Quels probiotiques choisir en cas d'acné ?

Les connaissances actuelles montrent, que l’acné est souvent associée à un déséquilibre du microbiote intestinal avec des répercussions sur l’axe intestin-peau, un réseau d’interactions entre le microbiote intestinal, le système immunitaire et la santé cutanée. Un déséquilibre de la flore intestinale peut ainsi favoriser une inflammation de l’organisme, avec une surproduction de sébum et un terrain propice à la prolifération de Cutibactéerium acnes, principale bactérie à l’origine de la formation des boutons. Pour rétablir cet équilibre, voici quatre espèces de probiotiques prometteuses :

• Lactobacillus plantarum (autrement appelé Lactiplantibacillus plantarum) a démontré dans des essais cliniques une réduction marquée des lésions d’acné après 12 semaines, associée à une baisse du sébum et une meilleure hydratation de la peau. Par voie orale, il contribue à rééquilibrer le microbiote, inhiber Cutibacterium acnes et améliorer la barrière lipidique cutanée. Ses propriétés anti-inflammatoires et antimicrobiennes en font l’un des probiotiques les plus complets et prometteurs pour les peaux à tendance acnéique.
• Lactobacillus acidophilus est l’une des premières espèces étudiées pour l’acné. Plusieurs essais cliniques montrent qu’une supplémentation orale de 8 à 12 semaines, combinée à Bifidobacterium bifidum ou B. lactis, entraîne une réduction de 67 à 80 % des lésions d’acné. Il agit à la fois par inhibition de C. acnes, diminution des cytokines pro-inflammatoires et renforcement du microbiote intestinal.
• Bifidobacterium bifidum exerce une action anti-inflammatoire et réparatrice. Administré par voie orale, il réduit les lésions en 12 semaines, avec une efficacité comparable à la minocycline, antibiotique de référence, mais avec une meilleure tolérance. Les résultats des études montrent qu’il diminue les cytokines inflammatoires et le stress oxydatif, renforce la barrière cutanée, améliore l’hydratation et permet l’inhibition de C. acnes.
• Bifidobacterium animalis subsp. Lactis se distingue par un effet antibactérien puissant : ses métabolites inhibent plus de 90 % de la croissance de C. acnes en 72 heures, sur une étude in vitro. Il régule également les voies inflammatoires cutanées et diminue la production de cytokines pro-inflammatoires telles que l’IL-8 et le TNF-α. Utilisé seul ou avec L. acidophilus, il renforce l’équilibre du microbiote et la tolérance cutanée. Ses effets, observés in vitro, semblent se confirmer par études cliniques et en font un candidat très prometteur pour compléter les soins anti-acné.

Afin de lutter contre l’acné, les études ont mis en évidence l’intérêt d’associer des espèces Lactobacillus et Bifidobacterium pour un effet synergique.

• Pour commencer : Lactobacillus plantarum et Bifidobactreium bifidum.
• Si nécessaire : ajouter Lactobacillus acidophilus et Bifidobacterium animalis subsp. Lactis.

• Sous forme de gélule gastro-résistante, prendre 10 à 15 milliards d’UFC (Unités Formant Colonies) de chaque souche par jour.
• À prendre le matin à jeun ou 30 minutes avant le déjeuner avec un grand verre d’eau.
• En cure de 2 à 3 mois minimum pour rééquilibrer durablement le microbiote intestinal. Pas d’utilisation prolongée sans avis médical en cas de persistance de la constipation.

• Souches de probiotiques clairement identifiées et déposées dans une Biobanque : le produit doit indiquer clairement le genre, l’espèce et la souche de chaque probiotique. Par exemple, Bifidobactrium (genre) bifidum (espèce) BIO5480 (souche) déposée à l’institut Pasteur sous le nom CNCM I-5091. 
• Gélule gastro-résistante : il est préférable que les souches soient conditionnées dans des gélules gastro-résistantes pour limiter l’impact de l’acidité gastrique.
• Titrage en UFC : la quantité de probiotiques doit être clairement précisée en UFC (Unités Formant Colonie) par gramme et par gélule.

• En tant que compléments alimentaires, les probiotiques doivent être utilisés dans le cadre d’un mode de vie sain et ne pas être utilisés comme substituts d’un régime alimentaire varié et équilibré.
• Ne pas dépasser la dose journalière conseillée.
• Déconseillé aux enfants de moins de 6 ans et tenir hors de la portée des jeunes enfants.
• Demander conseil à un professionnel de santé avant utilisation pour les femmes enceintes ou allaitantes, ainsi que pour les personnes immunodéprimées.
• À conserver dans un endroit sec, à l’abri de la lumière et de la chaleur.

Aucune réglementation n'interdit à ce jour l'utilisation de probiotiques dans les produits cosmétiques au sein de l’Union européenne. Toutefois, le règlement (CE) n° 1223/2009 impose que tout produit cosmétique soit sûr pour la santé humaine et ne contienne aucun micro-organisme pathogène. Dans ce cadre, il peut être difficile de garantir la sécurité et la stabilité de micro-organismes vivants, ce qui limite l'usage des probiotiques dans les crèmes et soins topiques. Une alternative de plus en plus répandue consiste à utiliser des postbiotiques : il s’agit le plus souvent de probiotiques inanimés par stress thermique, mais aussi de composés issus de la fermentation tels que des peptides antimicrobiens, enzymes, acides organiques ou fragments de parois cellulaires. Ces postbiotiques ne contiennent pas de cellules vivantes, mais peuvent néanmoins contribuer à l’équilibre du microbiome cutané et à la santé de la peau, tout en respectant les exigences strictes de sécurité cosmétique.

D’autres méthodes naturelles existent pour limiter l’apparition d’acné ou sa sévérité :

• Les huiles essentielles peuvent être utiles pour les peaux sujettes à l’acné : grâce à leurs propriétés antibactériennes, anti‑inflammatoires et cicatrisantes, elles aident à limiter l’infection et calmer les rougeurs. Parmi celles‑ci, l’huile essentielle de Tea Tree, se distingue particulièrement : riche en terpinène‑4‑ol, elle cible la bactérie Cutibacterium acnes tout en exerçant une action anti‑inflammatoire.
• L’huile végétale de Jojoba constitue une solution naturelle contre l’acné. Elle possède une action anti-inflammatoire, antimicrobienne et surtout séborégulatrice grâce à sa richesse en esters de cire, similaires aux composants du sébum humain. Elle contribue également à stabiliser le pH cutané, améliore la cicatrisation et a un indice de comédogénicité quasi nul, ce qui la rend particulièrement adaptée aux peaux à tendance acnéique.
• Les argiles peuvent être intéressantes en cas d’acné, notamment l’argile verte contre les boutons ou points noirs. Dotée d’un fort pouvoir absorbant, elle régule l’excès de sébum, agit comme un « buvard » au niveau des pores obstrués et contribue à purifier la peau des impuretés. Grâce à ses propriétés bactéricides, anti‑inflammatoires et cicatrisantes, elle aide à limiter la prolifération des bactéries responsables des boutons et à apaiser les lésions.
• La Bardane possède des propriétés antiseptiques, dépuratives et anti-inflammatoires qui la rendent particulièrement utile dans la prise en charge de l’acné et des peaux grasses. En application locale (lotion ou compresse) ou en tisane, elle contribue à purifier la peau et à limiter les inflammations liées aux boutons.