.

Par ailleurs, en fonction du type de peau, le choix de l’huile végétale sera différent, pour agir en synergie avec les huiles essentielles utilisées :

  • L’huile végétale de Jojoba : cette huile végétale est idéale pour les peaux grasses à tendance acnéique, en raison de ses propriétés séborégulatrices liées à sa composition, proche de celle du sébum de la peau.
  • L’huile végétale de Rose Musquée : elle agit sur différents mécanismes associés au vieillissement de la peau. L’huile végétale de Rose Musquée est donc à privilégier pour les peaux matures, pour prévenir l’apparition des rides.
  • Le Macérât huileux de Calendula : c’est un macérat huileux aux propriétés apaisantes et cicatrisantes reconnues. Il est idéal pour les peaux sujettes aux irritations et aux tiraillements.

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Bibliographie

Publication : Zhang, J., Biggs, I., Sirdaarta, J., White, A., & Cock, I. E. (2016). Antibacterial and Anticancer Properties of Boswellia carteri Birdw. and Commiphora molmol Engl. Oleo-Resin Solvent Extractions. Pharmacognosy Communications, 6(3), 120‑136. https://doi.org/10.5530/pc.2016.3.2

Publication : Faraji, A., Aghdaki, M., Hessami, K., Hosseinkhani, A., Roozmeh, S., Asadi, N., Vafaei, H., Kasraeian, M., Bagheri, R., Bazrafshan, K., & Foroughinia, L. (2020). Episiotomy wound healing by Commiphora myrrha (Nees) Engl. and Boswellia carteri Birdw. in primiparous women : A randomized controlled trial. Journal Of Ethnopharmacology, 264, 113396. https://doi.org/10.1016/j.jep.2020.113396

Publication : Jahandideh, M., Hajimehdipoor, H., Mortazavi, S. A., Dehpour, A., & Hassanzadeh, G. (s. d.). Evaluation of the Wound Healing Activity of a Traditional Compound Herbal Product Using Rat Excision Wound Model. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5963656/

Publication : Iram, F., Khan, S. A., & Husain, A. (2017). Phytochemistry and potential therapeutic actions of Boswellic acids : A mini-review. Asian Pacific Journal Of Tropical Biomedicine, 7(6), 513‑523. https://doi.org/10.1016/j.apjtb.2017.05.001

Publication : Ammon, H. P. T. (2016). Boswellic Acids and Their Role in Chronic Inflammatory Diseases. Advances In Experimental Medicine And Biology, 291‑327. https://doi.org/10.1007/978-3-319-41334-1_13

Site Web : Encens véritable — Wikiphyto. (s. d.). https://www.wikiphyto.org/wiki/Encens_v%C3%A9ritable

À propos de ces conseils

Cet article d'aromathérapie a été rédigé par Théophane de la Charie, auteur du livre "Se soigner par les huiles essentielles", accompagné d'une équipe pluridisciplinaire composée de pharmaciens, de biochimistes et d'agronomes. 

La Compagnie des Sens et ses équipes n'encouragent pas l'automédication. Les informations et conseils délivrés sont issus d'une base bibliographique de référence (ouvrages, publications scientifiques, etc.). Ils sont donnés à titre informatif, ou pour proposer des pistes de réflexion : ils ne doivent en aucun cas se substituer à un diagnostic, une consultation ou un suivi médical, et ne peuvent engager la responsabilité de la Compagnie des Sens.