Le cholestérol est un corps gras indispensable à l’organisme. L’organisme est capable de le synthétiser et de se fournir via l’alimentation. Les discours destinés au grand public tendent à éviter le cholestérol, à tort ! Il est nécessaire à la synthèse des hormones, il intègre la composition des membranes cellulaires, il contribue à la digestion en participant à la conception des sels biliaires, etc. En bref, le cholestérol est aussi important que les vitamines. Néanmoins, l’excès chronique de cholestérol est dangereux pour la santé. L’hypercholestérolémie est un trouble asymptomatique qui favorise de nombreuses pathologies : atteinte cérébrale, problèmes cardio-vasculaires, etc. Plusieurs aliments prétendent être efficaces pour réduire l’hypercholestérolémie. Ces derniers sont régulièrement riches en fibres. Compte tenu de leur teneur en fibres, les pruneaux font l’objet de recherches scientifiques, dans l’optique d’identifier leurs propriétés sur certains troubles, comme l’hypercholestérolémie.

Cet article a été mis à jour le 12/12/2023

Les Pruneaux sont bénéfiques en cas de cholestérol

Les pruneaux sont réputés pour leur efficacité sur le transit digestif, moins sur leurs propriétés cardio-vasculaires. Pourtant, en raison de leur richesse en fibres, la question se pose. En effet, les pruneaux sont riches en fibres : en moyenne 5,1 g de fibres pour 100 g de pruneaux. L’organisme ne possède pas le matériel enzymatique nécessaire à la dégradation des fibres, de ce fait les fibres sont des nutriments indigestibles : elles traversent le tube digestif.

Le caractère indigestible des fibres aide à réguler la cholestérolémie, puisqu’elles limitent l’absorption du cholestérol présent dans les aliments. Pour imager, voyons les fibres comme des mailles de filet, elles entrainent divers nutriments dans les selles, empêchant leur absorption.

Également, les fibres solubles (une sous-catégorie des fibres) réduisent la réabsorption des sels biliaires. Effectivement, une étude scientifique indique que certaines fibres solubles (dont la pectine, présente dans les pruneaux) limitent le recyclage naturel des sels biliaires. Ce phénomène se nomme « le cycle entéro-hépatique ». En temps normal, l’organisme réabsorbe les sels biliaires dans l’intestin, le redirige dans le foie pour les réutiliser pour une prochaine phase de digestion. Ce cycle permet de réduire la synthèse des sels biliaires à partir de cholestérol : c’est du recyclage de sel biliaire. Ainsi, les fibres solubles des pruneaux perturbent la réabsorption des sels biliaires. Le cycle devient entéro-hépatique devient moins efficace, ce qui accentue la synthèse des sels biliaires. Ces derniers sont confectionnés en partie grâce au cholestérol. Par conséquent, les fibres solubles des pruneaux peuvent prétendre augmenter l’utilisation du cholestérol, et donc encourager l’utilisation du cholestérol dans l’objectif de limiter l’hypercholestérolémie.

Dans les faits, les pruneaux ne sont pas à exclure en cas d’hypercholestérolémie. Au contraire, ils s’intègrent dans un régime alimentaire équilibré et peuvent aider à réduire l’apport en cholestérol des aliments.

Également, les bénéfices globaux sur la fonction cardio-vasculaire procurés par les pruneaux encouragent leur prise. Selon une étude scientifique portée sur des souris déficiente en apolipoprotéine type E (des souris conçues pour développer des pathologies cardio-vasculaires), l’ingestion quotidienne de pruneaux diminue de façon significative les lésions artérioscléreuses de l’arbre artériel. Ces résultats suggèrent qu’une consommation quotidienne de pruneaux peut aider à ralentir l’athérosclérose. Ce dernier correspond à une plaque de cellules inflammatoire et lipidique sur les artères de gros calibres. L’athérosclérose peut causer des complications, notamment des maladies cardio-vasculaires graves (infarctus, AVC, etc.). L’hypercholestérolémie est un facteur de risque d’athérosclérose.

Sur un autre plan, une étude d'essai clinique contrôlée par placebo observe une réduction significative de la pression artérielle chez les patients consommant 3 à 6 pruneaux réhydratés par jour. Cet essai appuie également l’intérêt d’un apport en pruneaux en cas d’hypertension : un facteur de risque majeur des pathologies cardiovasculaires.

Mais, ils ne sont pas efficaces seuls

En théorie, l’intégration des pruneaux en cas de cholestérol semble efficace sur la fonction cardiovasculaire. Cependant, les études scientifiques ne sont pas unanimes ! Certaines études n’observent aucune différence sur la cholestérolémie de leurs patients après une consommation quotidienne de pruneaux. D’autres indiquent que la supplémentation de pruneaux ne montre pas d’effet positif sur les facteurs du syndrome métabolique (association de plusieurs troubles, dont l’intolérance au glucose ou les dyslipidémies). Tandis qu’une autre, encore, observe une légère baisse, non significative, du LDL-cholestérol (mauvais cholestérol) après consommation de pruneaux pendant 6 mois… En bref, les bienfaits des pruneaux sur la cholestérolémie ou la fonction cardiovasculaire seraient moins notables qu’envisagé.

