Les Myrtilles sont souvent considérées comme des superaliments en raison de leurs multiples bienfaits pour la santé. Les fibres et les anthocyanes sont les principaux nutriments qui procurent aux Myrtilles un véritable intérêt pour la santé. Cependant, malgré leur réputation et leur saveur, les Myrtilles ne sont pas dénuées d’effets secondaires. Une consommation inadéquate peut induire des troubles, allant des simples ballonnements à un risque vital. Également, dans le cadre de certaines pathologies des précautions sont à prendre. Dans cet article, nous verrons les risques et les précautions associées pour profiter pleinement des Myrtilles.

Cet article a été mis à jour le 14/10/2023

En excès, des troubles digestifs

En quantités raisonnables, les Myrtilles sont sans danger. L’excès peut entrainer certains maux, tels que les :

  • Douleurs abdominales

  • Diarrhées

  • Ballonnements

  • Inconforts digestifs

  • Constipations

  • Flatulences

Ces troubles ne sont pas uniquement liés à la consommation des Myrtilles. L’excès de tous les végétaux entraine couramment des désordres digestifs. En effet, le système digestif n’est pas capable de digérer les fibres. En excès, elles peuvent irriter les parois du tube digestif ou modifier le transit. Également, certaines fibres (les prébiotiques) sont consommées par le microbiote intestinal, ce qui conduit à la création de gaz (et d’autres composés).

Peut-on en consommer tous les jours ?

Oui, il est possible de consommer des Myrtilles tous les jours mais cela n’est pas l’idéal. Les Myrtilles sont des fruits d’été, il est donc raisonnable de se limiter à cette période pour profiter de leurs bienfaits. En effet, lorsqu’elles sont récoltées à la bonne saison, elles ont une teneur en micronutriments naturellement plus élevée. En dehors de l’été, elles sont nutritionnellement moins intéressantes. Par ailleurs, les principaux pays exportateurs de Myrtilles sont l’Amérique et l’Europe de l’Est. Les temps de transport des Myrtilles contribuent également à réduire l’intérêt nutritionnel des Myrtilles.

 Au quotidien, il est recommandé de consommer 2 fruits par jour. Sachant qu’une portion de fruit représente environ 150 g, il est possible de consommer 150 à 300 g de Myrtilles crues par jour, ce qui représente une bonne poignée de Myrtilles.

Concernant les Myrtilles séchées, elles doivent être considérées comme des produits sucrés. Les quantités admises sont de 30 g de Myrtilles séchées par jour, soit 6 cuillères à café.

Les risques de la cueillette sauvage

Les Myrtilles sauvages sont plébiscitées pour leurs meilleures saveurs et composition nutritionnelle plus intéressantes que les Myrtilles du commerce. Néanmoins, la cueillette des Myrtilles sauvages doit suivre les pratiques recommandées par l’ANSES, pour limiter les risques d’échinococcose alvéolaire (EA). L’EA se transmet de l’animal à l’Homme (on parle donc de zoonose) par l’ingestion d’aliments contaminés par des fèces d’un carnivore : renards roux, loups, chiens, coyotes, lynx, etc. Le cycle du parasite est assez simple, il grandit dans l’intestin du carnivore et pond des œufs (environ 200 à 600). Les œufs sont éjectés par les selles de l’animal. Ils sont très résistants aux conditions extérieures (humidité, température, etc.).

Après ingestion accidentelle d’un fruit souillé par des selles infectées, les œufs éclosent et rejoignent la veine porte en traversant les intestins, jusqu’au foie. Progressivement les larves forment des kystes spongieux dans le foie.

Pour réduire les risques de contamination, l’ANSES recommande :

  • une bonne hygiène des mains après manipulation d’animaux (dont domestiques) et après toute activité de jardinage.

  • de ne pas cueillir les Myrtilles sauvages proches du sol (20 cm).

  • dans la mesure du possible, consommer les Myrtilles cuites si elles sont récoltées proches du sol (minimum 70°C pendant 5 minutes).

  • isoler les jardins domestiques d’un possible contact avec les animaux.

  • de bien laver ses fruits et légumes

  • de vermifuger régulièrement les animaux domestiques (par le praziquantel)

Attention, l’ANSES précise que la congélation, les lavages intensifs, le vinaigre, l’alcool ou la javel diluée ne permettent pas d’inactiver ou détruire les œufs du parasite.

Quels végétaux sont-ils plus suceptibles d'être touchés ?

Tous les végétaux susceptibles d’être cueillis et consommés peuvent être contaminés par des œufs d’E. multilocularis. Néanmoins, les végétaux présents dans les bois doivent davantage être considérés, comme les mûres, les Myrtilles, les champignons, les légumes racines ou les pissenlits.

Qui sont les consommateurs à risques ?

Dans le cadre de certaines pathologies, des précautions particulières sont à prendre

  • En cas de diabète : les Myrtilles sont naturellement sucrées. Une consommation trop importante de Myrtilles crues induit une charge glycémique trop forte, qui peut être difficile à stabiliser en cas de diabète. En quantité raisonnable, les Myrtilles (et les fruits de manière générale) sont sans risques pour les diabétiques, ils sont même recommandés pour leurs nombreux composés bioactifs. Seul l’excès est à éviter. Les jus de Myrtille et Myrtilles séchées doivent être davantage considérés comme des produits sucrés, en raison de leur forte teneur en sucre et de la dégradation des fibres. De ce fait, les quantités consommées doivent rigoureusement respecter les recommandations : environ 15 g par jour de Myrtilles séchées ou 150 mL de jus de Myrtille. Également, elles doivent être accompagnées d’un aliment complet (fruits à coques, céréales complètes, matières grasses, etc.) pour limiter les hyperglycémies.

  • En cas d’antécédents de calculs rénaux : les Myrtilles sont riches en acide oxalique (environ 10 mg pour 100 g de Myrtilles crues). Les calculs sont fréquemment composés de calcium et d’acide oxalique. Les personnes sensibles aux calculs rénaux doivent être prudentes quant aux aliments riches en acide oxalique (et calcium) afin de réduire les risques de formation d'un nouveau calcul.

  • En cas d’antécédents de diverticulites : les graines des Myrtilles peuvent se coincer dans un diverticule (une protrusion présente sur la paroi du côlon). La présence de débris dans un diverticule augmenterait les risques d’une infection et d’une inflammation de ce dernier. 

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Bibliographie

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