Le Desmodium est une plante reconnue en phytothérapie pour ses bienfaits sur le foie, notamment grâce à ses propriétés hépatoprotectrices et antioxydantes. En cure détox, elle peut être utilisée seule ou en association avec d'autres plantes, comme le Chardon-Marie ou le Radis Noir, pour soutenir les fonctions hépatiques, comme dans le cadre d’un régime amaigrissant.

Cet article a été mis à jour le 06/12/2024

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Pour protéger le foie

Grâce à sa forte teneur en saponosides triterpéniques, le Desmodium (Desmodium adscendens) présente des propriétés hépato-protectrices permettant ainsi de prévenir ou de réduire les dommages au foie, un organe important pour la détoxification, le métabolisme et la digestion. Une étude in vitro a en effet démontré que les saponosides triterpéniques possèdent des effets protecteurs sur les cellules hépatiques, appelées hépatocytes, contre les dommages induits par des substances hépatoxiques telles que le tétrachlorure de carbone. Aussi, les résultats d’une étude clinique réalisée sur 50 personnes souffrant d’hépatite virale démontrent qu’un traitement à base de Desmodium, administré 3 fois par jour pendant 45 jours, permet d’améliorer la bilirubine (pigment qui donne sa couleur jaune à la bile), l’ictère plus connu sous le nom de jaunisse et les transaminases qui, en excès, sont des marqueurs d’un dysfonctionnement hépatique.


Pour soutenir le foie dans son rôle de détoxification

Il arrive que le foie soit particulièrement sollicité, que ce soit après les fêtes de fin d’année, un repas copieux, ou à cause de notre mode de vie parfois trop stressant et déséquilibré. Une cure détox peut alors être envisagée pour le soutenir et optimiser son fonctionnement. Le Desmodium peut alors être utilisé pour stimuler les fonctions hépatiques et favoriser l’élimination des toxines. Il peut être utilisé seul ou en association avec d’autres plantes hépatiques afin d’optimiser la cure.

Le Desmodium possède des propriétés antioxydantes qui aident à neutraliser les radicaux libres dans l’organisme, comme l’a démontré une étude in vitro montrant que son extrait hydroalcoolique protège les cellules hépatiques et rénales du stress oxydatif.

Pour perdre du poids ?

Lors d’un régime amaigrissant, il est souvent conseillé de soutenir le bon fonctionnement du foie, car celui-ci sera davantage sollicité pour l’élimination des toxines et des déchets de l’organisme. Ainsi, inclure le Desmodium dans un régime peut être bénéfique en raison de ses actions antioxydantes sur les cellules hépatiques et rénales qui aident à protéger ces cellules contre les dommages causés par les radicaux libres en les neutralisant. Cependant, il est important de souligner que le Desmodium n’aura aucun effet direct sur la perte de poids. De plus, il ne semble pas avoir d’action sur le métabolisme des graisses, ce qui en fait une plante peu adaptée.

Pour accompagner un régime amaigrissant, il vaut donc mieux ne pas l’utiliser seul et opter pour des plantes ayant des propriétés plus complètes pour le foie, comme le Radis Noir, le Romarin ou l’Artichaut. Ces plantes possèdent des actions cholérétiques et cholagogues, qui favorisent la sécrétion de la bile et facilitent son évacuation, ce qui améliore la digestion des graisses et l’élimination de certains déchets.

Comment l’utiliser ?

Le Desmodium peut être utilisé seul ou en combinaison avec d’autres plantes pour soutenir le fonctionnement du foie ou réaliser une cure détox. Il est disponible sous diverses formes galéniques, comme les ampoules, les gélules, les comprimés, la teinture mère ainsi que sous forme de poudre ou de tisane. La durée d’utilisation ne doit pas excéder trois semaines, avec une pause d’une semaine avant de reprendre si nécessaire. 

En gélules ou en comprimés

Le Desmodium est disponible sous forme de gélules ou de comprimés généralement dosés entre 150 et 500 mg.  Ce sont des formes qui permettent d’éviter les risques de surdosage et de masquer le goût des plantes.

Conseils d’utilisation :  Étant donné que les doses peuvent varier selon le fabricant, il est recommandé de consulter les indications du fabricant avant toute utilisation.

Populations à risque : L’ingestion de gélules peut être difficile pour les personnes ayant des troubles de la déglutition, les personnes âgées ou les jeunes enfants.

En ampoules

Les ampoules contiennent généralement un extrait aqueux de Desmodium. Elles assurent un dosage précis et sont plus faciles à prendre que les gélules, notamment pour les personnes âgées ou rencontrant des difficultés à avaler. Elles protègent également les actifs de l'oxydation.

Conseils d’utilisation :  Il est conseillé de se suivre les indications du fabricant, car la posologie peut varier en fonction du type d’extrait et de la concentration.

En teinture mère

Les teintures mères sont des extraits hydroalcooliques obtenus par macération de plantes fraîches dans de l’alcool ou un mélange d’alcool et d’eau permettant l’extraction des principes actifs.

Conseils d’utilisation :  Il est recommandé de se référer aux indications du fabricant, car la quantité de gouttes à prendre peut varier en fonction du degré d’alcool et de la concentration de l’extrait présent dans la teinture.

Populations à risque : À cause de la présence d’alcool, les teintures mères sont déconseillées chez les femmes enceintes ou allaitantes ainsi que chez les jeunes enfants.

En poudre

La poudre de Desmodium est obtenue grâce à un broyage mécanique de ses feuilles. Ce processus permet d’avoir le totum de la plante correspondant à l’ensemble de ses molécules actives sous leur forme naturelle. Cependant, son goût et son odeur peuvent ne pas convenir à tout le monde.

