Le diabète est une maladie chronique causée par un défaut du métabolisme de l’insuline (hormone hypoglycémiante). L’organisme devient incapable d’équilibrer la glycémie. Le diabète de type 1 (maladie auto-immune caractérisée par l'absence totale d'insuline) est différent du diabète de type 2 (maladie métabolique induite par une résistance à l'insuline). Le premier « traitement » du diabète de type 2 est l’hygiène de vie, dont l’alimentation. L’objectif est d’aider l’organisme à équilibrer la glycémie en augmentant sa sensibilité à l’insuline. Les fruits et légumes sont indispensables pour équilibrer la glycémie, les rendant indispensables en cas de diabète. Les Cranberries sont riches en phytonutriments et micronutriments. Elles sont reconnues pour leurs bienfaits pour la santé, qui peuvent être utiles en cas de diabète.
Cet article a été mis à jour le 06/01/2024Les Cranberries sont des petites baies acidulées, source de nombreuses substances bioactives. On retrouve des vitamines (Pro-vitamine A et Vitamine C), des oligoéléments (Manganèse) et de nombreux phytonutriments (flavan-3-ols, procyanidines de type A, anthocyanes, acide ursolique, acide benzoïque, etc.).
Plusieurs études scientifiques ont constaté que certains micronutriments présents dans les Cranberries sont intéressants en cas de diabète :
Quercétine : amélioration de la sensibilité à l'insuline et de l'intolérance au glucose.
Kaempférol : amélioration significative de l'hyperglycémie, de la tolérance au glucose et des taux d'insuline dans le sang
Acide ursolique : réduction de la glycémie et de l'insuline plasmatique.
Anthocyanes : diminution de la glycémie à jeun.
Vitamine C : diminution de la glycémie à jeun.
Certaines études scientifiques mettent en évidence le bénéfice potentiel des baies dans la gestion du diabète. Pourtant, les résultats sont hétérogènes. L’utilisation des Cranberries en cas de diabète ne semble pas aussi efficace que pour d’autres baies. Une recherche documentaire complète a regroupé les études ayant évalué les effets d’une supplémentation en Cranberries sur les facteurs de risque métaboliques de maladies cardiovasculaires. Dans cette recherche, sept études ont recherché les marqueurs de l’état glycémique. Finalement, on retrouve bien une tendance à la diminution de la glycémie à jeun (-3,29 mg/dL), de l’insuline à jeun (-0,69 µUI/mL) et de la résistance à l'insuline (-0,22 mg/dL, ce résultat est un modèle d'évaluation de l'homéostasie de la résistance) après une supplémentation en Cranberries. Mais, l’étude annonce que ces résultats sont non significatifs, c’est-à-dire que statistiquement, on ne voit pas de différence.
Les Cranberries semblent diminuer la glycémie, mais pas suffisamment pour que les chercheurs puissent conclure qu’elles sont efficaces. Des recherches supplémentaires, seulement sur les personnes atteintes d’un diabète, sont nécessaires pour confirmer ce résultat.
Le diabète perturbe tellement l’organisme qu’il peut compliquer sur divers organes : yeux, reins, cœurs, membres inférieurs, etc. À notre avantage, plusieurs facteurs de risques des complications cardio-métaboliques du diabète sont modifiables. En effet, les maladies cardiovasculaires peuvent être évitées grâce à une modification du régime alimentaire, à l’activité physique, à des modifications des habitudes de vie (tabac, alcool, etc.).
Il est largement démontré que les changements alimentaires sont efficaces pour améliorer le profil lipidique, ce qui aiderait à prévenir les complications du diabète.
Différentes études ont étudié les effets de la supplémentation en fruits rouges/baies sur des marqueurs métaboliques, tels que la cholestérolémie, la triglycéridémie, la tension artérielle. Si l’on ne s’intéresse qu’aux Cranberries, les résultats sont incohérents. Par exemple, une méta-analyse a révélé une réduction significative du LDL-Cholestérol (mauvais cholestérol) mais aucun changement du HDL-Cholestérol (bon cholestérol), du cholestérol total, des triglycérides après supplémentation en Cranberry.
