Depuis quelques années, de plus en plus de cancers sont traités en ayant recours à la chimiothérapie. Si elle permet bien souvent de faire reculer le cancer, même de le guérir pour certains cas, la chimiothérapie entraîne des effets secondaires indésirables lourds et souvent difficiles à vivre. Les oncologues prennent d’ailleurs beaucoup en compte ces effets indésirables, qui peuvent ralentir la guérison à cause d’un mental faible. C’est pourquoi de plus en plus d’études scientifiques voient le jour, pour trouver (et prouver) une solution réduisant les effets secondaires de la chimiothérapie, sans en altérer l’efficacité (1). L'huile végétale de Nigelle fait notamment partie des pistes explorées, ses propriétés auront une action réparatrice contre les effets perturbateurs des médicaments.

Cet article a été mis à jour le 05/07/2023

Pour mieux comprendre : qu'est ce qu'un cancer ?

Le cancer est une maladie que l’on connaît de puis des siècles. Elle a été décrite en premier par Hypocrate pendant l’Antiquité, qui compare la forme des tumeurs à des crabes (cancer en latin !). Le cancer se caractérise par une multiplication incontrôlée de cellules, qui engendre l’apparition de tumeurs de plus en plus grosses, qui vont finir par s’attaquer à tout ce qui les entoure, comme les organes. En fait, ces cellules tumorales ont subit une mutation, ou une modification de la structure d’un gêne. Même si cette mutation semble minime par rapport à la complexité du corps, cette nouvelle petite cellule rebelle va se multiplier, encore et encore, et détruire les cellules saines sur son passage. Pour couronner le tout, cette cellule mutante survit beaucoup plus longtemps que les cellules saines dans un organe. En se multipliant à foison, cette petite cellule va finir par former un groupe de cellules : c’est ce qu’on appelle la tumeur. Elle peut être bénigne si elle reste à sa place, sans former d’extensions vers les zones voisines. Sinon, la tumeur maligne va détruire de plus en plus de cellules saines et mettre en danger tout l’organisme. (2)

A ce jour, l’un des traitements les plus utilisés et les plus efficaces pour éradiquer la prolifération de ces tumeurs reste la chimiothérapie.

La chimiothérapie : comment peut-elle détruire ces cellules cancéreuses ?

Le terme de chimiothérapie a été décrit au début du XXe siècle par Paul Ehrlich, scientifique allemand spécialisé en hématologie et en immunologie, et Prix Nobel de physiologie ou médecine de 1908. Il le définit comme tout médicament capable de s’attaquer aux cellules en division. (4)

En pratique, la chimiothérapie élimine les cellules cancéreuses dans le corps : elle va soit les attaquer directement, soit empêcher leur multiplication. Ce traitement est exclusivement composé de molécules de synthèse : n’essayez pas de guérir un cancer avec seulement des huiles ou du sirop d’érable ! Si cette méthode fonctionnait, les chercheurs l’auraient déjà utilisée… Bref, ces médicaments sont très nombreux, le choix va se faire en fonction de la chimiosensibilité du cancer : autrement dit, chaque type de cancer est plus ou moins sensible aux médicaments. Le choix se fait aussi en fonction de l’organe touché, du stade de développement du cancer et du patient. Le facteur commun de ces médicaments, c’est leurs effets secondaires.

Quels sont les effets secondaires indésirables de la chimiothérapie ?

Si la chimiothérapie permet de détruire les cellules tumorales, elle va malheureusement aussi détruire les cellules saines qui se divisent rapidement, comme dans le tube digestif, les cheveux ou poils, ainsi que les cellules de la moelle osseuse.
Le rein et le foie sont en général les organes les plus mis à mal par ce lourd traitement : le foie stocke et répartit les nutriments, dégrade les substances toxiques, synthétise la plupart de protéines du sang et produit la bile, tandis que les reins servent à filtrer et épurer les substances toxiques, réguler les sorties (urines et déchets organiques) et les apports (boisson, alimentation). Ces organes ont donc des fonctions vitales et sont sursollicités lors d’une chimiothérapie. De plus, les médicaments utilisés en chimiothérapie sont bien souvent néphro et hépatotoxiques : ils sont toxiques pour les reins et le foie. Pour soulager cet effet secondaire et protéger le foie et les reins, des chercheurs se sont penché sur l’utilisation de l’huile de Nigelle pour venir à bout de ces effets secondaires du traitement contre le cancer.