Conseils d’utilisation Elle peut être consommée en mélange avec un smoothie, une compote de fruits sans sucre ou un lait végétal chauffé. Il est toutefois essentiel de ne pas en abuser et de la conserver à l’abri de la chaleur et de la lumière.

En décoction

La décoction de Desmodium permet d’extraire les principes actifs en faisant bouillir les parties de la plante dans de l’eau. Contrairement à l’infusion, la décoction consiste à chauffer les plantes dans de l’eau froide jusqu’à ébullition pendant 15 minutes, puis les laisser infuser avant de filtrer en pressant le marc.

Conseils d’utilisation :  Les quantités dépendent des recommandations du fabricant ou de la prescription du phytothérapeute. Il est conseillé de suivre ces indications pour un usage approprié.

Sans danger et peu de contre-indications

Le Desmodium est connu pour ne pas présenter de danger pour la santé lorsqu’il est utilisé selon les posologies recommandées. Cependant, comme pour toute plante, des précautions doivent être prises, car un surdosage peut entraîner des effets indésirables.

  • Peu d’effets secondaires : le Desmodium est considéré comme sûr lorsqu’il est consommé à faibles doses, offrant une protection aux cellules hépatiques et rénales. Cependant, à doses élevées, il peut entraîner des dommages cellulaires, des troubles digestifs tels que nausées, diarrhées ou douleurs abdominales. En cas de troubles intestinaux ou de sensibilité, il est conseillé de consulter un professionnel de santé.
  • Peu d’interactions médicamenteuses : des interactions médicamenteuses sont possibles, bien que rares, car le Desmodium peut affecter certaines enzymes hépatiques (cytochromes P450) responsables du métabolisme des médicaments. À ce jour, aucune interaction spécifique n’a cependant été signalée dans les bases de données médicales, mais il est conseillé de consulter un professionnel de santé avant de l’utiliser, notamment en cas de traitement médicamenteux.
  • Populations sensibles : le Desmodium est déconseillé aux femmes enceintes, allaitantes et aux enfants de moins de 12 ans en raison du manque de données sur son innocuité pour ces populations.

Desmodium ou Chardon Marie ?

Lorsqu’il s’agit de santé hépatique, le Desmodium et le Chardon-Marie sont deux plantes qui sont reconnues pour leurs propriétés hépatoprotectrices et antioxydantes. Les silymarines présentes dans le Chardon-Marie, ainsi que les saponosides triterpéniques contenus dans le Desmodium, jouent un rôle essentiel dans la protection et le soutien du foie. Ces composés protègent les cellules hépatiques contre les substances nocives pour l’organisme telles que l’alcool ou certaines toxines. Grâce à leurs propriétés antioxydantes, ils neutralisent les radicaux libres responsables du stress oxydatif, contribuant ainsi à limiter les dommages cellulaires.

Toutefois, le Chardon-Marie offre des bienfaits supplémentaires par rapport au Desmodium. En effet, il est considéré comme une plante cholagogue, car il favorise l’évacuation de la bile, soutenant ainsi le métabolisme des graisses et l’élimination de certaines toxines. De plus, les silymarines du Chardon-Marie stimulent la production de protéines, ce qui stimule la régénération et la multiplication des cellules du foie.

D’autres plantes utiles pour le foie

Le Desmodium peut être utilisé seul ou en association avec d’autres plantes aux propriétés similaires ou complémentaires afin de maximiser les bienfaits sur la santé du foie.

  • L’Artichaut : utilisé depuis longtemps en phytothérapie, l’Artichaut (Cynara scolymus) est une plante reconnue pour ses propriétés cholagogues et cholérétiques. Il se distingue également par ses effets hépatoprotecteurs, en raison de la présence d’acides phénoliques, notamment l’acide 1,5-dicafeyl-quinique, plus connu sous le nom de cynarine.
  • Le Boldo : une autre plante utilisée pour le foie est le Boldo (Peumus boldus). Il est reconnu pour son action cholérétique, hépatoprotectrice et hépatorégénératrice grâce à ses composés, particulièrement la boldine qui est un alcaloïde actif.
  • Le Radis Noir : grâce à ses propriétés cholérétiques et cholagogues, le Radis Noir (Raphanus sativus) favorise la production et l’évacuation de la bile, ce qui aide à la digestion des graisses et à l’élimination des toxines. De plus, ses composés, les glucosinolates, stimulent les enzymes détoxifiantes du foie et protègent ses cellules des dommages oxydatifs.
  • Le Romarin : parmi les plantes recommandées pour soutenir le foie, le Romarin (Rosmarinus officinalis) possède lui aussi des propriétés cholérétiques, cholagogues, antioxydantes et hépatoprotectrices. Ces effets bénéfiques sont dus à ses nombreux composés actifs, particulièrement l’acide rosmarinique, qui agit comme un puissant antioxydant et protège le foie. Il peut s’utiliser sous différentes formes : l’huile essentielle de Romarin à Verbénone, les tisanes de Romarin ou encore les macérats de bourgeons de Romarin.

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Bibliographie

Ouvrage : Lorrain, É. (2019). Grand Manuel de phytothérapie. Dunod.

Ouvrage : Rodet, J.-C., & Moyon, A. (2022). Les interactions médicamenteuses (3rd ed.). dauphin.

Ouvrage : Fleurentin, J., Pelt, J. M., & Hayon, J. C. (2016). Du bon usage des plantes qui soignent. Rennes, France: Ouest-France.