Le venin d'abeille est produit grâce à des glandes spécialisées que possèdent les abeilles ouvrières et la reine. Cette dernière utilise son venin pour se débarrasser de ses rivales à la naissance. En effet, lors de l’éclosion d’une nouvelle reine, il y a en fait plusieurs alvéoles royales qui existent, et à la naissance, il y a un Koh Lanta entre les potentielles futures souveraines entraînant la victoire d’une seule larve qui sera destinée à être reine. Par ailleurs, les ouvrières, elles, utilisent le venin pour défendre la colonie, mais lorsqu’elles piquent une menace, elles y laissent la vie en même temps que leur dard. Comme quoi, en cas de danger, les abeilles n’appliquent pas la politique de l’autre ruche ! En revanche, heureusement pour elle, la reine possède un dard plus lisse qui ne reste pas accroché à ses victimes (ce serait quand même bête si les larves s'entretuaient toutes pour devenir reine…).

Cet article a été mis à jour le 12/12/2023

Comment utiliser le venin d'abeilles ?

La thérapie par le venin d’abeille n’est pas reconnue comme médecine officielle malgré son efficacité. Dans ce traitement, le praticien (souvent un naturopathe spécialisé), va poser plusieurs abeilles sur la zone à traiter. Chaque piqûre injecte alors de 0,1 à 0,5 mg de venin ou apitoxine. Le nombre de piqûres (la posologie) varie de 2 à une trentaine par séance tandis que la durée du traitement peut être d’une séance unique à une période beaucoup plus longue, à raison de 2 séances par semaine. Notez ici que la dose létale de venin est en moyenne d’une vingtaine de piqûres par kg de poids pour un adulte, soit environ 1 300 piqûres pour un sujet de 65 kg, donc il y a peu de risques mortels pour le sujet. Toutefois, chacun est sensible différemment au venin d’abeille : la piqûre peut entraîner une réaction locale étendue chez 10 % des sujets, pouvant durer jusqu’à 24-48h, et dans 1 % des cas il peut y avoir une réaction généralisée mais bénigne. Quelques cas de réactions sévères ont été reportés, chez des personnes hypersensibles, liés à un choc anaphylactique (soit une réaction allergique violente), et c’est pourquoi cette thérapie doit être très contrôlée et pratiquée par un thérapeute expérimenté.

De plus, pour une meilleure efficacité, les piqûres se font généralement sur les points d’acupuncture, et on parle d’apipuncture. Toutefois, si vous avez bien lu ce guide, vous devez savoir que lorsque l’abeille pique, elle y laisse son abdomen et meurt. Cette méthode était donc un peu barbare et sacrificielle, si bien que pour éviter cette issue fatale, des techniques ont été mises au point afin de récupérer le venin sur des abeilles vivantes, sans les tuer. Le venin est alors placé dans des seringues qui seront utilisées pas le thérapeute, mais il perd malheureusement une partie de ses propriétés ainsi.

Composition

La composition du venin d’abeille est variable selon la race, l’âge et la nourriture de l’abeille. Il est constitué à 85 % d’eau, et le reste est composé par :

  • de la mellitine (50 % du poids sec) : c’est un peptide responsable en partie de la douleur liée à la piqûre
  • des enzymes (phosphatases et hyaluronidases) (15 % de poids sec du venin) : ce sont des allergènes puissants dont l’action est potentialisée par la mellitine, à l’origine de la douleur mais également des bienfaits du venin
  • des acides aminés (11 à 15 %)
  • des glucides (1 à 2 %)
  • de l’apamine (2,5 à 3 %) : c’est un neurotoxique du système nerveux central, également anti-inflammatoire
  • de l’adolapine (1 %), un anti-inflammatoire et analgésique
  • des phospholipides et cathécolamines

Propriétés

Pour comprendre les propriétés du venin d’abeille, il faut tout d’abord s’intéresser à la réaction de l’organisme en cas de piqûre : dans cette situation, la réaction peut aller de la simple douleur, chaleur, rougeur, et oedème, à un choc anaphylactique, soit une réaction allergique très forte qui demande un soin d’urgence.

En apithérapie, le venin d’abeille est injecté volontairement sur la zone à traiter, recherchant son action anti-inflammatoire et antalgique, notamment pour traiter les rhumatismes. Cet effet est durable dans le temps et proportionnel à la quantité de venin injecté. Pour faire simple, la mellitine serait un anti-inflammatoire 100 fois plus puissant que l’hydrocortisone, et, associée aux autres molécules du venin, elle entraîne une action anti-inflammatoire globale et est plus qu’efficace pour traiter les articulations. De plus, le venin est également cardiotonique, immuno-stimulant et anticoagulant !

Indications

Classiquement, le venin d’abeille est utilisé en traitement des douleurs articulaires associées aux arthrites, tendinites, rhumatismes, névrites, névralgies, et en général sur toutes les douleurs d’origine inflammatoire.

Par ailleurs, plus récemment, des études très poussées ont montré l’intérêt du venin d’abeille pour traiter la sclérose en plaque, une affection auto-immune du système nerveux central caractérisée par des plaques lésionnelles et des troubles nerveux. Son efficacité dans ce cadre semble remarquable et prometteuse, mais reste très controversée...

Attention toutefois, cette thérapie peut être dangereuse, et les personnes allergiques sont très sensibles. Choisissez votre thérapeute de façon éclairée ! Quelqu’un qui ne vous propose pas de faire un test allergique avant de commencer le traitement et qui ne possède pas d’adrénaline (l’antidote immédiat en cas de choc anaphylactique) dans son cabinet ne semble pas très sérieux…

Cet article vous a-t-il été utile ?

  

Note moyenne: 4.8 ( 617 votes )

Bibliographie

Ouvrage : Cherbuliez, T., Domerego, R. (2003). L'apithérapie - Médecine des abeilles. Éditions Amyris.

Ouvrage : Avril, G. (2014). La santé naturelle avec l'apithérapie : Miel, propolis, pollen, gelée royale... Éditions Terre vivante.

Ouvrage : Domerego, R., Imbert, G., & Blanchard, C. (2016). Guide pratique de la médecine des abeilles : miel, pollen, propolis, gelée royale... au quotidien. Éditions Baroch.