Quels probiotiques choisir en cas de cystite récidivante ?

De nombreuses recherches s’intéressent aux probiotiques, en particulier aux Lactobacillus, dans la prévention des cystites récidivantes. Plusieurs mécanismes d’action complémentaires ont été mis en évidence : compétition pour l’adhésion aux cellules épithéliales de la vessie, production de substances antimicrobiennes, stimulation de la réponses immunitaire, restauration d’un microbiote protecteur.

• Lactobacillus fermentum, Lactobacillus paracasei, Lactobacillus plantarum et Lactobacillus salivarus ont montré in vitro la capacité à inhiber le développement de E. Coli ATCC25922.
• Lactobacillus plantarum présente des propriétés antimicrobiennes et anti-adhésives vis-à-vis des uropathogènes. Elle contribue aussi à renforcer la barrière épithéliale et à moduler la réponse immunitaire locale.
• Lactobacillus fermentum a fait l’objet de plusieurs études in vitro et in vivo qui confirment son action antibactérienne et son rôle dans la prévention des infections urinaires récurrentes.
• Lactobacillus helveticus LA201 et Lactobacillus plantarum BL3706, en association avec des extraits de cannelle et de canneberge, a été utilisé dans une étude clinique en 2023. Ce complexe a permis à 2/3 des femmes (dont une majorité post-ménopausées) de ne pas présenter de récidive sur 6 mois, avec une excellente tolérance.
• Lactobacillus plantarum LP01 et Lactobacillus paracasei LPC09, en association avec un extrait de canneberge et du D-mannose, ont permis d’améliorer significativement et sur le long terme les symptômes gênants rapportés par les femmes souffrant de cystite aiguë, dans une étude clinique de 2014.

Dans l’ensemble, ces probiotiques ont montré une réduction moyenne du taux de récidive de 40 à 70 % sur plusieurs mois de suivi, tout en présentant une excellente tolérance clinique. Il est recommandé de privilégier les approches multisouches.

Les études cliniques montrent que l’efficacité des probiotiques dépend du choix des souches, mais aussi de la voie d’administration et de la régularité de la cure. Les meilleures stratégies associent souvent plusieurs souches de Lactobacillus complémentaires.

• Pour commencer : Lactobacillus plantarum (ou Lactiplantibacillus plantarum subsp. plantarum) et Lactobacillus paracasei (Lacticaseibacillus paracasei subsp. paracasei).
• En cas de récidives fréquentes : ajouter Lactobacillus salivarus (Ligilactobacillus salivarius) ou Lactobacillus fermentum (Limosilactobacillus fermentum).

• Sous forme de gélule gastro-résistante, prendre 10 à 15 milliards d’UFC (Unités Formant Colonies) de chaque souche par jour.
• À prendre le matin à jeun ou 30 minutes avant le déjeuner avec un grand verre d’eau.
• En cure de 2 à 3 mois minimum.

Il est également recommandé d’introduire progressivement davantage de fibres prébiotiques dans son alimentation (nourriture des probiotiques), dans l’optique de limiter les ballonnements et de favoriser l’implantation ainsi que le développement des souches de probiotiques.

• Souches de probiotiques clairement identifiées et déposées dans une Biobanque : le produit doit indiquer clairement le genre, l’espèce et la souche de chaque probiotique. Par exemple, "Lactobacillus (genre) plantarum (espèce) BIO1096 (souche) déposée à l’institut Pasteur sous la référence CNCM I- 4909".
• Gélule gastro-résistante : il est préférable que les souches soient conditionnées dans des gélules gastro-résistantes pour limiter l’impact de l’acidité gastrique.
• Titrage en UFC : la quantité de probiotiques doit être clairement précisée en UFC (Unités Formant Colonie) par gramme et par gélule.

• En tant que compléments alimentaires, les probiotiques doivent être utilisés dans le cadre d’un mode de vie sain et ne pas être utilisés comme substituts d’un régime alimentaire varié et équilibré.
• Ne remplace pas un traitement en cours sans avis médical.
• Ne pas dépasser la dose journalière conseillée.
• Déconseillé aux enfants de moins de 6 ans et tenir hors de la portée des jeunes enfants.
• Demander conseil à un professionnel de santé avant utilisation pour les femmes enceintes ou allaitantes, ainsi que pour les personnes immunodéprimées.
• À conserver dans un endroit sec, à l’abri de la lumière et de la chaleur.

Important : consulter rapidement un médecin en cas de fièvre, douleurs lombaires ou pelviennes intenses, sang dans les urines, si les symptômes persistent plus de 48 heures malgré la prise de probiotiques ou d’un autre traitement. Une consultation est également nécessaire en cas de cystites récidivantes fréquentes, pendant la grossesse ou en présence de maladies rénales connues.

Certaines solutions naturelles peuvent accompagner l’hydratation et soutenir le confort du système urinaire :

• L’huile essentielle de Sarriette des Montagnes est le réflexe à avoir dès les premiers signes d’une infection urinaire. Elle peut s’utiliser seule ou en synergie avec d’autres huiles essentielles contre les cystites. Elle est cependant délicate d’emploi. En cas de contre-indication, il est conseillé de la remplacer par de l’huile essentielle de Tea Tree anti-infectieuse à large spectre ou l’huile essentielle de Lavande Vraie ou Fine pour calmer la douleur.
• Les Cranberries contiennent des proanthocyanidines (PAC) qui aident à limiter l’adhésion de certaines bactéries aux parois urinaires, ce qui en fait un appui précieux en prévention lors des périodes de sensibilité. Une consommation régulière d’extraits standardisés apportant entre 36 et 72 mg de PACs contribue à maintenir l’équilibre du système urinaire.
• Le macérat de bourgeons d’Airelle est traditionnellement utilisé en gemmothérapie comme soutien de fond en cas d’inconfort urinaire. Il agit globalement sur l’équilibre du système urinaire.
• Les tisanes allient l’hydratation, essentielle pour drainer les voies urinaires, aux propriétés actives des plantes comme dans les infusions de Thym (Thymus vulgaris). La Bruyère (Erica cinerea), la Busserole (Arbutus uva-ursi), le Solidage ou Verge d’Or (Solidago virgaurea) sont également utilisées pour leurs effets drainants ou assainissants, plutôt sous forme de teintures mères ou de gélules avec une action plus ciblée.

Attention ! Compte tenu des risques de complication des infections urinaires, il est nécessaire de consulter un médecin au plus vite si les symptômes réapparaissent, si vous êtes enceinte, si vous avez de la fièvre, des frissons, des douleurs dans le dos, du sang dans les urines… Il ne faut en aucun cas arrêter un traitement antibiotique en cours pour le remplacer par des approches naturelles.