Peut-on utiliser l’Harpagophytum en cas d’hypertension ?

L’hypertension artérielle (HTA) se définit par une pression importante et constante du sang dans les artères. Elle est généralement découverte de façon fortuite lors d’une consultation médicale. On dit régulièrement que c’est une maladie silencieuse, puisqu’elle apparaît sans symptômes. Dans la plupart des cas, il est compliqué de discerner la cause précise de cette maladie. En effet, l’hypertension artérielle peut être favorisée par l’âge, les origines ethniques, les antécédents familiaux, l’alimentation (une alimentation salée, le réglisse en excès, etc.), le surpoids, l’obésité, le mode de vie, etc. On parle alors d’hypertension artérielle essentielle. L’hypertension artérielle peut aussi être la conséquence de la prise de certains médicaments ou d’une maladie mais cela reste peu fréquent (hypertension artérielle secondaire) ! 

En Afrique du Sud, les tradipraticiens (les guérisseurs ou les tradithérapeutes) certifient que la prise d’extrait de racines secondaires d’Harpagophytum intervient dans la régulation de l’hypertension artérielle et des troubles cardiaques. Dans ce sens, de nombreuses études ont été réalisées sur le règne animal, notamment chez les rats.

• En 2004, une étude in vivo a étudié les effets d’un extrait aqueux de racines secondaires d’Harpagophytum sur la fréquence cardiaque et la tension artérielle systémique des rats anesthésiés au pentobarbital. À l’issue de l’étude, les chercheurs ont observé une diminution de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque des rats. Ils ont constaté que plus la dose administrée était élevée et plus les effets étaient importants (relation dose-effet). Ces effets ont également été observés dans une autre étude chez des rats normotendus conscients, mais cette fois-ci avec un extrait méthanolique brut séché de racines secondaires d’Harpagophytum.

• En parallèle, une étude de cas relève le tout premier cas d’hypertension artérielle systémique à la suite de la prise de 2 comprimés d’Harpagophytum procumbens (250 mg) par jour pendant 2 semaines. La patiente âgée de 62 ans, en bonne santé et sans antécédent d’hypertension artérielle avait pris de l’Harpagophytum procumbens pour soulager les manifestations de l’arthrose. Après 2 semaines de supplémentation, la patiente a présenté des maux de tête et des étourdissements. Les examens réalisés par le médecin ont révélé une hypertension artérielle systémique de grade 2. Sous les conseils du médecin, la patiente a mis fin à la supplémentation en Harpagophytum et elle a pu retrouver une pression artérielle normale.

En conclusion, une étude in vivo menée chez les rats rapporte une réduction de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque. À l'inverse, une étude de cas relève la présence d'une hypertension artérielle systémique suite à une supplémentation en Harpagophytum. Au vu de l’état des recherches, les effets de l’Harpagophytum sur la tension artérielle sont contradictoires. Cette plante ne peut donc pas être utilisée comme alternative à un traitement en cours.

Les maladies cardiovasculaires (ou maladies cardio-neurovasculaires) correspondent à un ensemble de troubles qui touchent à la fois le cœur, mais aussi les vaisseaux sanguins. L’hypertension artérielle est une maladie cardiovasculaire. C’est d’ailleurs la plus fréquente en France. Avant d’entamer une supplémentation en Harpagophytum, il est primordial de savoir que l’Agence européenne du médicament (AEM) contre-indique l’utilisation de cette plante en cas de maladies cardiovasculaires. Certains rapports relèvent en effet un risque d’interaction entre les médicaments anti-hypertenseurs et l’Harpagophytum. Qu’elle soit essentielle ou liée à une maladie, l’hypertension artérielle nécessite une prise en charge par un cardiologue ou par un médecin généraliste pour limiter le risque de complications cardiovasculaires et rénales. Cette prise en charge repose sur la mise en place de conseils hygiéno-diététiques et la prescription de médicaments hypertenseurs dans certains cas.

Dans le domaine de la phytothérapie, il existe de nombreuses plantes connues pour diminuer la tension artérielle. Toutefois, il est recommandé de ne pas effectuer une supplémentation sans l’avis d’un professionnel de santé et particulièrement en cas de traitement médicamenteux en cours. 