Comment la Nigelle peut-elle soulager ces effets indésirables sans ralentir le traitement contre le cancer ?

Des chercheurs Indiens (5) ont publié tout début 2016 un article scientifique sur leur étude : ils ont étudié l’effet de la Nigelle en ingestion sur la néphrotoxicité et hépatotoxicité d’un médicament de chimiothérapie, la Cisplatine. C’est un complexe à base de platine, utilisé dans le traitement de sarcomes, carcinomes et lymphomes. Leur étude s’est portée sur 4 populations de rats :

  • la population contrôle, sans traitement par Cysplatine ni par Nigelle,
  • une population ayant reçu uniquement de la Nigelle en ingestion,
  • une population ayant reçu uniquement de la Cysplatine,
  • et la dernière population, ayant reçu à la fois la Nigelle et la Cysplatine.

Les résultats obtenus sont bluffants : ils démontrent que la prise de Nigelle en complément du traitement par Cysplatine fait baisser considérablement son action toxique pour les reins et le foie ! En fait, la Nigelle va réduire ce que l’on appelle le stress oxydatif : c’est un facteur d’inflammation et de mutation des cellules, donc l’un des facteurs de cancer. D’ailleurs, d’autres études, comme celle menée par des chercheurs Coréens (6), confirme que la Nigelle joue un rôle pour lutter contre ce stress oxydatif, cette fois induit par le paracétamol.
En bref, la Nigelle permet de réduire les effets secondaires dus à la chimiothérapie, en particulier sur le foie et les reins, mais il aide aussi à l’efficacité de ce traitement en inactivant des enzymes qui produisent des radicaux libres. La Nigelle va donc accélérer la réparation des tissus en leur fournissant les acides gras essentiels nécessaires. De plus, elle prévient les effets perturbateurs des médicaments.

Ne nous méprenons pas : la Nigelle ne guérit pas le cancer ! Elle va seulement permettre de réduire les effets hépatotoxiques et néphrotoxiques liés à la prise de certains médicaments de chimiothérapie. Et ça, c’est déjà pas mal ! N’hésitez donc pas à en discuter avec votre oncologue.

Pour aller plus loin :

  1. Comprendre la chimiothérapie et ses effets, allodocteurs.fr ; rédigé le 28/04/2010, mis à jour le 24/02/2015. http://www.allodocteurs.fr/se-soigner/traitements-du-cancer/chimiotherapie/comprendre-la-chimiotherapie-et-ses-effets_2143.html

  2. La ligue contre le cancer ; https://www.ligue-cancer.net

  3. Comprendre la chimiothérapie, Institut National du Cancer ; réédition actualisé 2008.

  4. La chimiothérapie, Association pour la Recherche en Cancérologie de Saint-Cloud ; http://www.arcs.asso.fr/le-cancer-en-pratique/les-grandes-therapeutiques/la-chimiotherapie.htm

  5. Oral administration of Nigella sativa oil ameliorates the effect of cisplatin on membrane enzymes, carbohydrate metabolism and oxidative damage in rat liver, Z. Farooqui, M. Afsar, S. Rizwan, A. Ahmed Khan, F. Khan ; article paru dans Toxicology Reports 3 (2016), 328-335.

  6. Hepatoprotective effects of Nigella sativa seed extract against acetaminophen-induced oxidative stress, G. Osman Adam, MD. Mahbubur Rahman, Sei-Jin Lee, Gi-Beum Kim, Hyung-Sub Kang, Jin-Shang Kim ; article paru dans Asian Pacific Journal of Tropical Medicine 9-3 (2016), 221-227.

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Bibliographie

Ouvrage : de la Charie, T. (2019). Se soigner par les huiles essentielles. Pourquoi et comment ça marche ? Editions du Rocher.