À l'inverse, une autre méta-analyse a révélé une augmentation significative du HDL-Cholestérol, mais aucun effet sur le cholestérol total, le LDL-C ou les triglycérides, après consommation en Cranberries. Une autre étude, a même observé que le jus de Cranberry augmentait le LDL-cholestérol et ne faisait varier aucun autre indicateur (pression artérielle, cholestérolémie, etc.).
L’action des Cranberries sur les indicateurs biologiques est floue. À ce jour, les Cranberries ne pourraient pas prévenir les risques de complications cardio-métaboliques du diabète.
Néanmoins, la capacité antioxydante des Cranberries semble plus sûre. De nombreux chercheurs concluent que les Cranberries peuvent améliorer le statut antioxydant des patients, ce qui pourrait être bénéfique en prévention des maladies chroniques associées au stress oxydatif. En Effet, les Cranberries sont riches en flavonoïdes, en anthocyanes, en terpènes, etc. Ces antioxydants procurent aux Cranberries une capacité antioxydante élevée : son score FRAP est mesuré à 18,6 µmol de Fe2+ par gramme.
Les Cranberries contribuent à la protection antioxydante de l’organisme. Elles paraissent donc pas dénuées d’intérêt en cas de diabète. Néanmoins, elles semblent peu efficaces sur les facteurs de risques des maladies cardiovasculaires et métaboliques.
Bien que les Cranberries apportent de nombreux avantages santé, il est essentiel de les consommer avec modération, surtout en cas de diabète.
Les fruits, dont les Cranberries, sont sources de glucides simples (glucose, fructose, etc.), qui, en excès, peuvent augmenter la glycémie. Pour 100 g de Cranberries fraiches, on retrouve 12 g de glucides, avec un indice glycémique bas (estimé entre 20 et 30). Grâce à la matrice nutritionnelle des Cranberries, l’apport glucidique est diffus (expliquant l’indice glycémique faible). Les fibres limitent l’absorption des glucides. Après ingestion des Cranberries, la glycémie reste donc plutôt équilibrée, si et seulement si les portions restent raisonnables (environ 200 à 300 g de Cranberries fraiches par jour maximum).
Concernant le jus de Cranberry et les Cranberries séchées, ils sont à considérer comme des produits sucrés. La matrice des Cranberries est modifiée par le mixage ou le séchage. L’absorption du sucre est donc plus immédiate que si elles étaient fraiches. Ici, l’indice glycémique est moyen (légèrement inférieur à 50) pour les Cranberries séchées, et fort (proche de 60) pour les jus de Cranberries. Comme pour tout, la clé vient de l’équilibre et de la diversité.
Au regard des différents protocoles scientifiques, il semblerait qu’une consommation de 240 mL de jus de Cranberry par jour, pendant quatre semaines, diminuerait la glycémie à jeun et la résistance à l'insuline. Comme indiqué précédemment, le jus de Cranberry concentre davantage les glucides que les Cranberries fraiches. Il est donc favorable de consommer le jus de Cranberry durant le repas (c’est-à-dire pas à jeun ou en grignotage), afin de limiter son impact sur la glycémie.
Concernant les autres formes, il ne semble pas y avoir de quantité idéale pour observer des bienfaits sur la glycémie ou l’insulinémie. Les recommandations nationales de santé publique sont alors à considérer, à savoir 2 portions de Cranberries fraiches par jour (200 à 300 g) et maximum 30 g de Cranberries séchées par jour.
Préférez les Cranberries locales, biologiques et de saison afin de s’assurer qu’elles soient gorgées de micronutriments, et donc d’optimiser leurs bienfaits santé.
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