L’Ail (Alium sativum), notamment l’extrait d’Ail vieilli, peut abaisser légèrement la tension artérielle systolique et diastolique. Ses effets ont été étudiés lors de méta-analyses et d’essais croisés randomisés, en double aveugle et contrôlés par un placebo. En 2016, une méta-analyse suppose que les effets de l’Ail font intervenir plusieurs mécanismes afin de diminuer la tension artérielle.

• Tout d’abord, les molécules soufrées de l’Ail ajusteraient les facteurs de relaxation et de constriction de l’endothélium à l’origine de la diminution de la pression artérielle.
• De plus, il pourrait stimuler la synthèse d’oxyde nitrique (NO) et de sulfure d’hydrogène (H₂S) induisant ainsi la vasorelaxation.
• Enfin, l’Ail pourrait agir sur les facteurs de vasoconstriction endothélium 1 et de l’angiotensine II.

Dans ce sens, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) admet que l’ail “peut être utile lors de l’hypertension modérée”. Il s’utilise frais, séché ou sous forme de gélule. Avant d’entamer une supplémentation et en cas de traitements indiqués pour la réduction de la tension artérielle (hypotenseurs ou antihypertenseurs), il est recommandé de demander l’avis d’un médecin avant de consommer des produits à base d’Ail. En effet, l’Ail peut interagir avec ces traitements médicamenteux et par conséquent diminuer fortement la tension artérielle.

L’Olivier, (Olea europaea L.) et particulièrement ses feuilles, est employé depuis l’Antiquité pour combattre plusieurs maladies dont l’hypertension artérielle, l’athérosclérose et le diabète. D’ailleurs, ses propriétés antihypertensives et hypocholestérolémiantes ont été très largement sourcées. Une étude clinique, randomisée et en double aveugle datant de 2011 a comparé l’efficacité d’un extrait sec de feuilles d’Olivier avec le Captopril. Indiqué en cas d’hypertension artérielle, le Captopril fait partie de la classe des médicaments inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) de l’angiotensine I. Il a pour rôle de bloquer la synthèse de l’angiotensine II, un peptide impliqué dans la régulation de la tension artérielle. En conclusion de l’étude, les chercheurs ont observé une diminution significative de la pression artérielle (systolique et diastolique) et des bienfaits sur le profil lipidique chez les sujets hypertendus (de stade 1) ayant pris 2 x 500mg d’extrait sec de feuille d’Olivier par jour pendant 8 semaines.L’action anti-hypertensive des feuilles d’Olivier pourrait liée à la concentration en oleuropéine et en oléacéine.

• Ces molécules interviendraient dans le processus d’inhibition de l’enzyme de conversion de l’angiotensine I.
• De plus, l’oleuropéine permettrait aussi le blocage des canaux calciques.

Les chercheurs ont également remarqué que les effets sur l’hypertension artérielle étaient comparables à ceux ayant pris 12,5 mg ou 25 mg de Captopril deux fois par jour pendant 8 semaines. En revanche, des études supplémentaires sont nécessaires afin de décrire précisément les mécanismes d’action des molécules actives contenues dans les feuilles d’Olivier. Attention, les personnes prenant des hypertenseurs ne doivent pas consommer des feuilles d’Olivier en raison du risque d’interaction.

Le macérat de bourgeons d’Aubépine (Crataegus laevigata) est un macérat intéressant comme régulateur de la tension artérielle à la fois en cas d’hypotension, mais aussi d’hypertension. Surnommée la « plante du cœur », plusieurs études cliniques ont démontré les bienfaits de l’Aubépine (extraits de la plante) chez des patients atteints d’insuffisance cardiaque modérée, d’angine de poitrine ou d’hypertension artérielle. D’ailleurs, l’OMS reconnaît comme « cliniquement établi » son emploi dans le traitement des « insuffisances légères des capacités cardiaques » et comme « traditionnel » leur utilisation dans « le soutien des fonctions du cœur et des vaisseaux sanguins ». Vigilance : même si les extraits d’Aubépine présentent des effets positifs en cas de troubles cardiaques, il est fortement recommandé de demander l’avis d’un médecin avant toute consommation.