Quels sont les véritables dangers et les effets secondaires de la Propolis ?

La Propolis brute est composée de 50 % de résines (constituant la fraction phénolique), 30 % de cire, 10 % d'huiles essentielles, 5 % de pollen et 5 % de divers composés inorganiques, tels que le magnésium, le nickel, le calcium, le fer et le zinc. Bien qu'elle soit généralement considérée comme sûre, la Propolis peut présenter des risques allergiques, en particulier chez les personnes sensibles aux produits de la ruche. Les allergies à la Propolis peuvent se manifester par des dermatites de contact (eczéma), de l'urticaire ou encore de l'asthme. Ainsi, en cas d'allergie aux produits de la ruche, aux piqûres d'abeille, aux résines d’arbre ou au pollen, l'utilisation de la Propolis est contre-indiquée en application locale comme par voie orale.

D'autres cas de réactions allergiques ont été rapportés, principalement dus à des dérivés de l'acide caféique, au cinnamate de benzyle et au salicylate de benzyle, identifiés comme allergènes. Dans ces cas, l'ingestion de Propolis peut provoquer de l'eczéma péri-oral, un œdème des lèvres, des difficultés respiratoires (dyspnée) ainsi que des douleurs buccales.

Selon une étude, 6,6 % des patients ayant subi un test épicutané allergique pour une dermatite se sont révélés sensibles à la Propolis. Par précaution, il est donc recommandé aux personnes sujettes aux allergies de consulter un professionnel de santé pour réaliser un test allergique. Dans tous les cas, il est conseillé d'utiliser de petites quantités de Propolis avant de commencer une complémentation, afin de certifier son innocuité chez vous.

L'un des principaux atouts de la Propolis est sa sécurité d'utilisation. Bien que rares, des réactions indésirables peuvent toutefois survenir en cas de consommation excessive, telles que des troubles gastro-intestinaux (nausées, diarrhée, douleurs abdominales).

Des doses de consommation maximale ont donc été posées sur la Propolis. Chez le rat, la DL50 d'un extrait concentré de Propolis a été estimée à 15 g par kg de poids corporel. Selon l'AFSSA, la dose NOAEL est de 1,4 mg par kg de poids corporel chez l'animal, et une supplémentation de 1,95 g/jour pendant 30 jours n'a montré aucun effet indésirable chez l'homme. Ces dosages sont utilisés pour évaluer la sécurité des substances : la DL50 représente la dose à laquelle 50 % d'une population testée meurt, tandis que la NOAEL définit la dose maximale sans effet nocif observable (seuil de sécurité). À titre de comparaison, cela reviendrait à consommer presque 1 kg de Propolis en une seule prise pour une personne de 70 kg.

Une identification des composés présents dans la Propolis suggère que sa potentielle toxicité pourrait être liée à deux substances : le mucronatol et la némorosone. Ces composés sont naturellement présents dans la Propolis. Ils seraient sans danger à faible dose, mais une concentration excessive serait toxique (effet cytotoxique).

Ainsi, seule la consommation excessive de Propolis pourrait être nocive. Cela souligne l'importance de respecter les doses recommandées présents sur les emballages du produit.

Il existe des risques d'irritation pour la peau et les muqueuses lorsque la Propolis est appliquée sur la peau. Cette irritation peut être due à la composition même de la Propolis ou aux solvants utilisés (comme l'alcool). Une sensibilité à la Propolis peut se manifester par des éruptions cutanées, une sécheresse, une sensation d'irritation ou des rougeurs. Ces réactions peuvent survenir dès la première utilisation ou en cas d'utilisation excessive ou prolongée. Les muqueuses buccales sont également susceptibles d’être irritées, notamment lors de l’utilisation de la Propolis sous forme de bain de bouche, où l'alcool peut accentuer ces effets.

Bien que ces réactions soient rares, elles doivent être prises en compte, surtout chez les personnes ayant une peau atopique. Il est donc recommandé d'éviter une utilisation prolongée de la Propolis, de respecter les dosages conseillés, et de limiter l’usage des formes concentrées en cas de réaction (teintures mères, extraits concentrés, extraits concentrés en poudre ou en pommade).

Quelques interactions médicamenteuses avec la Propolis ont été signalées. Elle pourrait interagir avec des anticoagulants comme la warfarine ou l'aspirine. En effet, elle perturberait la coagulation sanguine, ce qui augmenterait les risques de saignement, en particulier chez les personnes ayant déjà un trouble de la coagulation.

Également, il semblerait que la Propolis perturbe le métabolisme hépatique des médicaments, en inhibant l’activité enzymatique CYP450. De nombreuses substances présentes dans la Propolis sont métabolisées par cette famille d'enzymes, ce qui réduit leur disponibilité pour le métabolisme d'autres médicaments. Cette interaction pourrait entraîner un risque de surdosage médicamenteux, en raison d'une métabolisation plus lente des médicaments.

En cas de traitement médicamenteux, notamment avec des médicaments à marge thérapeutique étroite, il est donc recommandé de consulter un médecin avant d'utiliser la Propolis, afin d'assurer son innocuité vis-à-vis des traitements en cours.

La Propolis doit être consommée avec précaution et vigilance chez les femmes enceintes et allaitantes, en particulier si elle n'a jamais été utilisée auparavant. Elle est également fortement déconseillée chez les enfants de moins de 3 ans.

En réalité, peu de cas de troubles liés à la consommation de Propolis pendant la grossesse, l'allaitement ou chez les jeunes enfants ont été rapportés. Dans une étude, un seul cas de nausées légères et transitoires a été signalé chez une mère allaitante. Cependant, par mesure de précaution, son utilisation est déconseillée, car les effets sur le fœtus et le nourrisson ne sont pas bien documentés.

Des précautions d'utilisation doivent être prises chez les personnes présentant des troubles hépatiques ou des antécédents de maladies hépatiques, en raison du potentiel de la Propolis à influencer l'action des enzymes hépatiques.

La Propolis est également déconseillée chez les personnes souffrant de maladies auto-immunes, tels que la sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïde ou le lupus. L’action immunostimulante de la Propolis pourrait aggraver les symptômes de ces maladies. Ainsi, dans ces cas, la Propolis ne devrait être utilisée que sous surveillance médicale.

Toutes les Propolis ne se valent pas en termes de qualité et d'efficacité. Leur composition et leur concentration en phytonutriments varient en fonction de la saison, de la région de récolte et de la ruche. De plus, la Propolis peut perdre en efficacité après la récolte en raison de la dégradation naturelle de ses composés actifs. Une revue bibliographique sur les métaux lourds montre aussi que la Propolis est sensible à la pollution de l'air. Certaines Propolis pourraient contenir des niveaux élevés de plomb (jusqu'à 461 mg/kg) et de cadmium (jusqu'à 3,8 mg/kg) selon la zone de récolte (proche des grands axes routiers ou des incinérateurs, par exemple). De même, Une méta-analyse de 55 études sur les résidus de pesticides dans les produits apicoles révèle que des traces de pesticides sont fréquemment détectées dans la Propolis, quelle que soit la région (Europe, Asie, Amérique, Afrique). En Europe, la Propolis est souvent contaminée par le triadiméfon (un fongicide utilisé principalement sur les céréales et les arbres fruitiers).

Il est donc essentiel de privilégier les Propolis locales, telles que la Propolis brune, issues d'une apiculture biologique qui favorise les pratiques responsables et raisonnées, et, si possible, fraîchement récoltées.