Les pruneaux sont un coup de pouce contre l’hypercholestérolémie ! Malheureusement, les pruneaux ne sont pas des alicaments et il n’existe pas d’aliment miracle, efficace à lui seul pour diminuer la cholestérolémie. Une prise en charge globale de l’hygiène de vie est nécessaire : rééquilibrage alimentaire, activité physique adaptée, etc.

N’oublions pas que le cholestérol est un élément indispensable à la vie. Beaucoup de fausses croyances tendent à discriminer l’utilité du cholestérol sur la santé. Pourtant, seule sa présence en trop forte quantité et sur une longue durée est à risque pour la santé.

Comment consommer les pruneaux en cas de cholestérol ?

En cas d’hypercholestérolémie, il est possible de se reporter aux quantités de pruneaux recommandés : 75 g de pruneaux par jour. Cette teneur semble être acceptable puisque diverses études scientifiques proposent de 50 à 100 g de pruneaux par jour à leurs patients testés.

Il est préférable de consommer les pruneaux autour des repas, pour optimiser l’effet hypocholestérolémiant des fibres alimentaires.

Également, selon une étude clinique, le jus de pruneaux serait tout aussi efficace. Cette dernière conclut que le jus de pruneau apporte une protection contre les maladies coronariennes et l’athérosclérose, en améliorant le rapport HDL-cholestérol/LDL-cholestérol. Pour fabriquer son propre jus de pruneaux, il vous suffit de mixer une petite dizaine de pruneaux réhydratés plusieurs heures. 

Cet article vous a-t-il été utile ?

  

Note moyenne: 4.8 ( 20 votes )

Bibliographie

Publication : Zachary S Clayton, Elizabeth Fusco, Lisa Schreiber, Jennifer N. Carpenter, Shirin Hooshmand, Mee Young Hong, Mark Kern, Snack selection influences glucose metabolism, antioxidant capacity and cholesterol in healthy overweight adults: A randomized parallel arm trial, Nutrition Research, Volume 65, 2019, Pages 89-98, ISSN 0271-5317, https://doi.org/10.1016/j.nutres.2019.03.002.

Publication : Hamid Ghalandari, Moein Askarpour, Leila Setayesh, Ehsan Ghaedi, Effect of plum supplementation on blood pressure, weight indices, and C-reactive protein: A systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials, Clinical Nutrition ESPEN, Volume 52, 2022, Pages 285-295, ISSN 2405-4577, https://doi.org/10.1016/j.clnesp.2022.09.010.

Publication : Sheau C. Chai, Shirin Hooshmand, Raz L. Saadat, Mark E. Payton, Kenneth Brummel-Smith, Bahram H. Arjmandi, Daily Apple versus Dried Plum: Impact on Cardiovascular Disease Risk Factors in Postmenopausal Women, Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics, Volume 112, Issue 8, 2012, Pages 1158-1168, ISSN 2212-2672, https://doi.org/10.1016/j.jand.2012.05.005.

Publication : Giuliana Noratto, Hercia S.D. Martino, Sunday Simbo, David Byrne, Susanne U. Mertens-Talcott, Consumption of polyphenol-rich peach and plum juice prevents risk factors for obesity-related metabolic disorders and cardiovascular disease in Zucker rats, The Journal of Nutritional Biochemistry, Volume 26, Issue 6, 2015, Pages 633-641, ISSN 0955-2863, https://doi.org/10.1016/j.jnutbio.2014.12.014.

Publication : Katarzyna Gościnna, Jarosław Pobereżny, Elżbieta Wszelaczyńska, Wiesław Szulc, Beata Rutkowska, Effects of drying and extraction methods on bioactive properties of plums, Food Control, Volume 122, 2021, 107771, ISSN 0956-7135, https://doi.org/10.1016/j.foodcont.2020.107771.

Publication : Dried Plum Consumption Improves Total Cholesterol and Antioxidant Capacity and Reduces Inflammation in Healthy Postmenopausal Women Mee Young Hong, Mark Kern, Michelle Nakamichi-Lee, Nazanin Abbaspour, Arshya Ahouraei Far, and Shirin Hooshmand Journal of Medicinal Food 2021 24:11, 1161-1168

Publication : Gallaher, C., & Gallaher, D. (2008). Dried plums (prunes) reduce atherosclerosis lesion area in apolipoprotein E-deficient mice. British Journal of Nutrition, 101(2), 233-239. doi:10.1017/S0007114508995684